Léon Degrelle (1906-1994), extrait de l' "Appel aux Jeunes Européens" - Août 1992
VIII. — Rendre aux âmes une vie spirituelle
Reste-t-il peu de chances de sauver la mise européenne ?...
Le jeu est serré, c’est exact.
Mais il subsiste cent motifs de lutter et d’espérer.
Une volonté d’acier vaut plus que mille impuissances.
En 1940, un Reynaud, Premier ministre cocoriquant de la France « démocratique », s’écriait, paonnant : « Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts. » Un mois plus tard, sur toute la hauteur de l’Occident, les démocraties au grand complet s’écroulaient comme des châteaux de cartes ! Reynaud, atterré, s’enfuyait (avec vingt-neuf kilos d’or) jusqu’aux Pyrénées, où il se démolissait la figure sur un rocher inopportun !
L’affairé était flambée ! Le bonhomme Demos était knock-out ! Son compte avait été réglé en quelques semaines.
On le voit, tout peut s’écrouler, mais un vrai caractère peut tout redresser.
Pour opérer la rénovation des temps futurs, il ne suffit point que les volontés se tendent vers un puissant effort de rénovation matérielle. Ce n’est pas seulement l’économie mondiale qui est malade, ni la société politique ; C’est l’univers moral des peuples qui est atteint, empoisonné par une course folle vers le confort, apparemment aimable mais, souvent, tragiquement dévastateur.
L’être humain de notre époque a laissé tomber les mille ans de Chrétienté et de religiosité ; Chacun a voulu « vivre », jouir surabondamment des aises et des plaisirs. Il est devenu, sans même s’en rendre compte, l’esclave de joies médiocres, limitées à un bien-être superficiel. Il ne se meut plus qu’au ras du sol.
Comment rendre une vie spirituelle à des âmes presque éteintes, où la flamme ne monte plus, étouffée sous des cendres qui se refroidissent peu à peu ? Qui la ranimera ? Qui fera souffler sur ces braises devenues terreuses l’inspiration d’où rejaillira le feu spirituel ?
Sans lui, pourtant, tout est perdu. Il faut que le don, la générosité, l’amour des hommes, la volonté de donner, et la ferveur sacrée d’un idéal regorgeant de vérité renouvellent la vie intérieure de chaque être. Le cœur de l’homme n’est pas seulement un réceptacle à jouissances passagères. Il est un jardin enchanté, avec ses couleurs et ses parfums. Il veut s’élever à travers les taillis confus de l’existence. Révolution politique ? Oui ! Révolution économique et technique ? Oui ! Sociale ? Oui ! Mais surtout, dominant l’existence de ses effluves, révolution des âmes !
Le bonheur n’est pas qu’un sous-produit de discothèque. L’homme doit redevenir d’abord un être spirituel, tendu vers tout ce qui élève et ce qui anoblit. Sinon, si agréable que soit le décor, la vie n’est plus qu’une mangeoire où on se repaît et où l’essentiel n’existe plus.
IX. — Le siècle des élites
Il y a l’âme.
Il y a aussi l’intelligence.
Une révolution ne se fait pas à coups de bravades, et moins encore à coups d’injonctions creuses aux résonances de fer blanc. Toute révolution enrichissante est le fruit d’une longue préparation intellectuelle. Plus que jamais, le siècle futur sera le siècle des élites, et de la coordination de leurs découvertes. Ce sont les meilleurs, les plus capables — et eux seuls —, qui emporteront, qui dirigeront et qui changeront la société. Le temps est fini où l’être humain pouvait préparer son essor dans le laisser-aller, la facilité, l’ignorance, la paresse.
L’ouvrier lui-même devra cesser d’être, comme il le fut trop longtemps, un manœuvre ignorant. Il devra se transformer, à force de travail et de préparation mentale, en un technicien hautement qualifié. L’industrie moderne, très coûteuse, ne recrutera que des collaborateurs de choix. Il n’y aura plus de place, demain, pour les médiocres. Ceux-ci iront rejoindre l’énorme foutoir des cancres et des parasites, fermé à tout avenir.
Au siècle prochain, il faudra vous hisser, à force de labeur, de constance, de souplesse de l’esprit et de puissance du caractère, au niveau intellectuel et aux connaissances techniques qui marqueront de leur sceau indélébile les futurs conducteurs d’hommes et de peuples.
Que les jeunes se mettent bien dans la tête que c’est dans la mesure où leur cerveau travaillera, où leurs connaissances techniques s’accroîtront, et où ils seront devenus une part vivante de l’élite, qu’ils pourront réussir la rénovation de la société.
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Des temps nouveaux jailliront, dans la mesure où vous, jeunes garçons et jeunes filles du XXIe siècle déjà campés à notre porte, vous vous attellerez — avec des méthodes et des idées nouvelles, mais aussi avec un idéal brûlant comme celui de vos aînés des temps héroïques — à la tâche grandiose de renouvellement d’une société désorbitée.
Jeunes camarades d’Europe, votre tour est venu.
Matériellement, bien sûr, mais surtout spirituellement et intellectuellement, soyez prêts, dispos pour tous les sacrifices, le cerveau parfaitement nourri et structuré, le corps fort pour les plus durs duels, l’âme illuminant votre projection. Alors, quelle qu’ait été l’âpreté de la lutte, vos bras solides pourront hisser sur vos boucliers cette victoire que les faiblards croyaient devenue inaccessible.
Seuls ceux qui ont la foi retournent et bravent le destin ! Croyez ! Luttez !
Le monde, ça se perd, où ça se prend. Prenez-le !
Dans le désert humain où bêlent tant de moutons, soyez des lions !
Forts comme eux ! Intrépides comme eux !
Et que Dieu vous aide !
Salut, camarades !
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