mardi 29 décembre 2015

In memoriam Stéphane Steeman (1932-2015).


Stéphane Steeman, collectionneur de Hergé et de… Léon Degrelle.




Tout le monde connaît suffisamment sa brillante carrière de comédien-imitateur (rappelée d’ailleurs en long et en large par tous les médias) pour que nous n’y revenions pas.

Pour nous, Stéphane Steeman fut surtout celui qui accepta l’invitation de Léon Degrelle, désireux de lui faire relire son manuscrit « Tintin mon copain » et qui se rendit à Malaga en octobre 1991.


Nous pouvons dire aujourd’hui que Steeman en eut bien du mérite car il éprouvait une terrible aversion physique pour l’avion: malgré ses comprimés de Valium, il effectua un vol effroyable, recroquevillé dans son fauteuil et tremblant de tous ses membres. Mais l’envie de rencontrer et connaître personnellement une figure historique telle que Léon Degrelle, qui plus est intimement liée à son idole Hergé, lui permit de tout supporter.

Et la rencontre fut mémorable, Léon Degrelle venant ouvrir lui-même la porte de son appartement et donnant spontanément une vigoureuse et amicale accolade à son visiteur intimidé, avant de lui faire les honneurs de sa demeure: les dix glorieux drapeaux de la Légion Wallonie ramenés des combats du Front de l’Est, la croix de Chevalier de la Croix de Fer et les Feuilles de Chêne gagnées lors de la percée victorieuse de Tcherkassy et dans les formidables combats d’Estonie, le portrait dédicacé du Führer, les portes mauresques ouvrant sur le bureau de travail entouré par une impressionnante bibliothèque d’ouvrages historiques et artistiques, la magnifique collection de plats andalous anciens, les précieux azulejos, les bois polychromes médiévaux, les tableaux religieux et mythologiques de la Renaissance, le primitif flamand, la terrasse ombragée décorée de marbres romains et, enfin, les rafraîchissements – Xérès, whisky on the rocks– qui attendaient les futurs amis…

Car ce qui liait déjà ces deux parfaits inconnus l’un pour l’autre ne pouvait que les ouvrir l’un à l’autre puisqu’il s’agissait de la précieuse amitié qui les avait attachés à la personne d’exception que fut le jeune Georges Remi pour Léon Degrelle, le célèbre Hergé pour Stéphane Steeman.

Le malheur voulut qu’un correspondant de Pan reconnût le couple improbable d’amis en promenade à Puerto Banus, le luxueux port de plaisance de Marbella, et, en lançant son scoop, provoquât un véritable séisme médiatique (Steeman qui a collectionné toutes les coupures de presse de l’affaire en estimait le poids total à 2,5kg !).

Au départ, l’humoriste réagit avec un bon sens naturel: « Degrelle n’est tout de même pas un monstre; il faudrait commencer à oublier un peu […] en 1935-36, 60% des Belges étaient pour Degrelle qui dénonçait les politiciens, dont certains étaient des crapules »…Mais il fut rapidement submergé par le tsunami de haine dont une des plus extraordinaires manifestations fut sans doute l’anathème lancé par un certain André Weiss, président d’une Ligue contre la censure: « […] J’espère que la Belgique te refusera ses caméras et ses planches pour rehausser l’honneur de nos héros que tu as bafoués » !!!…

Steeman se sentit dès lors contraint d’aménager l’histoire de manière à se donner un rôle plus positif: « Admirateur et défenseur d’Hergé (peut-on me le reprocher ?), je n’ai pas corrigé le livre de Degrelle. J’ai tout tenté pour qu’il ne récupère pas le personnage de Tintin, à qui il s’identifie en se racontant. Ce qui donnait notamment un chapitre intituléTintin chez les nazis. Mon sang n’a fait qu’un tour et j’en ai fait un autre, rapide, en Espagne. Bien sûr, il connaissait ma collection, il savait que j’étais le premier collectionneur de Hergé. Il lit les journaux. Je n’avais jamais rencontré Degrelle. Je n’épousais évidemment pas ses idées.

Comment peut-on me traiter de révisionniste, écrire de telles méchancetés sur mon compte; me traîner dans la boue sans savoir ? Jamais, je n’aurais pensé que cette rencontre susciterait un tel tollé. Sinon, me sentant fautif, je ne serais pas sorti, même pendant une heure, avec lui. […] Soyons clair: je n’ai jamais défendu Degrelle, je suis allé le voir pour faire supprimer des passages qui récupèrent Tintin mais non des choses contre Hergé. »1

S
oyons également clair: ce n’est pas une heure, mais trois jours que Steeman passa à Malaga et il n’y a pas une seule virgule de Tintin mon copain dont il demanda la suppression ! Il en effectua au contraire une relecture consciencieuse permettant ainsi la correction de fautes de frappe (Victor Meulenijzer pour Meulenjizer,…), d’attention (L’Etoile mystérieuse pour L’Ile mystérieuse,…), de dates de publication des albums, etc. Quant au titre « Tintin chez les nazis », il s’agit de celui de la quatrième partie du livre, intitulée en réalité « Tintin au temps de la croix gammée »…



C
ette marche arrière peu glorieuse heurta Louise-Marie, la tendre sœur cadette de Léon, qui lui avait accordé avec feu sa généreuse amitié. Incapable d’aucune méchanceté, elle lui fit connaître avec délicatesse son amertume en lui adressant ce poème pudique:

« Stéphane, je suis émue… Je suis blessée. Peut-être avais-je exagéré Le prix de l’amitié Et sa sincérité… J’ai ressenti une profonde tristesse. J’ai tâté le fond de la détresse. Un geste de douceur Eût consolé mon cœur. Ce geste, tu ne l’as pas fait. Je suis déçue, Je suis blessée. L’estime et la confiance Dont je te parais Sont à présent souvenance Et regret. Je peux te paraître amère, Mais je suis triste… Et c’est mon frère ! »

L
éon Degrelle garda cependant toute son amitié à Stéphane Steeman dont il avait apprécié la gentillesse et la compétence, tout en s’amusant des contorsions auxquelles s’était obligé l’humoriste pour se sortir du scandale de sa visite.

C’est ainsi qu’il dédicaça encore, quelques mois avant sa mort, l’opuscule Va-t-on chez nous rôtir les morts ? à son « bien cher Stéphane Steeman », par cette formule-épitaphe:
« Et dire que peut-être, un jour, pour que des ennemis sans pudeur ne les profanent pas, mes restes seront incinérés ! Mais qu’importent les “restes” ! Ce qui compte, c’est le feu de l’esprit qui, lui, ne s’éteindra jamais ! »


***


1 Steeman ira même encore plus loin puisque, de manière complètement idiote, il préféra « oublier » la rencontre la plus médiatisée de sa vie dans son livre de souvenirs Inoubliables rencontres (éditions Ciné Revue, 2005) !…


dimanche 27 décembre 2015

“Noël Cruel” par Georges Thonon.



Ukraine, 24 décembre 1943.


Cette école de sous-officiers de la Waffen SS de Posen-Treskau avait une réputation de rigueur et de sévérité. Ce qu’on en racontait était toutefois largement au-dessous de la réalité… Sur la cinquantaine de candidats, une trentaine avaient été éliminés, ce qui était encore fort honorable pour des « Germains au rabais » tels que nous … Les vingt rescapés s’étaient retrouvés avec des galons tout frais et un ordre de mission. La destination de l’ordre était malheureusement le front de l’est, au lieu du congé promis.

Voilà pourquoi nous étions là, dans la nuit de Noël 1943 entassés dans ce wagon de marchandises en route pour Tcherkassy à essayer de dormir en oubliant le destin. Les parois du wagon étaient blanches du givre formé par la condensation de nos respirations. La température extérieure devait se situer en dessous de moins 20 degrés; la porte à glissière et les trous de notre carrosse vermoulu laissaient passer un courant d’air capable de congeler en un temps record tout membre laissé à sa portée.

Nous ne pouvions dormir longtemps et complètement par un froid pareil. Nous somnolions tout au plus par intermittence. Pour gagner un peu de chaleur, nous étions collés les uns contre les autres; la chaleur humaine était la seule que nous pouvions nous payer.

A l’école, nous étions trois amis plus liés parce que venant de la Jeunesse Rexiste où nous nous étions connus. Au gré des événements et des affectations, nos destins avaient suivi des voies plus ou moins parallèles.

Au début de la soirée, nous avions d’abord tué le temps en évoquant les soirées passées chez nous. Mais à l’incertitude de notre avenir, s’ajoutait l’idée de l’inquiétude de nos parents qui nous attendaient en vain. De plus, à cause de l’itinéraire erratique de notre convoi, notre ravitaillement semblait interrompu: nous n’avions plus rien à nous mettre sous la dent.

Vers le milieu de la nuit, l’un de nous trois s’était endormi. Nous restions deux à échanger de temps à autre une bribe de phrase, tandis que le train continuait sa marche cahotante. Puis nous avons fait silence, les autres dans le wagon aussi.

Ceux qui ne dormaient pas, ruminaient probablement les mêmes pensées, regrettant les jours de paix, leur lointain foyer et ceux qui y étaient restés. Chaque tour de roue nous en éloignait un peu plus et nous allions vers un avenir sombre qui nous réservait un éventail de possibilités peu réjouissantes.

Sur cette unique voie restée libre, nous nous dirigions droit dans la gueule du loup; l’encerclement se refermait inexorablement. Mais cela, nous l’ignorions…

Le destin qui nous attendait allait dépasser en horreur et en cruauté ce que nous avions vécu jusque-là. 


A un moment, le train s’arrêta. Faisant glisser légèrement la porte du wagon, nous aperçûmes la campagne russe enneigée sous la lune. Tout était vide, glacé, gelé, immobile. Pas une isba à voir, pas trace de vie, rien, personne. Seul signe de vie dans cet univers mort, la locomotive soufflait sa vapeur, lentement, en cadence.

Qui nous avait embarqués dans ce congélateur ambulant, dans cet univers hostile et mort, pendant cette sainte nuit de Noël dont nous espérions au moins un peu de paix et de chaleur ?

Qu’allions-nous trouver à la fin de ce voyage au bout de la nuit ? A quoi serviraient toute cette peine, cette souffrance, cette solitude ?

Pensions-nous à tout cela, ou tout simplement au vide de nos estomacs et au froid qui nous pinçait de partout ?

A ma montre, il était passé minuit. Sortant de son sommeil, l’un de nous trois dit avoir fait un rêve étrange : l’un de nous était mort, mais il ne pouvait savoir qui. Et au moment où il allait voir qui était mort, il avait été réveillé par l’arrêt du train…

Je ne sais plus quand nous sommes arrivés à destination. Nous avons été affectés à la même compagnie, mais du fait que nous étions dispersés sur un front assez long, je n’ai pratiquement plus revu mon ami avant le 14 janvier 1944.

Dans l’obscurité qui précédait l’aube, il attendait calmement le moment de se mettre en route avant de monter vers la forêt de Teklino à la tête de son groupe. Passant devant lui, je lui ai fait un signe d’amitié de la main, il a répondu de même.

L‘assaut a débuté vers six heures du matin. Il est mort deux heures plus tard, d’une balle en pleine tête. Il a été touché de deux balles explosives : une première qui a touché l’épaule droite, une seconde dans la figure, ne laissant qu’une bouillie sanglante, mélange d’os, de chairs et de cervelle. Il a souffert de la première balle, pas de la seconde.

Une centaine de gars sont morts pour prendre ces huit kilomètres de forêt. Cela a duré cinq ou six jours.

« Heureux ceux qui sont morts dans les grandes batailles. Couchés dessus le sol à la face de Dieu. » (Charles Péguy)

Ceux qui nous ont relevés ont perdu la forêt après trois jours.

Mon ami a été enterré à Korsun avec tous les autres. Leurs tombes ont été transférées à Kiev. J’ai revu sa mère après sa mort, je ne savais que lui dire, que dire à la mère dont le fils est mort ? Comment mentir quand elle vous demande des détails à propos de sa mort ? Elle savait combien nous étions liés. Les choses maladroites que je lui ai dites ont-elles pu traduire la valeur de notre amitié ?


Où es-tu, Hebbelinck ?



Georges Thonon.

mercredi 23 décembre 2015

In Memoriam Jeanne Degrelle (1922-2014)

Il y a un peu plus d'une année, le 15
décembre,  s'éteignait parmi les siens à son
domicile de Malaga, Jeanne Degrelle,
la compagne dévouée de notre Chef.


Nièce du fondateur de la Milice française, Joseph Darnand, Jeanne Degrelle, née Brevet, était la fille d’Alexandre Brevet, un grand antiquaire de Bourg-en-Bresse.

Jeanne Brevet épousa en premières noces Henry Charbonneau, proche ami de son oncle, combattant de la Phalange africaine en Tunisie, avant de devenir le rédacteur en chef de Combats, l’organe de la Milice, puis, après la guerre, journaliste à L’Aurore et à Valeurs actuelles. Il publia également Les Mémoires de Porthos, indispensable histoire des nationalistes français entre 1920 et 1946, ainsi que L’Aventure est finie pour eux, portraits de quelques grandes figures contemporaines, parmi lesquelles Léon Degrelle.

Comme d’innombrables patriotes, Jeanne Brevet et sa famille eurent à subir les persécutions de la « libération » haineuse: outre une vie de clandestinité, elle dut souffrir de voir son jeune frère fusillé pour avoir exprimé son idéal patriotique par un engagement inconditionnel au service de la Milice. Elle se montra aussi toujours très affectée par le sort réservé à son oncle, héros de la Grande Guerre qui, en 1918, reçut la glorieuse médaille militaire des mains du vainqueur de Verdun, Philippe Pétain, et le grade de chevalier de la Légion d’Honneur de celles du président de la République Raymond Poincaré qui le déclara « artisan de la victoire » au même titre que Foch et Clémenceau, et dont on flétrit l’honneur dans une parodie de procès, avant de le fusiller le 10 octobre 1945. Il mourut la tête haute en chantant le refrain du Chant des Cohortes de la Milice: « A genoux, nous fîmes le serment, Miliciens, de mourir en chantant, s’il le faut, pour la Nouvelle France ».

C’est en accompagnant son mari et François Brigneau dans leurs reportages préparatoires à L’Aventure est finie pour eux que Jeanne Charbonneau rencontra Léon Degrelle. Ce fut un coup de foudre réciproque qui déboucha rapidement sur une vie en commun, Jeanne sacrifiant tout de son existence antérieure pour vivre définitivement aux côtés de l’illustre proscrit belge. En janvier 1962, Jeanne ira s’installer à Madrid où Léon Degrelle ne tarda pas à la rejoindre: elle consacrera désormais toutes ses forces physiques et spirituelles à l’être aimé. Elle fut ainsi d’une aide précieuse et constante dans les multiples et longues traques dont Léon Degrelle fut encore l’objet tout au long des années 70, suite au changement de cap politique de l’Espagne, aux demandes d’extradition du gouvernement belge et aux nombreuses tentatives d’enlèvement qui le menacèrent, mais aussi dans les énormes difficultés matérielles et économiques qui en découlèrent.

Après la mort d’Henry Charbonneau en 1982 et celle, en janvier 1984, de Marie-Paule Lemay, qui, après cinq ans de prison, n’avait pas voulu rejoindre son mari en Espagne, Jeanne Brevet put enfin épouser celui qu’elle n’appelait plus que « M’Amour », le 15 juin 1984, jour du 78e anniversaire de Léon Degrelle.

Ce dernier savait pouvoir se reposer en toute confiance sur son épouse: c’est grâce en effet à ses rares qualités de
Léon Degrelle et Jeanne Brevet, en 1964.
maîtresse de maison, d’organisatrice parfaite de toutes les tâches domestiques, de gestionnaire du patrimoine familial et de gardienne effacée et raffinée de l’atmosphère harmonieuse de la maison qu’il put se consacrer si heureusement à son œuvre littéraire et historique, approfondissant son étude des événements majeurs du XXe siècle (« Le Siècle de Hitler »), n’hésitant pas à s’attaquer aux légendes sacralisées par la loi dans le seul but de salir et discréditer l’idéal solaire auquel la plus pure jeunesse européenne avait offert sa vie.


Il lui en en exprima toute sa reconnaissance dans le message d’amour de son testament du 30 mars 1991:
« Le seul regret – qui littéralement me dévore– est de laisser seule celle qui fut la plus admirable des compagnes. Tout mon cœur était à elle et le restera toujours. […] De là-haut, je veillerai sans cesse sur elle, mon amour la protégera, la comblera. Je lui suis tout spécialement reconnaissant pour la bonté infinie avec laquelle elle m’a soigné pendant mes derniers temps, elle si faible, étant plus forte que ma puissance...
J’aurais voulu vivre cent ans pour la combler de tendresse.
C’est mon désespoir de penser que je ne pourrai pas mener plus loin cette passion qui en moi domina tout, pouvoir, gloire, autres vanités, près desquelles les merveilleux effluves de son cœur comptèrent mille fois plus que n’importe quelle satisfaction humaine.
Je m’en vais en l’aimant éperdument. »


Après le décès de Léon Degrelle, le 31 mars 1994, Jeanne Degrelle sut encore montrer toute la puissance de sa force de caractère.

En effet, les dernières volontés du fils que Hitler se fût choisi étaient que ses cendres fussent dispersées au lieu-dit « Tombeau du Géant » situé dans un méandre de la Semois, non loin de Bouillon, sa terre natale. C’est dans ce but que l’urne cinéraire fut confiée à l’officier le plus haut gradé assistant à la crémation, le Hauptsturmführer Jean Vermeire. Mais ce dernier, qui s’était toujours considéré comme le « bras droit » et le « premier ministre » de Léon Degrelle –qui avait cependant toujours refusé de lui signer quelque document accréditant pareille prétention–, prit le mors aux dents et, s’affichant désormais comme le seul « commandant » des Légionnaires, réclama à cor et à cri que lui soient remis les huit drapeaux de compagnie (croix de Bourgogne brochée d’un bras armé sortant d’une nuée d’argent) et les deux étendards de l’unité générale, Stabsbrigade, (croix de Bourgogne enlacée des phylactères « Dur & Pur – Rex vaincra » et « Qui S’y Frotte S’y Pique ») emmenés au Front, en mars 1942, par John Hagemans et qui, sauvés miraculeusement du Kessel de Tcherkassy et des combats forcenés d’Estonie et de Poméranie, trônaient désormais dans le bureau du dernier Commandeur de la Wallonie. Pour se donner un semblant de légitimité, il organisa même un « referendum » parmi les Anciens. Mal lui en prit car le résultat fut une volée de bois vert de leur part et la perte définitive de son crédit.

Jeanne Degrelle s’était d’ailleurs adressée à eux sans ambiguïté, dans une lettre du 24 août 1994, pour dénoncer cette manœuvre indigne:
Jeanne Degrelle, devant le buste de Léon Degrelle
(oeuvre de l'Artiste G. Vanderick), en 1989.
« Je suis parfaitement consciente que ces drapeaux sont les vôtres, totalement, mais sont ceux de vous tous sans distinction […]. Oui, bien sûr, les drapeaux resteront là où ils sont depuis que mon mari les a récupérés du Front, dans ses différentes maisons d’exil ! […] Je ne pense pas, par cet acte de conserver les drapeaux ici, accaparer des objets glorieux qui ne sont pas à moi. La volonté de mon mari sur eux demeure et demeurera toujours. Vous serez libres tous, le jour où vous pourrez les déposer dans un musée allemand digne de les protéger, de venir les chercher. Car je mourrai un jour. […] Je vous le redis encore, ces drapeaux ne sont ni à la famille de Léon Degrelle ou moins à la mienne, mais à vous tous, en dépôt ici. »

C’est alors que croyant arriver plus sûrement à ses fins, Vermeire décida d’exercer le plus odieux des chantages sur Jeanne Degrelle: les glorieux drapeaux de la Légion Walloniecontre les cendres du Chef. Désespérée, la veuve de Léon Degrelle eut le courage héroïque de lui répondre que Léon Degrelle n’était pas dans le tas de cendres qu’il avait volées, mais qu’il vivait en réalité dans son cœur !

Se retrouvant sans moyen de pression sur celle qu’il voulait blesser cruellement, Vermeire, se targuant d’un testament antérieur, alla répandre les cendres du Chef au sommet du Kehlstein et ne restitua jamais l’urne à sa propriétaire.

Nos amis savent aujourd’hui que, finalement, les dispositions testamentaires successives de Léon Degrelle quant au lieu de dispersion de ses cendres ont toutes été accomplies puisqu’une partie, provenant du « Nid d’Aigle » même, a également été enfouie au « Tombeau du Géant », comme en attestent désormais les plaques commémoratives apposées à la fois à Berchtesgaden et à Bouillon, dédiant également ces deux lieux mythiques à sa mémoire.

Les derniers mois de la vie de Jeanne Degrelle furent ceux d’une longue agonie adoucie par les soins attentifs de sa famille, les visites affectueuses d’amis proches et les prières ferventes que les fidèles de Léon Degrelle n’ont cessé de formuler à son intention: c’est ainsi que, depuis juin 2013, des messes pour les malades et les mourants étaient régulièrement célébrées à Bruxelles, Paris, Rome (tous les jours), Barcelone, Lisbonne, Santiago du Chili,…

Jeanne Degrelle est décédée à son domicile de Malaga le lundi 15 décembre 2014 parmi les siens. Le service funèbre, suivi de l’inhumation, a été célébré le 16 décembre en la basiliqueNuestra Señora de la Victoria y de la Merced, patronne de Malaga.


Jeanne Degrelle en janvier 2013.

lundi 21 décembre 2015

Pour une Révolution Authentique (Discours de Léon Degrelle à Berlin, le 7 février 1943).



Le 31 mars 2014 disparaissait, dans son exil espagnol de près de cinquante années, Léon Degrelle, le dernier Conducteur de Peuple du XXe siècle.

Aujourd’hui que s’est solidement installée la tyrannie du « politiquement correct », il est de bon ton de répéter, –comme s’il s’agissait d’une vérité biblique–, dans une foultitude de publications, que Léon Degrelle n’est qu’un mégalomane, un mythomane, bref un menteur congénital ne méritant même plus que l’on s’arrête à le lire ou à lui prêter attention… Et s’il est vrai que le Chef de Rex était bien conscient de sa valeur et du prodigieux destin qu’il était appelé à se forger, son charisme impressionnant, ses aptitudes exceptionnelles et ses succès extraordinaires, acquis dès son plus jeune âge, ne pouvaient qu’indisposer ceux qu’il bousculait. De telles qualités ont très tôt suscité envies, haines et calomnies.

Car toute la vie de Léon Degrelle est ainsi faite de chapitres absolument fabuleux. Depuis son parcours estudiantin haut en couleur et sa périlleuse expédition au Mexique jusqu’aux tentatives d’enlèvement et d’assassinat en Espagne fomentées par des juges et des résistants belges ou les services secrets israéliens et français, en passant par sa campagne fulgurante contre les pourris de la politique belge, son héroïsme au Front de l’Est (Croix de Fer de Seconde et Première Classe, Agrafe en or des Combats au Corps à Corps, Insigne en or des Blessés, Croix de Chevalier de la Croix de Fer avec Feuilles de Chêne, etc.) et ses promotions militaires au seul mérite personnel –de simple soldat à général, commandeur de division et Volksführer (détenteur des pouvoirs civils et militaires) des Wallons–, ses liens inimaginablement privilégiés avec Adolf Hitler (« Si j’avais un fils, je voudrais qu’il fût comme vous ») ou son projet de rétablissement du Duché de Bourgogne approuvé par le Führer, tout dans la vie de Léon Degrelle relève de la geste, de l’épopée, du mythe. Et pourtant, tout a toujours fini par se vérifier, comme l’a montré, dès 1978, l’enquête –contradictoirement documentée– de Jean-Michel Charlier pour « Les dossiers noirs » de la troisième chaîne de télévision française, Léon Degrelle – Autoportrait d’un fasciste. Appartenant néanmoins au camp des vaincus, Léon Degrelle a subi, comme tous les autres maudits de cette tragédie, la damnatio memoriae, –le rejet de l’Histoire et la flétrissure de son nom–, l’adhésion à l’ « idéologie hitlérienne » –le National-Socialisme– ne pouvant s’expliquer que par la trahison, la recherche de gains personnels, la perversion intellectuelle et morale, la cruauté bestiale, la lâcheté et l’opportunisme…Aussi n’est-il pas inintéressant de prendre connaissance des motivations du principal concerné, livrées à un moment de sa vie où il n’était pas question de fanfaronner : celui où, engagé volontaire comme simple soldat, il défendait son idéal au péril de sa vie dans les combats titanesques du Front de l’Est.

Ainsi, le dimanche 7 février 1943, dans la grande salle ovale de la Kuppelhalle, d’une capacité de onze cents personnes, du Haus des Deutschen Sports situé sur le Reichssportfeld olympique à Berlin, le futur Commandeur de la Division Wallonie, entouré de nombreux légionnaires, parlait devant les ouvriers wallons de la capitale du Reich, travailleurs volontaires ou engagés au Service du Travail Obligatoire (Werbestelle).

Voici quelques extraits éclairants –et inédits depuis lors – de ce discours particulièrement important, ovationné par son auditoire progressivement conquis, comme on peut le constater grâce à l’enregistrement retransmis à deux reprises sur les ondes de Radio-Bruxelles, les 9 et 14 février 1943.

Y
sont clairement évoquées les raisons de cette gigantesque et monstrueuse guerre de civilisation, délibérément provoquée par des ploutocrates toujours « aux affaires », décidés à anéantir une vision du monde faite de souci de beauté et de recherche d’harmonie élevant les âmes et stimulant les énergies, de justice sociale et de solidarité mutuelle ainsi que de liberté responsable et d’épanouissement personnel dans le cadre des communautés naturelles. Cette Weltanschauung impériale et ses réalisations sociales, économiques, culturelles et artistiques grandioses risquaient de séduire – elles séduisaient déjà !– tous les peuples européens : il fallait l’exterminer, fût-ce dans la plus effroyable apocalypse!






Loin du pays où nous sommes nés, nous nous retrouvons, après des années d’absence, ouvriers et soldats du pays wallon.
Les uns ont connu les champs de bataille les plus tragiques dans les neiges affreuses d’un hiver déchaîné au Donetz ; dans les immensités du Don et du Kouban, brûlées par des cieux torrides ; dans les terribles montagnes du Caucase où nous combattions hier encore.
Les autres, c’est vous, mes Camarades ouvriers !
Vous n’avez point connu la bise hurlante et les grands fleuves gris de la Russie, les plaines dorées par les maïs et les tournesols, les monts grandioses qui séparent l’Europe de l’Asie Mineure.
Mais vous avez connu, comme nous soldats, l’amertume de l’éloignement du sol natal.
Dans vos baraquements de fortune à l’usine, mêlés au grouillement des ouvriers étrangers ; sur l’asphalte des rues allemandes où vous usez vos heures de solitude ; vous avez, comme nous, senti souvent les souvenirs vous ronger.
Regrets du foyer, si pauvre fut-il, où est l’épouse, où sont les petits…
Regrets du village luisant au soleil ou du coron qui est laid mais qu’on aime.
Regrets d’être coupés de tout ce qui faisait les joies secrètes de l’existence.
Nous sommes des hommes.
Et au front, comme dans cent usines du Reich, nos cœurs manquent aujourd’hui de l’essentiel.
Si nous avons voulu, nous soldats, passer avec vous ces heures de fraternité avant de remonter au front, c’est parce que nous sentons que nos pensées sont les mêmes que les vôtres. Car pour vous non plus la vie n’est pas toujours drôle.
Vous êtes venus dans le Reich, poussés par les nécessités de la vie ou conduits par les nécessités de la guerre. L’homme aime à travailler chez lui. Il aime, quand la lourde tâche est finie, de retrouver la ligne de ses collines, le toit de sa maison, la douceur de son foyer, le sourire de ses enfants.
Vous êtes privés de ces joies si naturelles, les seules au fond qui soient vraies.
Vous habitez au loin, au hasard du travail, chez l’habitant parfois, dans des baraques souvent. Fils d’un peuple qui aime le confort et qui est sensible et poète, vous souffrez de ces logis provisoires et sans âme. Rien n’est comme à la maison : ni la table, ni la lumière, ni les fenêtres et les fleurs vives, ni la cuisine dont le parfum vous accueillait le soir, comme un salut plein de vigueur. Vous aviez vos habitudes, vos préférences.
Et vous aviez vos tendresses…
Tout cela est loin, mais revient tout à coup pour peser sur le cœur quand la tâche est trop lourde et qu’on se trouve devant le grand creux des vies solitaires.

Camarades, nous comprenons cela.

Et c’est pour cela que nous venons, en frères, mettre nos mains calleuses de soldats dans vos mains calleuses de travailleurs.
Cette guerre, certes, vous ne l’avez pas voulue.
Vous avez été lancés par millions, ouvriers d’Europe, dans cette aventure fabuleuse, sans qu’on vous ait rien demandé et sans avoir rien demandé vous-mêmes.

La trahison des élites
E
t c’est vous, pourtant, qui payez la guerre le plus largement par vos souffrances morales et par mille privations matérielles.
En mai 1940, vous aviez vu en Hollande, en Belgique, en France, la bourgeoisie belliciste perdre tout sens de ses devoirs et s’enfuir honteusement jusqu’aux Pyrénées.
Médecins et prêtres, magistrats et bourgmestres, tous abandonnaient fonctions, sacerdoces, obligations civiques, pour sauver leur peau et leurs biens. Ce fut la faillite des élites vermoulues, qu’un seul choc fit tomber en miettes.
Mais vous, qui n’aviez pas voulu la guerre, vous aviez dû rester sous les bombes !
Depuis, cette bourgeoisie belliciste, revenue de sa peur, s’est ramenée en limousine et a repris ses vieilles habitudes d’égoïsme social. Elle gagne des millions et se nourrit grassement au marché noir. Pour elle la guerre est une parenthèse dorée, qui permet aux patrons d’augmenter largement leur compte en banque et à leur fils « zazou » d’arborer des cols comme des manchettes.
Encore une fois, c’est vous, ouvriers, qui payez la note, avec votre cœur, privés que vous êtes, au loin, de toute affection ; avec la santé de vos enfants, affaiblis, anémiés, tandis que les fils à papa mangent du beurre à 400 francs le kilogramme.
Vos poings se serrent.
Vous vous sentez victimes d’un sort injuste.
Cette guerre fut la guerre de tout ce qu’on veut, sauf la guerre des travailleurs.
L’ouvrier de chez nous ne demandait qu’une seule chose : qu’on le laissât tranquille.

L’ouvrier allemand

Quant à l’ouvrier allemand, il arrivait enfin au bout de ses malheurs.
Les six millions de chômeurs du Reich avaient trouvé du travail.
Au lieu d’encombrer l’ouvrier allemand avec de la littérature électorale, on lui avait donné des salaires dignes, on avait organisé efficacement la protection de son foyer, de sa femme, de ses enfants.
On l’aidait à avoir sa maison.
On assurait sa vieillesse.
On aménageait les locaux industriels de telle façon que le travail devint une vraie joie au lieu d’être une obsession.
On se préoccupait de ses loisirs à l’usine et hors de l’usine.
Des millions d’ouvriers partaient en vacance à la mer, à la montagne. Des milliers d’autres atteignaient sur des bateaux de rêve les rades de Venise et de Capri, de Naples ou des îles Açores, ou des fjords brillants des mers nordiques.
Plus de cinq cent mille mères de familles ouvrières avaient bénéficié de vacances de plusieurs semaines qui avaient rétabli leurs forces ; six millions d’enfants du peuple avaient connu, à leur tour, la joie de la campagne à la bonne saison.
Un formidable effort, comme jamais on n’en avait vu en Europe, était fourni pour réaliser enfin un véritable Socialisme, non pas un Socialisme de politiciens bavards et menteurs, mais un Socialisme inscrit dans les faits et dans les mœurs.
L’ouvrier allemand avait du pain.
Son travail n’était plus une corvée méprisée mais une véritable collaboration, dans des conditions humaines et dans le respect, à l’œuvre de la communauté.
Sa famille pouvait désormais, dignement et allègrement, avoir un toit, des enfants solides, la sécurité pour l’avenir.
Des milliers d’ateliers d’apprentissage avaient été créés pour les jeunes travailleurs.
Un extraordinaire réseau d’assurances rendait enfin décente la vie des ouvriers malades et surtout la vie des vieux travailleurs, les pitoyables victimes, chez nous, de l’anarchie de l’Etat et de l’égoïsme du Capital.
Le patronat allemand avait été mis au pas, la responsabilité des chefs d’entreprises avait été établie avec la plus juste des rigueurs, et une émulation remarquable à laquelle près de trois cent mille industriels participaient, avait amélioré considérablement déjà les conditions de travail à l’intérieur des usines.
Patrons et ouvriers, hier ennemis, devenaient, sous l’impulsion vigoureuse de l’Etat, les collaborateurs, également respectés, d’une même œuvre.
La paysannerie avait connu une évolution semblable : on l’aidait à acquérir des terres, du bétail ; à bâtir sa ferme ; on protégeait le sol ; on créait d’innombrables écoles professionnelles ; on avait établi une admirable solidarité entre travailleurs des champs et travailleurs des usines qui venaient en foule, avec la jeunesse, donner un solide coup d’épaule à leurs camarades agriculteurs.
Le peuple allemand sentait qu’il atteignait enfin l’aisance, la considération et surtout la justice.

Le régime ploutocratique

T
rop souvent l’ouvrier avait souffert dans sa dignité, en observant les mille injustices sociales du régime ploutocratique.
« Que désirez-vous ? » avait demandé un jour le Roi Albert à un rescapé d’une grande catastrophe de charbonnage.
« Ce que nous désirons, c’est qu’on nous respecte », avait répondu, tout net, le mineur.
L’ouvrier allemand, lui, se sentait respecté.
Il n’était plus, comme chez nous, sous la domination despotique des puissances d’argent, des gros trusts bancaires, tenant dans leurs mains rapaces toute la grande industrie du pays, imposant leurs ministres à la tête de l’état afin d’écarter ou de saboter les lois sociales, convertissant les masses ouvrières en d’immenses troupeaux sans joie.
Souvenez-vous, Camarades, de cette avant-guerre écœurante, où les chefs marxistes, eux-mêmes, étaient aplatis devant les organismes ploutocratiques, recevant des subsides directs ou camouflés de toutes ces entreprises de brigandage social ?
Tous les partis étaient au service des banques.
Tous les journaux étaient au service des banques.
L’église politique, elle-même, était acoquinée avec elles, trafiquait honteusement l’épargne de la population belge, notamment de la classe paysanne, et prenait comme rabatteur en chef pour ses brigandages un petit bandit israélite promu par elle sénateur.
Nous avons passé cinq ans à traquer ces maffias.
Cela nous a valu des luttes terribles, et les cachots de 1940.
Car il était interdit, n’est-ce pas, de toucher aux privilèges de ces bandits !
Ils tenaient tout.
Ils voulaient tout tenir.
L’Etat devait être à eux.
Des millions d’ouvriers devaient travailler sans répit pour que quelques magnats au cœur de pierre puissent additionner des milliards à la fin de leurs bilans annuels.
Ils étaient les maîtres.
Et les seuls maîtres.
Le peuple votait tous les quatre ans, mais, huit jours après les élections, les élus, qu’ils fussent de gauche ou de droite, avaient fait le bloc des profiteurs, renoué les liens avec les puissances d’argent.
Après l’entr’acte électoral, tout recommençait comme avant : dictature des banques, pillage de l’épargne, profitariat politicien, tandis que le peuple croupissait dans sa misère, se faisait manœuvrer par cent provocateurs à gage, qui voulaient, en l’excitant à faux, lui faire oublier la détresse de son sort et la dictature de ses maîtres.

Ennemis du peuple !

L
e peuple était si bien trompé qu’il se laissait dresser contre ceux-là même qui voulaient le libérer de son esclavage.
Nous qui poursuivions sans trêve les magnats de la finance, nous finîmes par voir se lever contre nous, avec violence, des milliers de travailleurs pour qui précisément nous nous battions !
Mais les journaux, au service des ploutocrates, mentaient chaque jour !
Les propagandistes politiques, pour sauver leur prébende, mentaient davantage encore.
Le peuple, aigri par ses malheurs, trompé par ces exploiteurs, se laissait entraîner dans tous ces traquenards.
Les gangsters se frottaient les mains dans l’ombre, laissant la masse ouvrière, égarée par leurs soins, crier naïvement au fascisme contre ceux qui s’en prenaient à la dictature de l’or.
Le coup fut soigneusement monté.
Tout qui voulait la justice sociale et la voulait vraiment — non pas comme les politiciens marxistes qui la voulaient huit jours avant les élections, puis qui, huit jours après, fraternisaient avec les magnats des banques — tout qui voulait le bien de la Communauté, c’est-à-dire le renversement de la domination anonyme et irresponsable des clans financiers, voyait déferler sur lui les pires campagnes de mensonge et de haine.
Ce fut notre cas, à l’échelle de notre pays.
Mais ce fut le cas, en bien plus grand, du peuple allemand qui, par la Révolution Nationale-Socialiste, avait osé renverser dans le Reich la dictature occulte des ploutocrates […] et de leurs valets parlementaires.

La maffia internationale

L
a haute finance est une maffia internationale.
Si elle laisse un de ses fiefs lui échapper, l’exemple peut être dangereux pour les autres.
Au début du gouvernement d’Hitler, on crut dans les milieux de la finance étrangère que cette expérience sombrerait vite dans le chaos. On laissa Hitler avancer, sûr que ce débutant, qui s’imaginait pouvoir gouverner un pays en se passant des banksters, irait de faillite en faillite.
On le verrait bientôt s’enfoncer ! Son expérience ne serait pas longue ! Et la finance reprendrait de plus belle sa dictature, aussitôt après l’écroulement de l’imprudent rénovateur !
Mais Hitler, au lieu de faire faillite, avançait à pas de géant. Dès qu’il fut acquis que sa révolution socialiste réussissait et se consolidait, le scepticisme amusé des ploutocrates fit place bientôt à la stupeur.
Si la classe ouvrière mondiale apprenait ce qui se passait en Allemagne, était mise au courant des puissantes réformes sociales apportées par le Fuehrer, des mouvements identiques allaient soulever le peuple partout.
Demain, ce serait la France, l’Angleterre, les Etats-Unis d’Amérique ?
La Haute Finance internationale sentit que la réussite d’Hitler serait pour elle une expérience mortelle. Si LUI réussissait, si des millions de travailleurs se dégageaient de l’étreinte de la haute finance, si un état socialiste pouvait, en dehors de l’argent anonyme, assurer la vie matérielle, puis le bonheur des masses, la dictature ploutocratique sur le monde allait chanceler !
Car, après Hitler, d’autres révolutionnaires se lèveraient ailleurs.
Dans vingt ans, ou cinquante ans, le socialisme serait le maître.
Ce n’était pas possible ! Cet Hitler devait sauter ! Et la haute finance organisait l’assaut, avec ses milliards corrupteurs et avec sa meute de complices.
Ces complices étaient groupés d’eux-mêmes, car ils étaient les alliés naturels de la Haute Banque et ils avaient les mêmes intérêts égoïstes à reconquérir ou à protéger.
[…]
La plus belle qualité de l’ouvrier, c’est qu’il est fidèle. Fidèle à ceux qui lui ont fait du bien — et les pionniers socialistes avaient fait du bien au peuple au moment où l’horrible bourgeoisie du XIXe siècle l’écrasait sous d’interminables heures de travail payées de salaires de famine. L’ouvrier se souvenait des précurseurs ; par reconnaissance, il était resté attaché à ceux qui avaient suivi les apôtres et qui avaient dénaturé, puis prostitué, leur œuvre de révolte et de justice.
L’ouvrier sentait bien que ce n’était plus cela, mais il ne voulait pas s’avouer à lui-même qu’il était victime d’une escroquerie monumentale.
Il y avait encore là, pour les agitateurs, un public tout prêt. Ce public fut entrepris avec un cynisme, une mauvaise foi, une méchanceté, comme jamais peut-être on n’en connut sur le continent.
Tout qui voulait s’instruire de la grande expérience socialiste qui se réalisait en Allemagne était aussitôt traîné dans la boue.

Terrorisme antihitlérien

O
n pratiqua un véritable terrorisme de la pensée.
On ne pouvait qu’insulter Hitler, le dépeindre comme le dernier des monstres. La moindre réserve, la plus faible remarque, vous valaient des bordées d’injures.
La presse marxiste n’était qu’une accumulation de nouvelles mensongères, de textes tronqués, de racontars scandaleux. On imprimait sur sept colonnes, avec des titres comme des portes de garage, les pires insanités sur Hitler, écrites par sa concierge, sa cuisinière ou son frère de lait.
Le peuple, dans tous les pays non allemands, était noyé dans ces calomnies et ces outrages.
Ne pouvant rien contrôler, impressionné par la mise en scène de ces campagnes provocatrices, submergé sous cet afflux continuel de ragots, d’inventions grotesques et de proclamations théâtrales, l’ouvrier européen au bout d’un an fut complètement égaré.
Comment eût-il pu se ressaisir ?
[…]
Dès 1937-1938, les grandes masses européennes avaient perdu tout contrôle de la réalité.
Une expérience grandiose se passait à leurs portes : elles l’ignoraient.
Cette expérience pouvait changer le sort des travailleurs, les libérer de l’esclavage de l’argent, leur donner enfin l’aisance et le respect dans la justice : cette expérience, les ouvriers de l’Europe durent l’ignorer parce que ceux qui voulaient, par bas intérêt, que cette expérience fût ignorée, avaient les millions et l’influence.

La course à la guerre

E
t ce fut la course à la guerre.
Il ne fallait pas seulement bafouer l’œuvre sociale que les travailleurs allemands échafaudaient sous la conduite d’Hitler.
Il fallait anéantir le peuple qui s’était montré audacieux au point de vouloir se passer des puissances d’argent et des politiciens marxistes.
On essaya d’abord de l’affamer en lui refusant tout débouché outre-mer.
L’Angleterre de 40.000.000 d’habitants avait un empire où 400 millions d’indigènes étaient à son service.
La France, sans enfants, ayant un sol incomparable, mais quatre fois moins peuplée proportionnellement que la Belgique, possédait néanmoins un merveilleux empire, refuge de métis et de Levantins.
Mais l’Allemagne, surpeuplée, habitant un sol pauvre, ayant un besoin élémentaire d’un large espace vital, se voyait farouchement refuser le moindre bout de colonie.
Elle manquait de matières premières, elle avait un million six cent mille naissances par an, alors que la France n’en avait que six cent mille, mais on lui fermait toutes les portes de la vie coloniale.
C’était d’un égoïsme monstrueux.
Le public eût dû s’indigner devant ce cas flagrant d’injustice sociale, réclamer que les colonies fussent données à ceux qui avaient faim et qui avaient des enfants.
Mais on l’avait complètement égaré ; sous l’instigation des provocateurs, il prenait aveuglément le parti des ploutocrates anglais, cramponnés à leurs scandaleux privilèges coloniaux, contre les travailleurs allemands qui réclamaient une répartition des biens de la terre, basée sur le droit à la vie et sur la justice.
Chaque revendication allemande, si modérée fût-elle, déchaîna d’effroyables campagnes provocatrices.
Des millions de Sudètes, Allemands jusqu’à la moelle des os, sans cesse malmenés par la bestiale tyrannie tchèque, réclamaient-ils de pouvoir retourner, comme c’était leur droit élémentaire, à leur patrie, le Reich ? Un hourvari fabuleux monta de toute l’Europe !
On fut à deux doigts d’une guerre européenne !
Parce que des hommes voulaient disposer librement de leur sort !
Ils étaient tous Allemands. Ils voulaient redevenir Allemands. N’était-ce pas leur droit ? En quoi un paysan ardennais ou un vigneron de l’Anjou pouvait-il s’en offusquer ? Et, au fait, qu’est-ce que cela pouvait leur faire ? Et, enfin, en quoi cela les regardait-il ? N’empêche qu’on faillit, déjà en 1938, mettre toute l’Europe à feu et à sang pour empêcher ces Sudètes de vivre selon leur goût et selon leur patriotisme !
Pour que des millions de lecteurs des pays démocratiques n’aient rien compris à cette question si claire, il fallait que le public fût mûr pour les pires folies.
Ce qui avait raté en Tchécoslovaquie devait réussir tôt ou tard.

Mauvaise foi
U
n an après, le coup bas réussissait, et l’Europe entrait par Dantzig dans un affreux bain de larmes et de sang.
Plus tard, le monde sera pris d’horreur devant cette guerre engagée avec une mauvaise foi à ce point criminelle.
Car le cas de Dantzig et du couloir polonais était encore plus simple que celui des Sudètes.
Dantzig était un port modeste, intégralement allemand, séparé stupidement du Reich par les charcutiers en délire de la Conférence de Versailles. Cette ville réclamait depuis des années son retour au Reich.
C’était la volonté, dix fois proclamée à la face du monde, de ses habitants quasi-unanimes. Personne n’eût osé nier cette volonté. Alors ? Au nom de quoi, de quels principes, de quels droits, s’y serait-on opposé ?
Quant au fameux Corridor, le bon sens même disait qu’on ne pouvait pas continuer à laisser une partie de l’Allemagne séparée du corps du Reich et maintenir le système odieux des passages plombés et autres vexations, pour se rendre de Berlin en Prusse Orientale.
Une solution pouvait être trouvée. Au début de 1939, la Pologne se sentait si peu l’ennemie de l’Allemagne qu’elle collaborait militairement avec elle à la solution du problème tchèque.
Mais les maffias bellicistes veillaient !
On corrompit à coups de millions, en 1939, les dirigeants polonais. On recommença une effrayante campagne de bobards et de provocations dans toute l’Europe démocratique.
Encore une fois, qu’est-ce cela pouvait bien faire à un mineur de Pâturages ou à un pêcheur d’Arcachon que les Dantzikois fissent ce qui leur plaisait et qu’on permît aux Allemands de l’Est de communiquer en paix avec leurs autres compatriotes ?
Deux jours de négociations, et on eût abouti à des résultats définitifs.
L’Allemagne avait, depuis des années, montré une extraordinaire patience à l’égard de la Pologne, malgré le caractère blessant du problème. Hitler avait fait des propositions d’arrangements d’une modération déconcertante. Quand on les relit, on est stupéfait et on se prend la tête à deux mains, en se disant : « Comment a-t-on pu arriver à la guerre — et quelle guerre ! — alors que tout était si simple ! »

On voulait la guerre

O
n n’est arrivé à la guerre que parce qu’ON VOULAIT LA GUERRE.
L’Histoire établira, plus tard, de façon éclatante et vengeresse, qu’Hitler fit l’impossible pendant cinq ans pour éviter la guerre, insensible aux plus basses provocations, y répondant par des propositions précises de désarmement général, accumulant démarche sur démarche pour sauver la paix de l’Europe.
Hitler avait entrepris une œuvre sociale merveilleuse qui, à elle seule, eût suffi à hisser son nom au sommet de l’Histoire.
Il avait besoin de paix pour poursuivre et amplifier cette action.
C’est pour cela qu’il essaya, par tous les moyens, d’arrêter la guerre européenne.
Les autres, par contre, voulaient la guerre, n’importe comment, sous n’importe quel prétexte, pour abattre la grande révolution populaire, jaillie du courage des ouvriers allemands et du génie de leur chef.
C’est contre ces ouvriers, contre leur œuvre émouvante, que la guerre fut déchaînée.
C’est pour que vous, les autres ouvriers d’Europe, ne puissiez pas les imiter que la guerre fut déchaînée.
Ah ! Qu’ils soient maudits à jamais les monstres qui, pour sauver leurs immondes tripotages financiers, pour maintenir la dictature de l’or qu’ils faisaient régner sur vingt peuples, ont jeté l’univers dans les abîmes de la désolation !
[…]
On souffre partout. Les hommes tombent. Les femmes connaissent la solitude, l’inquiétude, le désespoir. Les enfants souffrent de la faim.
Que la malédiction de Dieu s’abatte sur ceux qui, par un abominable égoïsme social, ont préféré que périssent des millions d’innocents plutôt que leurs privilèges, et qui finalement ont amené l’Europe à deux doigts de la plus épouvantable des catastrophes.
Car ce qui devait arriver est arrivé.
Depuis vingt ans, le Communisme guettait l’Europe, accumulant les armes les plus fantastiques, rassemblant des hordes immenses de soldats, réduisant un peuple entier à un esclavage total, pour augmenter indéfiniment ses possibilités de guerre.
Nous, soldats, nous pouvons vous dire ce qu’est la Russie rouge.
Nous l’avons vu, le paradis soviétique !
Des isbas lépreuses, en torchis lézardé, où sept, huit, dix personnes sont entassées sur le sol battu, dans des bouges sordides, aux murs suintant l’hiver, bourdonnant de milliers de mouches l’été.
Le pays est d’une richesse inimaginable, mais le peuple, en butte aux razzias continuelles des agents soviétiques, est affreusement pauvre, privé quasiment de tout.
Les grandes villes sont aussi lamentables : les immenses bâtiments communs, construits par les Soviets, ne sont que des blocs énormes de plâtras médiocres ; tout s’écaille, se disloque, au bout de quelques années.
Des millions de soldats vous répéteront ce que je vous dis.
Interrogez ceux qui sont ici et dont les trois-quarts sont, comme vous, Camarades, des travailleurs manuels.
Qu’ont-ils trouvé ? De vrais villages de nègres, des villes-casernes, lugubres, bâties en matériel d’exposition et s’effritant bientôt au gré des intempéries. Des populations misérables, pouilleuses, en loques, ne disposant que d’instruments ménagers absolument préhistoriques, vivant dans une promiscuité inimaginable, privés des soins les plus élémentaires.
Pourtant, nous aimons la terre russe, les cieux russes, les steppes immenses.
Nous aimons cette population malheureuse et si accueillante.
Mais nous avons été horrifiés, tous, par l’état invraisemblable de ce pays, après vingt ans de bolchevisme.
Il faut que nos soldats resserrent tout leur courage pour repartir demain, vers ces villages de lépreux, cette crasse, cette vermine, cette misère triste que nous avons connue de près, pendant un an et demi, au long de deux mille kilomètres d’offensives en Russie.

Si Moscou avait triomphé…
Q
uand on voit le sort affreux de ces millions de pauvres gens, on pense à ce qui attendait l’Europe si les Soviets eussent pu, comme ils le voulaient, bondir à l’heure de leur choix.
C’est là que les ploutocrates furent les plus criminels.
Ils savaient que les Soviets n’attendaient que la guerre civile de l’Europe pour déferler sur elle.
Ils déchaînèrent la guerre quand même.
C’était mettre l’Europe en péril de mort. Rien ne les arrêta.
Aujourd’hui, la formidable armée d’Hitler doit déjà livrer des combats titanesques pour sauver l’Europe, à l’Est !
Dites, que se fût-il passé, si ce rempart eût été frêle et si la Wehrmacht n’avait pas installé son barrage, bien loin de l’Europe Centrale ?
Des millions de demi-barbares, aux têtes épatées de Mongols, seraient aujourd’hui installés partout ; des commissaires politiques déchaînés auraient déjà organisé, dans toute l’Europe, les massacres qui n’ont pas cessé depuis vingt ans en Russie soviétique et qu’avaient déjà connus, par épisodes affreux, l’Italie des usines rouges de l’après-guerre, la Hongrie de Bela-Kun et l’Espagne du Frente Popular.
Les puissances d’argent, en nous lançant tous dans la guerre, savaient le risque horrible qu’elles faisaient courir à l’Europe.
Mais, en cas de danger, l’argent se transporte vite, il y a toujours des limousines, des trains, des bateaux, des avions, pour sauver la précieuse peau des ploutocrates aux abois.
Eux se seraient sauvés, comme ils se sont sauvés en Amérique en 1940.
Mais vous autres, ouvriers, vous auriez connu le sort terrible du prolétariat russe, plus misérable que les nègres !
Voyez-vous nettement, Camarades, pourquoi on vous a trompés ?
Pour le maintien de quels intérêts immondes, et de quels privilèges scandaleux, on a lancé des centaines de millions d’Européens dans une guerre infernale.
La guerre pouvait être parfaitement évitée.
Elle a été délibérément voulue, cyniquement préparée, par une Haute-Finance qui ne voulait pas d’un Etat populaire où elle n’aurait plus le contrôle de l’Etat et ne rassemblerait plus dans ses coffres le profit du travail du peuple.
[…]
Aujourd’hui, Camarades travailleurs, vous souffrez !
Nous, soldats, nous avons aussi notre lourde part de souffrances: vous le savez.
Nous menons un combat terrible: nous avons vu mourir nos meilleurs frères d’armes et tomber, dans leur sang, des centaines de blessés qui étaient nos compagnons très chers.
Chaque travailleur en Europe pâtit à sa manière, au travail lointain ou bien au front, pour une guerre qui ne fut pas voulue par lui, mais au contraire contre lui.

Contre l’ouvrier
C
’est contre l’ouvrier avant tout que la guerre fut déchaînée parce qu’on avait peur que le redressement du travailleur allemand fût imité ailleurs.
Au nom de quoi, les gouvernements ploutocratiques de Londres et de New-York, eussent-ils pu parler du peuple ?
Le peuple, ils l’ont toujours laissé dans une misère ignoble.
L’Angleterre […] des requins de la Finance, l’Angleterre de mille châteaux somptueux et des fastueux hôtels de l’Empire, cette Angleterre était même incapable de donner du travail à ses deux millions de chômeurs !
Et les onze millions de chômeurs des Etats-Unis d’Amérique ?
Avec leurs rois insolents du chewing-gum et des lames à raser ?
Avec leurs actrices au cachet fantastique et aux bains de champagne ?
Avec la police qui assommait les sans-travail. Avec les milliers de miséreux qui logeaient dans des ferrailles d’autos dépareillées ?
Ces régimes ploutocratiques, jouets de quelques centaines de magnats internationaux, sont la honte de la civilisation contemporaine.
Eux vainqueurs, l’Europe en reviendrait aux plus dégoûtantes exploitations du prolétariat.
L’ouvrier qui réfléchit ne peut plus hésiter.
Cette guerre, on l’a faite contre lui.
Ceux qui l’ont déchaînée étaient les représentants les plus typiques du conservatisme économique.
D’un côté, il y avait un grand effort social.
De l’autre côté, il y avait des coffres-forts, des intérêts, des monopoles.
C’est la guerre de l’argent contre le peuple.
Au peuple de redresser la tête avec fierté, dans ce combat qui est la lutte pour la vie !

Ouvriers, nous sommes avec vous !
S
oldats, nous sommes avec vous, ouvriers ! Nos armes sont au service de votre cause ; elles sont aujourd’hui le rempart de votre liberté, de votre honneur ; demain, elles ouvriront la route, avec toute la violence nécessaire à la Révolution socialiste qu’on a voulu abattre le 3 septembre 1939, et dont tous ensemble, confondus dans une même lutte et une même foi, nous assurerons demain le triomphe intégral !
Car il faut qu’on en finisse avec ces tyrannies de l’or international et avec les guerres qu’il déclenche à tout bout de champ, selon son intérêt.
Cette guerre n’était pas votre guerre, Camarades !
Elle était, au contraire, celle de vos pires ennemis.
Mais si elle n’était pas votre guerre, il faut désormais qu’elle devienne votre guerre ; il faut que l’ouvrier comprenne que toutes les souffrances des masses doivent être utiles, et qu’au bout de ses combats et de ses privations, le peuple doit enfin devenir son maître et assurer à jamais son destin.
Souffririez-vous que tant de morts de jeunes gens magnifiques et tout ce que vous endurez eussent été consentis en vain ?
Les morts ne vous le pardonneraient pas.
Vos épouses, là-bas, au loin, ne vous le pardonneraient pas.
Vos enfants, un jour, vous reprocheraient, avec des mots qui brûlent, d’avoir renoncé à les rendre heureux, faute de volonté et d’espérance.
Vous trouvez que c’est trop dur, qu’il y a trop longtemps que vous êtes privés des joies du cœur, des détentes de jadis ?
Et les soldats ?
Pensez à eux, Camarades !
Croyez-vous qu’ils ne souffrent pas infiniment plus encore ?
Vos baraques son inconfortables ? Oui. Mais le soldat, lui, où dort-il ? Dans les isbas en ruines, dans des trous glacés !
Vous vous plaignez de la nourriture ? Mais le soldat, lui, que mange-t-il au milieu des luttes harcelantes ?
Réalisez-vous la vie de ces centaines de milliers d’hommes harassés et sans cesse en face de la mort ?
Savez-vous exactement ce que cela représente comme tension de tout l’être et comme déchirements du cœur ?
Pourtant, le soldat tient le coup, parce que, justement, plus il souffre, plus il veut que sa souffrance serve et que la révolution sociale succède aux combats du présent.

Ceux de Stalingrad
L
’armée ne connaît pas les petitesses de la vie civile.
Dix ans de National-Socialisme ont fait de toutes les classes allemandes un bloc admirable de fraternité.
La Wehrmacht, c’est, purifiée par la souffrance, la communauté parfaite, avec de vraies élites, créées et renouvelées selon le mérite, avec une égalité merveilleuse, le général mangeant exactement le même « Verpflegung » que le simple grenadier, luttant à ses côtés, tombant à ses côtés, en chef, mais aussi en camarade.
Cette solidarité, les héros immortels de Stalingrad, l’ont portée au point le plus sublime. Les morts glorieux couchés là-bas dans les ruines, broyés, officiers et soldats, dans une même résistance surhumaine, rediront à jamais la fraternité qui unissait les hommes de l’Allemagne Nouvelle à leurs chefs.
Morts de Stalingrad, plus vivants dans nos cœurs que si vous étiez encore en vie, vous arrachez à nos yeux des larmes, mais vous serez, à jamais, l’âme brûlante de la Révolution, l’honneur et la fierté de tous les Germains, et, pour la jeunesse qui cherchait des modèles, un impérissable exemple de solidarité sociale et de grandeur !
L’armée allemande, plus que toute réalisation matérielle, nous a vraiment montré comment le National-Socialisme avait pu transformer un peuple.
Soudés dans les organisations de jeunesse, où fils de riches et fils de pauvres, sont rigoureusement égaux ; dans les organisations de travail où patrons et ouvriers travaillent en équipes, les Allemands d’Hitler ont formé au front une immense camaraderie, émouvante au-delà de tout.
Ce spectacle est unique !
Il permet de tout espérer.

Jusqu’au bout !
C
ar l’idéal commun qui domine là-bas, de sa haute lumière, les durs combats du présent donnera le souffle décisif à la révolution de l’après-guerre. Il n’est pas un soldat qui ne se soit juré là-bas de mener le combat jusqu’au bout.
Jusqu’au bout, cela ne veut pas dire seulement sauver le Reich et assurer son espace vital ; jusqu’au bout, cela signifie aussi donner aux hommes, dans le bien-être, la justice et l’élévation morale, le bonheur que tant de sang aura largement payé à l’avance.
Ce bonheur, le soldat y croit de toutes ses forces.
Il connaît Hitler.
Il sait qu’Hitler fut longtemps un ouvrier et qu’il connaît l’ouvrier.
Il sait ce qu’il a fait pour le peuple, quelles réalisations étonnantes il avait atteintes déjà, réalisations admirablement ordonnées et pleines de merveilles d’imagination et de sensibilité.
Et surtout, ce qui donne aux soldats la foi, et ce qui l’émeut, ce sont les regrets que ne cherche même pas à voiler le Fuehrer lorsqu’il parle du temps perdu, pendant la guerre, pour la grande œuvre sociale, raison de sa vie.
C’est pour sauver le Socialisme et pour sauver vingt siècles de grandeur européenne que le soldat a tenu bon et tiendra bon, âprement, farouchement jusqu’à la victoire complète.


Foi dans le Fuehrer
L
e soldat sait, plus que n’importe qui, le sort qui l’attend.
Pourtant son moral est extraordinaire. Le soldat du front est, partout, un phénomène de foi et d’optimisme. Il pourrait grogner. C’est long. C’est dur. Pourtant, jamais un doute ne l’effleure : « Le Fuehrer est là, tout ira bien ».
Il a foi dans le Fuehrer-soldat.
Et il a foi, au-delà de la guerre, dans l’avenir.
Il sait qu’Hitler réalisera, après la guerre, des réformes sociales formidables, comme jamais le monde n’en aura connues.
Ça vaut de lutter. Ça vaut de mourir.
Les soldats donneront leur vie avec sérénité pour que, demain, des millions de maisons aient des sourires clairs et doux comme la lumière.
La foi du soldat allemand est la foi de tous les soldats d’Europe.
Car le temps, non seulement de l’égoïsme social mais aussi de l’égoïsme des peuples est mort.
Hitler vainqueur ne sera pas seulement le chef et le responsable du Reich, mais le chef et le responsable de l’Europe entière.
L’unité économique, militaire, spirituelle de l’Europe, sortira, irrésistiblement, de ce conflit gigantesque.
Les ressources, mises en commun, ouvriront à toute l’Europe des possibilités prodigieuses. Au lieu de déjeter les biens et les efforts dans dix directions différentes et dans des dispersions stériles, un plan d’ensemble règlera la production et la transformation des matières.
Un homme commandera, et qui sera obéi, parce qu’il sera le plus fort. Une même politique sociale sera, inévitablement, réalisée partout.
Si bien que cette guerre, sous quelque aspect qu’on l’examine, va de plus en plus dépasser l’Allemagne de 1939 et étendra ses conséquences à vingt peuples différents.
Non seulement tous les peuples germaniques, wallons compris, réunis demain en une pure et puissante unité, seront le moteur de l’Europe et jouiront, comme il se doit, des mêmes bienfaits de la Révolution Nationale-Socialiste, mais c’est à l’Europe entière que ces bienfaits s’étendront par ondes de plus en plus larges.

Solidarité ouvrière
O
uvriers, vous sentez parfaitement vous-mêmes comment vous appartenez, dès à présent déjà, à l’Europe.
Vous êtes des millions de travailleurs étrangers en Allemagne, venus de tous les points du continent.
Vous vous sentez solidaires. Vous sentez surtout comment l’Europe est, maintenant, un pays ouvert à tous.
Demain, les grandes réalisations d’Hitler, vainqueur, s’étendront à l’Europe entière, en même temps que son plan d’organisation économique. Il sera impossible d’échapper au formidable courant de vie qui se dégagera de cette transformation radicale.
Que signifieront alors les réactions isolées des dernières forces ploutocratiques ?
Elles seront balayées, comme les fétus de jonc emportés par les eaux du printemps.
Nous serons cent millions, en Europe, ouvriers et soldats, à monter la garde de la révolution victorieuse.
Gare à qui tentera, alors, de braver nos armes !
Que cette foi dans l’avenir vous aide, Camarades, à franchir les jours ingrats du présent !
Camarades, pendant cinquante ans, la classe ouvrière a connu des luttes désespérées pour la justice sociale. Elle était arrivée à l’impasse du marxisme bourgeois et décadent.
Un simple ouvrier, parvenu au pouvoir grâce à une énergie prodigieuse, a rendu à des milliers d’ouvriers une foi sans borne.
Cette foi gagne à présent, dans toute l’Europe, ceux qui ont l’esprit lucide.
La guerre ne durera pas éternellement.
Et elle finira d’autant plus vite que nous, soldats, aurons été chaque jour de vrais soldats ; que vous ouvriers, aurez été de vrais ouvriers.
Celui qui tourne l’obus est aussi utile que celui qui le percute.
Votre outil, c’est notre fusil.
Tous ensemble, nous sommes combattants, luttant chacun dans notre secteur CONTRE la barbarie soviétique qui nous menace tous ; CONTRE la ploutocratie qui voulait nous asservir tous, POUR la même révolution socialiste, espérance du peuple, volonté du front.
Bientôt, nous aurons rejoint la ligne de combat.
Là-bas, nous penserons à vous chaque jour, avec ferveur ; nous saurons que vous faites, dans les usines, votre part pour la cause commune.

Après la victoire
C
amarades !
Un jour, vous retrouverez vos foyers ; un jour, vous reverrez vos enfants ; mais avec la joie immense de leur apporter, non plus seulement le pauvre petit gagne-pain de jadis, mais un salaire social, fruit douloureux et merveilleux de la guerre présente.
Faisons pour y parvenir un bloc de granit, comme nos ennemis, eux ont su faire bloc !
Ploutocrates, conservateurs, réactionnaires, clergé rétrograde sont bien parvenus à faire, maintes fois, le front commun des appétits ou de la peur.
La guerre ne sera pas encore finie qu’ils courront déjà au secours de « l’Ordre Nouveau » pour le submerger ou le torpiller.
Ce jour-là, il ne nous faudra pas des réformettes à la guimauve, ni des timorés et des mous pour conduire les opérations.
Il faudra une politique sociale d’une formidable ampleur et des hommes audacieux pour la concevoir et la réaliser, avec une poigne de fer. La classe ouvrière verra vite qui agit pour elle, de même que la classe paysanne, si injustement traitée jadis et qui aura sa large part dans la révolution de demain.
Que nos vieux ennemis nous trouvent prêts alors, unis, durs et nets comme des glaives.
Jurons-nous, ouvriers et soldats, d’être toujours camarades de combat : aujourd’hui dans la lutte contre la barbarie de Moscou et contre la finance internationale ; demain, dans la grande œuvre révolutionnaire qui transformera l’Europe.
Ouvriers, regardez nos soldats : il y en a, parmi eux, qui tomberont au front, où ils assurent vos droits, et qui jamais ne reverront notre patrie.
A l’avance, ils font le sacrifice de leur vie pour que leur peuple soit heureux.
Pour être dignes de ceux qui sont tombés, si nombreux, pour votre cause, et de ceux qui, demain, devront mourir à leur tour, au front de l’Est, faites dans vos usines, votre devoir de combattants révolutionnaires.
Luttons tous, avec la force des convaincus. Ayons les yeux fixés sur l’Ouvrier Soldat qui nous conduira, irrésistiblement, à la Révolution Nationale-Socialiste, dès le lendemain de la victoire.
Ouvriers wallons, les soldats de votre peuple vous saluent !

Heil Hitler !


De nos jours, la salle de la « Haus des Deutschen Sports » où discourut Léon Degrelle en Février 1943.

Il est Mort le Poète...


Parmi tous les hommages rendus à la mémoire de Léon Degrelle à l’occasion du vingtième anniversaire de sa disparition, il en est un qui est particulièrement touchant par sa justesse et son originalité. Car il se focalise sur ce que le Chef considérait certainement comme essentiel dans l’existence, la beauté.
La beauté qui s’incarnait pour lui dans la puissance du verbe, le choix du mot, la poésie de l’expression pour exprimer l’élévation de la pensée, l’idéal qui doit guider nos destins.
Il est l’œuvre de Jean-Pierre Hamblenne qui publie depuis de nombreuses années la remarquable revue de poésie et tradition Altaïr.
Nous la reprenons de la 20e Correspondance privée du Cercle des Amis de Léon Degrelle.



Quand il est mort, le poète, les journaux n’ont rien dit.
Et les lecteurs n’ont pas su qu’il était né à Bouillon en 1906, en pleine forêt ardennaise, aux confins des Ardennes belges et françaises.
Ils n’ont pas dit que sa première plaquette s’intitulait Mon Pays me fait mal et que ce titre avait inspiré à Robert Brasillach l’un de ses textes les plus célèbres.
Ils n’ont pas fait remarquer que son second recueil, Les Tristesses d’hier, était devenu introuvable.
Que la plus grande bibliothèque de Belgique, l’Albertine, en possédait un exemplaire, mais qu’elle le déclarait « en cours de restauration » depuis… dix-sept ans !
Ils n’ont pas parlé de ses recueils en prose Révolution des Âmes et Les Âmes qui brûlent, qui chantent la patrie, la beauté, la grandeur, l’héroïsme, le courage et l’honneur.
Ils n’ont pas dit que c’était encore et toujours l’Ardenne, avec ses forêts immenses et ses paysages grandioses, qui avait inspiré La Chanson Ardennaise et L’Ombre des Soirs.
Ils n’ont pas cité le titre de son dernier recueil Je te salue, ô belle mort. Et les lecteurs ont ignoré que ces textes s’inspiraient de la mystique de Sainte Thérèse d’Avila.
Quand il est mort, le poète, les journaux n’ont rien dit.
Et les lecteurs n’ont pas su que les lettres belges venaient de perdre l’un de leurs plus grands poètes.
Et que ce poète s’appelait :
LÉON DEGRELLE !


Imprégnant son œuvre poétique des paysages, des caractères et des senteurs de sa terre natale, Léon Degrelle voulait reposer en forêt ardennaise, en ce lieu emblématique de Bouillon : une partie de ses cendres sont désormais enfouies au cœur du « Tombeau du Géant ».


Jean-Pierre Hamblenne
Altaïr – BP 19, 1420 Braine-l’Alleud
Cercle des Amis de Léon Degrelle – BP 92733, F-21027 Dijon Cedex

samedi 19 décembre 2015

Paul Colin (1890-1943), "Léon Degrelle, L'Héroïsme Tranquille" in " Le Nouveau Journal", 30 juin 1942, page 1.

S’engager au Front de l’Est a demandé, de la part des milliers de jeunes volontaires de l’Europe entière, un courage et une abnégation sans pareils. En plus de l’atrocité des combats sans merci contre les bolcheviques, il fallait compter encore avec le terrorisme s’exerçant contre leurs familles, mais aussi avec le mépris affiché par les autorités religieuses et la condamnation des petits-bourgeois saluant plutôt les bombardements anglo-américains que la victoire de l’Ordre nouveau.Nous avons retrouvé cet article écrit par Paul Colin, moins d’un an avant d’être assassiné: il témoigne bien de l’éternelle mesquinerie des « petits esprits » belges diagnostiquée en son temps déjà par Léopold II.



Ceux qui se battent pour nous à Berlin avec Léon Degrelle


On a lu cela dans les télégrammes de Paris et de Vichy : à la demande du maréchal Pétain et du président Laval, M. Benoist-Méchin, secrétaire d’Etat à la présidence du Conseil, vient de prendre en mains le sort de cette Légion Française antibolchevique, dont des rivalités politiques avaient en partie paralysé l’effort et de l’incorporer dans la série des grandes initiatives de l’Etat français. Désormais ce corps d’élite représentera, ouvertement, aux yeux du monde, la nation dont il est issu. M. Benoist-Méchin, prononçant un discours qui ne laisse place à aucune équivoque, a ajouté que « dans certaines circonstances, la Légion Tricolore pourrait être mise en ligne sur d’autres théâtres de la guerre, c’est-à-dire partout où l’intérêt du pays serait en jeu ». Et pour renforcer le caractère de concentration nationale du mouvement légionnaire, d’éminentes personnalités du monde intellectuel, depuis le chanoine Tricot jusqu’à l’illustre Georges Claude, et jusqu’à M. Abel Bonnard, se sont spontanément groupées dans le Comité de patronage de la Légion, tandis que le secrétaire général de celle-ci était reçu en audience par le Chef de l’Etat, au départ de son voyage d’inspection dans les régions de l’Est.

Ces jours derniers, à Berlin, je pensais à ces transformations profondes, à ce ralliement solennel de la France à la croisade antibolchevique, en écoutant Léon Degrelle parler, avec une orgueilleuse ferveur, de cet admirable Wallonische Infanterie Bataillon, dont les exploits sur les champs de bataille du Donetz, ne sont plus, en Allemagne, ignorés de personne. Sanglé dans son uniforme d’officier, sur lequel s’étalent les témoignages répétés de sa haute bravoure, amaigri, mûri, les traits durcis par les fatigues et les souffrances d’une campagne d’hiver dont on sait à présent qu’elle fut une longue et magnifique tragédie, mais ayant gardé toute sa flamme et toute sa foi, celui en qui nous avions vu longtemps – parfois même (pourquoi ne pas l’avouer ?) avec inquiétude – un jeune et fougueux tribun, à l’ensorcelante éloquence, n’a pas cessé, pendant toutes les conversations et conférences auxquelles participèrent d’éminentes personnalités allemandes des milieux politiques et militaires, de célébrer l’héroïsme tranquille et quotidien de ses camarades et la grandeur spirituelle de leur sacrifice. Sans lyrisme, sans adjectifs ni adverbes, avec des mots dignes et graves, avec l’émouvante simplicité du combattant de première ligne qui mesure et connaît l’étendue de chaque effort.

Il parlait des vieux militants de son parti et des jeunes gens qui s’étaient présentés, d’un seul élan, avides de servir et de racheter les fautes des politiciens, dont les bandes rivales s’étaient si longtemps partagé la patrie. Et il opposait la pureté de leur attitude et de leurs intentions aux remous que les attardés de l’Ancien Régime organisent autour de leur dépouille et de leur mémoire. La chose pourra paraître paradoxale, mais Léon Degrelle bridait, même pour évoquer ces gens-là, sa verve légendaire.


On a refusé aux légionnaires morts pour le salut de la civilisation chrétienne les prières d’un prêtre ? Qu’importe, puisque, la semaine dernière, un aumônier (allemand, hélas !) a en rampant sur la berge d’une rivière dont les Bolcheviks tenaient encore tous les passages, porté l’hostie dans leurs postes avancés à ces hommes de vingt ou trente ans, qui rachètent, à eux seuls, dans la balance morale de la Belgique, toute la nauséabonde hideur des swings et des zazous. On ne veut pas que le drapeau tricolore recouvre le catafalque, dressé en leur honneur dans une église de faubourg ou de village pendant que leur pauvre corps déchiqueté flotte, à travers la steppe, dans la fange du dégel ? Qu’importe encore, puisque ce drapeau-là a claqué tout ce printemps sur le poste de commandement de la Légion et sur
 
ses abris ? Des prélats dédaigneux et des robins anonymes rédigent des notes, des lettres, des circulaires et des mandements pour dire que le pays légal ne considère pas l’U.R.S.S. comme son ennemie et que, par conséquent, « il n’est pas légitime de le compromettre dans l’équipée de quelques francs-tireurs » ? Que pèsent, je vous le demande, ces laborieuses basileries, en face du cri spontané, du cri absurde et sublime d’un gamin de chez nous, qui surgissant, les yeux en feu, de son cratère de boue, saluait la victoire d’un Messerschmidt sur un Rata en hurlant : « Vive la Belgique ! ».

T
outes ces vilenies, toutes ces rancunes de vaincus qui, parce que leur heure à eux a sonné au cadran du destin, verraient avec joie leur pays et l’Europe s’abîmer dans une crise de barbarie dont l’ampleur et la violence défient l’imagination, valent exactement les calomnies et les injures dont ils ont couvert, en août dernier, les soldats de la Légion. Elles valent exactement les perfidies cyclostylées qu’on se passait, d’avocat à épicier et de fille publique à douairière, au temps où nos soldats montaient, dans la neige, la garde épuisante qui, le 28 février, allait les mettre aux prises avec la marée bolchevique. Comme de bien entendu, les traits les plus grossiers, les plus haineux, les plus stupides étaient lancés contre Léon Degrelle. Souvenez-vous ! Il n’avait pas quitté la Belgique ; dès la gare du Nord, il était descendu à contre-voie ; il se cachait à Bouillon, à Paris, à Uccle, à Clervaux, à Munich, à Berlin ; toute cette aventure était une immense galéjade, un « coup de publicité », une imposture !


D
eux cent cinquante jours de front, sans une heure d’interruption, une blessure soignée sur place avec stoïcisme, une présence incessante aux endroits les plus menacés, une abnégation au plus fort de la mêlée, que soulignent non seulement ses rubans et ses croix mais aussi le respect dont on entoura partout, à Berlin, ce simple lieutenant, qui, arrivé en mission militaire du fond de l’Ukraine par avion, y repartit quatre jours plus tard, si pressé de retrouver ses frères d’armes qu’il déchira sa permission de détente, c’est-à-dire son droit à deux semaines de repos au milieu de ses enfants : tel est le « jongleur », le « baladin », le « pitre » dont on nous a parlé.


L
e « traître » aussi, auquel à travers les ondes, des voix qui s’éraillent à plaisir pour dissimuler leur accent de Jérusalem, font si volontiers allusion. Car, au moment où toutes les légions européennes (même la française) ont reçu une investiture officielle, il se trouve des gens pour dénoncer, au nom du patriotisme, la providentielle intervention grâce à laquelle, à l’heure où chaque pays sera récompensé selon ses prestations sur le front de la révolution continentale, la Belgique pourra réclamer, dans la moisson commune, la part gagnée par ses martyrs. Cette part-là, ce ne sont pas seulement les émigrés de Londres qui en font bon marché ; j’ai eu la douleur, à Berlin, d’entendre des personnalités en vue s’étonner que des Belges, sans pratiquer la politique infernale que M. Salazar dénonçait, jeudi soir, avec tant de lucidité, semblent résolus à attendre pour sortir de leur apathie, que les jeux soient faits.


Puisse le sort, quand ils se décideront, – ceux-là et tous nos compatriotes, depuis les timides réformistes auxquels les circonstances prêtent aujourd’hui un masque d’intransigeance jusqu’à ces jeunes officiers manqués qui voudraient bien « faire quelque chose » mais qui n’ont pas le courage de regarder en face leur devoir d’homme, de Belge et d’Européen, – puisse le sort leur être indulgent.


En attendant, j’ai entendu le « traître » défendre avec passion la cause de son pays et montrer la situation paradoxale des héros de son bataillon lesquels meurent, la conscience en repos mais l’esprit soucieux ; j’ai vu le « traître » jeter avec ferveur son prestige de combattant dans des débats que les moins pessimistes jugeaient inopportuns et obtenir de précieuses concessions ; et j’ai senti, en ce début d’été où il faut être sourd pour ne pas entendre, aux quatre coins du ciel, sonner le glas de l’empire britannique, que la plus belle carte de notre jeu reste la sympathie mêlée d’admiration avec laquelle l’Allemagne contemple les exploits de ceux auxquels nos prêtres refusent un Dies irae et nos œuvres de solidarité sociale le plus humble colis, – les exploits de ceux qui suivent, au-delà du Donetz sur le chemin de la victoire, le « traître » Degrelle.