lundi 10 octobre 2016

Léon Degrelle et le nationalisme flamand : les accords Rex-VNV de 1941


IV. Le point de vue de Staf De Clercq



Introduction de Me Reimond Tollenaere

Me Tollenaere, chef de la propagande du V.N.V., ouvre la séance par la communication suivante :

« Vu la nécessité de réunir toutes les forces résolues à réaliser une véritable révolution nationale-socialiste en Flandre, les organisations V.N.V., Rex-Vlaanderen et Verdinaso ont décidé de fusionner dans une organisation unique de Vlaamsch Nationaal Verbond sous la conduite de Staf De Clercq.
Les principes sur lesquels cette organisation est basée ont été publiés dans une communication spéciale à la presse.

Ainsi un grand pas est fiat dans l’unification des mouvements qui adhèrent à la reconstruction nationale-socialiste d’une nouvelle Europe. »

La parole est ensuite donnée au Leider du V.N.V.

À vous tous qui avez bien voulu assister à cette conférence de presse, je souhaite une cordiale bienvenue !

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que nous avons eu l’honneur de convoquer les représentants de la presse. Plusieurs d’entre vous, aussi bien ceux appartenant à la presse flamande et wallonne que ceux appartenant à la presse allemande ont bien voulu, mainte fois, assister aux réceptions organisées à l’occasion de nos « Landdag » annuels. Ils y ont pu suivre la croissance d’un mouvement, le développement d’une idée, qui ont toujours eu pour but le salut de notre communauté populaire néerlandaise.

Nous nous trouvons maintenant devant vous en des circonstances totalement différentes et infiniment plus favorables. Certains dangers, contre lesquels nous devions nous défendre en ces temps-là, avec âpreté, comme par exemple les accords contractuels de l’Etat Belge avec la France, accords qui, jusqu’au 10 mai 1940, ont constitué une liaison effective, n’existent plus.

Les manigances de partis politiques qui ont été si néfastes pour notre peuple et qui étaient inhérentes à la démocratie libérale belge sont paralysées. Grâce à la compréhension de l’autorité militaire allemande pour les problèmes qui se posaient dans notre espace, le chemin vers un Etat plus équilibré et plus juste pour notre communauté populaire a été suivi avec fermeté, quoique par étapes successives.

N
otre joie et notre fierté, c’est que tous les nationalistes flamands n’ont pas seulement pris position contre ces dangers au cours d’une longue lutte politique, mais qu’ils ont effectivement donné le meilleur d’eux-mêmes pour éviter à notre peuple le malheur qui devait fatalement en résulter.

C’est également la joie et la fierté du V.N.V. qui, parallèlement avec d’autres groupements qui ont lutté à côté de nous et qui marcheront dès aujourd’hui avec nous dans une seule organisation, d’avoir pris position, depuis des années déjà contre les manigances antipopulaires d’un état démo-libéral.

Mais il est trop tôt pour crier victoire, car les forces de toutes espèces se démènent dans l’ombre pour restaurer le passé et perpétuer leur influence néfaste. Une partie de notre peuple ne réalise pas encore le sens des temps nouveaux qui sont en marche. Encore trop peu se rendent compte du vaste rôle dévolu à notre communauté populaire dans l’ordre nouveau qui s’établit dans l’Europe sous la conduite de la Germanie.

Trop nombreux sont ceux qui se réfugient, sinon dans une position d’hostilité, du moins dans un attentisme qui inclut le danger que la révolution nationale-socialiste en Europe se réalise en dehors de la Flandre et la laisse passer comme un objet sans valeur pour l’ordre politique à venir.

La position prise par le V.N.V. en tant que mouvement national-socialiste envers ces faits vous est connue. Dans des discours prononcés au cours des derniers mois dans nombre de villes de Flandre au nom du V.N.V., j’ai moi-même indiqué le chemin que nous avons pris et que nous poursuivrons jusqu’au bout.

Mesdames, Messieurs, c’est grâce à notre souci d’information objective que ces paroles ont trouvé un écho tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.

Notre souci constant au cours de nos luttes a toujours été de réaliser l’unité la plus grande au sein de notre peuple, hélas trop souvent divisé contre lui-même.

Sous le régime des partis politiques, cette tâche était presque désespérée. Division et scission sont d’ailleurs les caractéristiques de ce régime. Nonobstant tout, nous avons poursuivi, même alors, cette dure tâche. Heureusement, de nouvelles possibilités d’unification se sont fait jour. L’idée nationale-socialiste qui nous anime porte en soi le ferment de l’unité. L’existence au sein d’une même communauté populaire de différents mouvements nationaux-socialistes est hautement illogique et irréelle. Alors que dans ces temps nouveaux, il fallait écarter et liquider les restes du passé, il était aussi nécessaire de mettre fin au fait que différentes organisations politiques flamandes qui se sont prononcées pour le national-socialisme et l’idée populaire continuent à agir côte à côte ou même l’une contre l’autre.

Et voilà, Mesdames et Messieurs, la communication que je suis heureux de pouvoir vous faire ce jour : l’unité tant désirée par nous et par les meilleurs dans le pays est devenue une réalité.

Le Verdinaso a décidé de se rallier à l’organisation unitaire qui se nomme Vlaamsch-Nationaal Verbond. Comme signe extérieur, le Camarade Pol Leroy, du Verdinaso, a pris place dans le conseil de direction du V.N.V. Ce ralliement comporte aussi la milice du Dinaso. Celle-ci se réunit avec la milice thioise Zwarte Brigade sous le commandement général du Camarade Reimond Tollenaere. Le Camarade François, du Verdinaso, prendra le commandement de cette milice.

L
e Dinaso-Vrouwenverbond, le Dinaso-Jeugdverbond et le Dinaso-Korporaties sont intégrés dans les organisation concordantes du V.N.V.

R
ex-Vlaanderen a fait le même pas. Le Leider de Rex-Vlaanderen, le Camarade Odiel Daem, en plein accord avec Léon Degrelle, Chef de Rex, s’est rallié à notre organisation unitaire et également ici les membres des différentes organisations de Rex-Vlaanderen sont intégrées dans les organismes du V.N.V. Le Camarade Odiel Daem a pris place dans le Conseil de direction du V.N.V.

Ainsi s’est non seulement réalisée l’unification tant désirés, mais cette unification a provoqué la naissance d’un fort mouvement national-socialiste ayant comme exposant politique le Vlaamsch Nationaal Verbond, comme exposant jeunesse l’Algemeen Vlaamsch Nationaal Jeugdverbond, comme exposant féminin le Vlaamsch Nationaal Vrouwenverbond, comme exposant milicien la Dietsch Militie Zwarte Brigade et comme exposant social, Arbeidsorde.

Tout le pays flamand –et demain les Flamands de la Wallonie– est appelé à se rallier. Cinq « Gouwleiders » –un pour chaque province flamande– et demain un chef flamand pour les Flamands nationaux-socialistes en Wallonie, 17 chefs d’arrondissements, 76 chefs de district et plus de 700 chefs de section et de noyau, tous Camarades éprouvés, liés par le serment de fidélité à l’organisation, forment la constellation politique du mouvement.

C
onjointement et en parfaite communauté d’idées avec le mouvement politique et sous la conduite d’un même chef, agissent le Vrouwenverbond, le Jeugdverbond, la Dietsche Militie et Arbeidsorde.

Nous exprimons le vœu qu’en Wallonie, les Wallons aussi puissent se grouper dans une forte organisation nationale-socialiste.

L
a formation unitaire V.N.V. considère le mouvement rexiste, sous la conduite de Léon Degrelle, comme le mouvement unitaire qui veut gagner les Wallons en Wallonie pour le National-Socialisme, maintenant surtout que les organisations Verdinaso en Flandre et en Wallonie ont cessé d’exister. Le V.N.V. peut coopérer avec Rex pour autant que l’intérêt des deux communautés populaires rende cette coopération souhaitable.

L
’intérêt de ces décisions et de ces accords ne vous échappera pas. La Flandre nationale-socialiste a trouvé son organisation unitaire. Amis et ennemis savent à présent de façon précise avec qui ils auront affaire ou à découdre.

P
our votre gouverne, je vous communique que l’accord des deux formations comporte la reconnaissance des principes suivants :

Le V.N.V. a pour but l’établissement en Flandre de l’ordre National-Socialiste.

C
et ordre n’est réalisable que sur la base d’une conscience populaire pure et réelle qui comporte pour le peuple en Flandre la conscience de son caractère Néerlandais (Dietsch-Thiois) et le sens de la solidarité germanique pour ce qui concerne l’honneur et le devoir imposés à tout peuple germain.

La tâche du V.N.V. consiste :

- dans l’éveil et le renforcement de la conscience populaire en Flandre ;

- dans l’éducation de tous les membres de la Communauté dans l’esprit National-Socialiste, consistant dans l’esprit de servir, dans la subordination des intérêts de personnes et de groupes au bien commun de la communauté populaire ; 

- dans la manifestation de la solidarité populaire dans l’ordre politique, culturel et social-économique. 



L’ordre politique sera établi, d’une part sur le principe autoritaire qui inclut la compétence et la responsabilité personnelle du chef, d’autre part l’éviction et le rejet de toutes les institutions et de tous les groupements ou expressions qui attaquent ou minent l’unité organique de la communauté populaire ; 

L’ordre culturel sera mis au service de l’édification d’une réelle culture populaire, c’est-à-dire d’une culture qui, dans toutes ses expressions, sera le miroir de l’entité populaire et comme tel un moyen pour son maintien et son perfectionnement.

L’ordre social sera établi :

- sur la reconnaissance du travail, mis au service de la communauté et considéré comme un devoir éminent pour tous ;

- sur la solidarité des travailleurs de toute espèce et de tout rang, des dirigeants et des servants, cette solidarité étant édifiée sur le respect et la foi mutuels ;

- sur le devoir de la communauté de procurer à tous ses membres qui désirent travailler une existence humainement digne.

L’ordre économique devra tendre à réaliser ce principe double : la propriété est service et l’intérêt commun prime l’intérêt des groupes et individus. Tout en reconnaissant l’initiative privée, l’organisation de la vie professionnelle doit avoir pour but d’en faire un ensemble ordonné et coordonné d’unités économiques qui sont toutes en fonction du bien du peuple entier.

Mesdames, Messieurs, cette tâche large et vaste fut depuis longtemps circonscrite en ces différents points dans le programme du V.N.V. qui est ainsi resté fidèle à son passé de combativité. Notre peuple a prouvé qu’il est accessible à ces conceptions qui, à notre avis, constituent son unique salut. Avec grande confiance, nous marchons vers l’avenir avec des effectifs grossis par l’adhésion de Verdinaso et Rex-Vlaanderen.

Il est juste que nous portions à cet instant un salut à ces deux organisations dont la confiance dans notre formation unitaire s’est affirmée publiquement. Il est inutile de jeter les regards sur le passé. Ce qui nous séparait avant est remplacé par une communauté et unité de conception, d’organisation et de direction. Le groupement national-socialiste en Flandre est notablement renforcé. Avec plus de conscience encore qu’auparavant, nous nous attelons à la tâche pour gagner toute la Flandre, tous les miliciens et toutes les classes de notre peuple à nos conceptions, avec la certitude d’influencer ainsi fortement et favorablement la formation de sa volonté politique. Nous ne nous cachons pas qu’il faudra encore agir, lutter et sacrifier beaucoup pour atteindre ce but. Les problèmes qui se posent à nous sont nombreux.

J’ai essayé d’éclaircir dans les derniers mois beaucoup d’entre eux. Nous avons dû, pour ce faire, nous insurger contre des déformations qui sont le résultat de ce qui, dans le passé, a été forfait contre notre peuple. Mais là où dans les circonstances les plus difficiles et les plus ingrates, nous n’avons jamais hésité pour « vouloir ce qui était droit » et pour nous affirmer, nous avons maintenant la certitude que nous réussirons dans notre dessein de créer pour notre peuple une ambiance où il fera bon respirer.

Nous sommes ici en hommes libres et voulons être les dignes fils d’un peuple qui, quoique abandonné à lui-même au cours des siècles, a réussi à maintenir son caractère germanique, quelles que fussent la contrainte et l’oppression venant du sud.

En hommes libres, nous affirmons notre confiance dans l’Allemagne nationale-socialiste et dans le Führer et Chancelier du Reich, Adolf Hitler, que nous reconnaissons avec fierté comme Führer de tous les Germains. Nous avons le ferme espoir, je dis la certitude, qu’il assurera l’avenir politique, culturel et économique du peuple de la Néerlande, sur la base des principes qui ont rendu possible la grandeur de notre peuple.

Nous sommes prêts à nous mettre au travail avec la dernière énergie pour la réalisation du nouvel ordre en Europe, où la Germanie pourra déployer toutes ses possibilités.

Pour notre peuple, nous voulons rendre effectif l’établissement d’un ordre national-socialiste, dans lequel les oppositions du présent trouveront une solution harmonieuse et organique.

L’idée communautaire vivifie toute notre action. La valeur du travail presté constitue pour nous la mesure suprême. Sur de tels fondements, nos actions et notre lutte ne peuvent qu’être couronnées de succès. Même les plus sourds d’entre les sourds et les plus aveugles d’entre les aveugles devront constater que le chemin que nous indiquons est le seul possible et le seul salutaire.

Qu’il me soit permis de ne pas m’avancer plus à fond dans les problèmes concrets qui se posent.

Seulement, nous voulons encore, nous Néerlandais flamands, vous remettre en mémoire quelle est notre position envers les Wallons et ceux de notre peuple qui ont été wallonisés ou francisés.

Aux Wallons, nous ne contestons nullement le droit de vivre et le droit au développement populaire, mais les temps doivent être définitivement révolus où ils disposaient de nos possibilités de vie et de développement, où ils y avaient leur mot à dire. Ceci sera notre affaire. Et quant à ceux de nos nationaux qu’une cohabitation forcée nous a fait perdre, pour eux, parle bien haut en nous la voix du sang. Ce qui nous appartient doit nous revenir. Ceci est une nécessité inéluctable sur laquelle nous devons diriger notre action.

Voilà notre position pour les temps présents et pour le temps à venir. Nos rangs s’élargissent de plus en plus. Tous ceux qui y entrent avec un esprit de foi et de discipline sont les bienvenus. Un grand pas est fait dans l’unification des forces nationales-socialistes. Nous insistons auprès de ceux qui se trouvent encore indécis au bord de la route, ou qui n’ont pas encore réussi à faire disparaître en eux les signes de la division populaire et de la chicane, à se rendre compte de l’indéniable réalité.

La Flandre, consciente et prête aux actes, est une. Et c’est ainsi que nous continuerons notre route, liés par un amour indestructible pour notre communauté populaire et par une volonté ferme de la placer dans l’ordre nouveau de demain et à une place digne, dans les rangs des peuples germaniques et dans l’Europe nouvelle qui naît.

Nous nous efforcerons d’obtenir qu’avec l’appoint de toutes nos forces, la Flandre soit intégrée comme un corps vivant et non comme un corps mort dans le complexe germanique.

Mesdames et Messieurs, je suis convaincu que grâce à la clairvoyance et à l’acte de nos Camarades nationaux-socialistes du Verdinaso et de Rex-Vlaanderen, nous écrivons une belle page dans l’histoire du développement de notre peuple. L’avenir prouvera que ce qui se passe maintenant influera fructueusement et constructivement dans une très haute mesure sur la formation de notre avenir populaire et national-socialiste.

C’est dans cette joyeuse et formelle certitude que je vous remercie, Mesdames et Messieurs, pour l’attention avec laquelle vous avez bien voulu prendre connaissance de cette communication.

Le Pays réel, 11 mai 1941.