samedi 23 janvier 2016

"Les 10 ans de l’Orchestre Symphonique National-Socialiste 1932-1942" .

Premier Concert du Nationalsozialistischen Reichssymphonieorchester au Cirque Krone, le 10 janvier 1932.


Traduction originale de la plaquette éditée à l’occasion du 10e anniversaire de l’Orchestre.


Dix ans d’existence pour un orchestre, cela n’est, en général, pas considéré comme une fête particulièrement originale. Presque tous les grands orchestres culturels allemands présentent déjà une histoire comptant plusieurs dizaines d’années. Et il en est même certains qui sont plus que centenaires. Pour sa part, l’Orchestre Symphonique National-Socialiste n’a que dix ans d’existence, mais célébrer cet anniversaire a bien un sens : ce ne sont pas n’importe quelles dix années, ces années où il a développé ses jeunes forces, car ces années coïncident avec la décennie la plus décisive de l’histoire allemande.

Lorsque, voilà dix ans, cet Orchestre se produisit pour la première fois au Cirque Krone, sous la direction de son Chef Franz Adam, devant les membres du Parti National-Socialiste des Travailleurs Allemands, il était leur Orchestre à eux et venait tout juste d’être créé. Né dans les années amères du désespoir allemand, il se levait pour rendre les forces nécessaires au combat contre la détresse spirituelle. Une association de combattants était née de cette association de musiciens qui, dès ce moment, se consacra à pénétrer d’idées et d’émotions ceux, parmi le peuple allemand, qui se reconnaissaient dans le Parti National-Socialiste des Travailleurs Allemands. Il était devenu un orchestre politique qui dédia ses meilleurs efforts à entretenir et maintenir pure la musique allemande et lui frayer les nouveaux chemins de son développement. Ainsi cet orchestre appartient-il aux premiers signaux d’alarme d’une révolution culturelle allemande d’une ampleur jamais vue et embrassant tous les domaines.

Il ne pouvait qu’être directement concerné par les paroles du Führer prononçant son discours culturel à Nuremberg, le 11 septembre 1935 : « Un jour on ne pourra constater qu’avec étonnement qu’au même moment où le National-Socialisme et sa direction menaient un combat héroïque à la vie à la mort pour exister ou disparaître, l’art allemand recevait en même temps les premières impulsions de sa résurrection et de son dynamisme. »

Le premier objectif que s’était fixé l’orchestre, selon la volonté du Führer, relevait de la propagande. Il s’agissait de donner l’occasion aux groupes locaux du Parti, dans les petites localités ou les plus grandes villes, de dire aux citoyens allemands encore éloignés du Mouvement : « Voici un Mouvement qui veut renforcer les racines de la vie allemande et qui est déterminé à lutter non seulement pour le pouvoir, mais également pour l’esprit allemand. » Franz Adam reçut la mission importante –pour laquelle il trouva plus tard en Erich Kloss un collaborateur exceptionnel– d’amener l’orchestre aux prestations artistiques les plus élevées, et, grâce à de nombreuses répétitions, de l’éduquer à un travail constant et exemplaire. Ce premier engagement fut rempli au cours des années décisives de 1932/33.

C’est après la prise du pouvoir que fut assigné avec la plus ferme énergie le second objectif : l’éducation populaire. Franz Adam résuma ainsi la philosophie au cœur de sa nouvelle mission : « Pour que les œuvres des maîtres soient rendues accessibles en permanence à l’ensemble du peuple, il faut que la pratique musicale allemande soit libérée des éléments étrangers au peuple. Seuls posséderont des références valables et seront capables de rejeter une musique de qualité inférieure, ceux qui seront familiarisés intimement avec l’œuvre de nos grands compositeurs allemands. »

Pour atteindre ce but, l’orchestre dut voyager, chercher son public où qu’il fût, là où aucun orchestre n’existait encore : dans les petites villes, sur les marchés, en rase campagne, partout où se présentait une possibilité pratique.

De plus, sa mission de propagande l’amena à effectuer deux voyages à l’étranger, en Italie et en Hongrie. Jusqu’au printemps 1936, l’organisation de presque tous les concerts était à charge du Parti lui-même. Par la suite, cette charge incomba à l’organisation de la Communauté nationale-socialiste « Kraft durch Freude » (La Force par la Joie), créée justement pour assumer de telles compétences. Désormais, toutes les possibilités étaient ouvertes à Franz Adam pour améliorer les capacités de son orchestre jusqu’au plus haut niveau. Il créa alors le modèle des concerts en usines qui, plus tard, seront imités par tous les orchestres culturels allemands. On fut ainsi aux petits soins de manière exemplaire pour les hommes allemands qui sont à l’ouvrage, tout en n’oubliant pas, simultanément, l’ambitieux objectif de l’apprentissage de l’écoute. Les concerts pour la jeunesse et, plus tard, les concerts pour la Wehrmacht relèvent de ce plan.

Les œuvres des époques classique et romantique formaient le socle de base de tous les programmes. De jeunes compositeurs contemporains furent engagés et des solistes précoces encouragés et présentés. C’est ainsi que commencèrent les années de labeur intense pendant lesquelles les musiciens de l’orchestre étaient en voyage pendant presque les deux tiers de l’année. Des voyages à travers tous les Gaues du Reich. De Tilsit à Fribourg, d’Emden à Graz et, pendant la guerre, de Paris à Varsovie, d’Anvers à Lemberg, d’un coin à l’autre, en hiver ou en été, qu’il pleuve ou qu’il neige, et ce, 220 jours et nuits chaque année.

Le programme de voyage de chaque année prévoyait quelque 180 concerts. Et souvent, il en était donné plus de 200. Plus de 350.000 kilomètres ont ainsi été parcourus depuis la création de l’orchestre. Tout ce qui a été accompli par les musiciens et leurs chefs Franz Adam et Erich Kloss ne pouvait mieux être mis en évidence que par cette coïncidence qu’au moment précis où ils fêtent le dixième anniversaire de leur existence, ils donnent également leur 1500e concert. 1500 concerts, parmi lesquels quasi un millier au cours de ces cinq dernières années pour « Kraft durch Freude » au cours de voyages dans le pays et à l’étranger. 1500 concerts dont le but, il ne faut pas l’oublier, malgré l’énormité de l’investissement physique, a toujours été la perfection de l’œuvre d’art.

L’orchestre possède désormais un rayon d’action très étendu et s’est conquis depuis longtemps dans la vie musicale allemande le rang auquel il avait droit. Si, en ce moment décisif d’importance historique mondiale, on reporte le regard sur le long et riche chemin parcouru jusqu’à aujourd’hui, on se rendra alors compte que rien n’aurait pu se faire sans la volonté du Führer : l’orchestre appartient ainsi à son plan, même s’il ne s’agit que d’une infime particule sonore dans la grande symphonie qu’il compose pour la vie allemande du futur.


Membres de l’Orchestre Symphonique National-Socialiste  (92 musiciens):

Premiers violons
Schmid Michael,
(« Kammervirtuose »,
1er violon solo),
Haimerl Hans, 2e violon solo
Betz Hans
Böhm Hans
Danner Hilarius
Döbrich Hans
Erlacher Georg
Hösl Franz
Kesbler Ernst
Kristl Andreas
Meisenberger Anton
Meier Franz
Pöll Albert
Riester Walter
Wankmüller Josef
Wrobbel Fritz

Seconds violons
Beer Heinrich
Böhm Adolf
Duchacek Thomas
Hahn Hans
Hoenes Walter
Huber Quirin
Kneitinger Josef
Körper Wilhelm
Maier Max
Mimietz Fritz
Müller Ernst
Niklas Franz X.
Ort Heinrich
Pitscheneder Josef
Weber Ernst
Schröder Arthur

Altos
Appel Heinrich
Kästl Hugo Kraft Karl
Niklaus Wilhelm
Pfänder Karl
Schroeder Arthur
Schäffler Ludwig
Sturm Emil
Wurm Hans

Violoncelles
Schiede Philipp
Banholzer Theodor
Fischer Paul
Hammer Arthur
Horn Hermann
Lacher Hans
Perreiter Nikolaus
Petermann Josef
Rocher Karl
Weib Kurt

Contrebasses
Bierl Hugo
Kautzner Josef
Kreibich Kurt
Pröbner Florian
Radt Julius
Schwieger Paul
Theib Hans
Schmidt Ignaz

Flûtes
Kirschner Fritz
Deuring Sebastian
Moser Jakob
Schroeder Artur

Hautbois
Zaus Josef,
« Kammermusiker »
Ecker Franz
Grimm Wilhelm
Rottmann Ludwig

Clarinettes                               

Santner Richard    
Langguth Hans
Köglmeier Josef
Schneider Otto

Bassons
Probst Max
Mauruschat Werner                                                                                                        
Kalteis Karl
Schroeder Gustav

Cors
Schaller Hans
Wolf Hans
Möbner Fritz
Schneider Kurt
Stimmer Otto
Wagnehuber Hans

Trompettes
Bock Josef
Rittner Alfons
Wiendl Josef
Klotz Sebastian

Trombones
Huber Franz
Jakl Josef
Hausmann August
Schottenheim Ludwig

Tuba
Späth Franz

Harpe
Obberger Kuno

Percussions
Lypold Walter
Ackermann Heinrich
Radt Julius
Klotz Sebastian

mercredi 20 janvier 2016

Témoignage du martyre allemand, mais aussi de l’esthétique nationale-socialiste


En route vers la salle de concert d’une petite ville de Rhénanie, nous nous mettons à la recherche d’un restaurant. Mais le coin de banlieue que nous parcourons ressemble plus aux bas-fonds les plus sordides de Molenbeek qu’à un paradis gastronomique. Aussi décidons-nous de revenir à la voiture, mais en prenant une petite rue qui nous semble un raccourci.

Heureuse initiative, car nous tombons soudain en arrêt devant une magnifique mosaïque figurant l’envol de trois aigles !

Mais pas n’importe quels aigles: de véritables « Hoheitsadler » fendant les airs, des aigles impériaux à l’assaut du ciel ! Nous écarquillons les yeux et prenons un peu de recul pour voir à quel bâtiment nous avons affaire: une imposante bâtisse carrée d’une bonne vingtaine de mètres de haut, percée de fines meurtrières aveugles.
En en faisant le tour, nous découvrons une poterne condamnée, sommée d’une espèce de clef de voûte fixée au sommet d’une arche de briques sous la corniche: y est sculpté le profil gauche d’un aigle héraldique « regardant à dextre » (tout souillé par les déjections de pigeons) surplombant les quatre chiffres en relief indiquant l’année de construction: 1941.

P
as de doute, nous sommes bien en présence de rarissimes témoignages artistiques de l’époque nationale-socialiste, toujours heureusement in situ (même sans le moindre entretien) car sans doute complètement oubliés.

Que peut bien être cet immeuble? Comment un tel bâtiment- si évidemment rescapé de l’époque maudite par excellence- et ses décorations "typées" ont-il traversé les décades presque intacts, n’étaient les traces d’abandon évident ?...
Une rapide recherche nous a fourni ce que nous pensons être l’explication.

Dès l’ouverture des hostilités en 1940, après la déclaration de guerre anglo-française de 1939, l’aviation britannique a entrepris de bombarder régulièrement et systématiquement toutes les agglomérations allemandes, de la région puissamment industrialisée de la Ruhr tout d’abord, du pays entier par la suite. Et ce, pour des raisons stratégiques qui pourraient sembler compréhensibles s’agissant des usines participant à l’effort de guerre, mais surtout dans l’espoir stupide autant que criminel, s’agissant des villes et des villages, de saper le moral de la population et l’amener à se retourner contre ses dirigeants qui venaient de lui rendre la prospérité en même temps que l’orgueil de ses racines et de sa culture.

Pour se faire une idée de l’ampleur de ce véritable plan génocidaire du peuple allemand, il faut absolument lire le livre L’Incendie, L’Allemagne sous les bombes 1940-1945, de Jörg Friedrich (Editions de Fallois, 2006).

C’est ainsi que toutes les municipalités de Rhénanie (et d’ailleurs) résolurent rapidement de construire un vaste réseau de « Luftschutzbunker », ou bunkers de protection aérienne de la population, cible privilégiée de ces bombardements de terreur. Notre bâtiment en serait un témoin original toujours debout.

Ces édifices impressionnants et parfois gigantesques construits pour résister aux bombes, –et, en définitive, défier aussi le temps–, existent encore aujourd’hui très nombreux. Certains ont été transformés en habitations, en restaurants, en pistes d’escalade, en squats d’artistes, en musées (Berlin, Emden, Oberhausen, Hambourg,…) ou sont à vendre (un bunker de 700 m² est actuellement à vendre à Neudorf pour vingt mille euros; un autre, colossal de 2500m², vient de l’être à Francfort à un agent immobilier néerlandais pour quatre millions d’euros !... Dans ce cas, il est à craindre qu’ils soient détruits pour faire place à des projets immobiliers (commerces, logements,…).
Le plus grand bunker de Francfort va faire place à un
immeuble de 44 appartements et penthouses

Il en existe de fort originaux en forme de cigare ou d’obus et de capacité variable (entre 160 et plus de 500 personnes), appelés « Winkelturm » du nom de son concepteur, originaire de Cologne, Leo Winkel (1885-1981). Ces tours pointues, rondes et oblongues, de 8 à 10 mètres de haut, le plus souvent construites près des gares et des usines, étaient censées n’offrir qu’une surface d’attaque tellement réduite aux bombes que celles-ci devaient glisser sur le béton sans exploser. L’histoire n’a en effet retenu qu’un seul exemple de Winkelturm endommagé: à Brême, le 12 octobre 1944, une bombe explosive américaine parvint à toucher le bunker de plein fouet, mais on ne compta que cinq victimes.

Il existe un Cologne Research-Institute of Fortification Architecture (CRIFA) qui organise régulièrement des visites guidées d’un impressionnant Winkelturm de la banlieue nord de Cologne, d’une hauteur de 29 m et d’une capacité de 600 personnes, absolument intact et encore pourvu de tous ses équipements.
Ce bunker de Cologne se visite gratuitement tous les
troisièmes samedis du mois, de 14 à 16h. Rendez-vous sur
place, 2 Neusser Landstrasse, Köln-Niehl.
Info: www.crifa.de

À propos des Winkelturm, il nous semble intéressant de citer le témoignage de F.K. Gruber qui, à dix-huit ans en mars 1941, décida d’aller vérifier sur place les ragots colportés sur l’Allemagne nationale-socialiste, en s’engageant tout d’abord comme travailleur volontaire, puis, convaincu, en faisant des pieds et des mains pour rejoindre, dès décembre 1941, la Légion Wallonie. Il écrit ainsi dans son livre Nous n’irons pas à Touapse, à propos de ses premières expériences de « Profil-Richter » (rectificateur de profilés en aluminium pour avions) à l’usine Felten und Guilleaume située à Köln-Mülheim:

« J’ai trouvé un moyen d’allonger mes “week-ends”. Chaque fois que je le peux, je sollicite les poses de nuit. […] Comme les alertes ont lieu surtout la nuit, je fais aussi le service de garde d’incendie (Brandwache), tout en haut de ces immenses tours-abris, en forme de champignons. Les alertes aériennes, vues de là-haut, sont un spectacle assez sensationnel. Les projecteurs antiaériens, dont les faisceaux qui se croisent haut dans le ciel font souvent apparaître un avion ennemi qui tente d’y échapper, les tirs de la “Flak”, l’explosion des bombes ou les feux allumés par les bombes incendiaires, tout cela conjugué, provoque des scènes jamais vues. Les actualités sur le vif ! Les dégâts, lorsque je vais les voir, me semblent chaque fois moins importants que ne pouvaient le laisser supposer les engagements de la nuit, du moins en cette première moitié de l’année 1941 ! Ce ne sera plus vrai bientôt ! »

Le Winkelturm où F.K. Gruber a probablement « officié » a été démoli après la guerre pour les besoins de l’entreprise qui poursuit toujours aujourd’hui ses activités de tréfilerie sous la raison sociale « DWK Drahtwerk Köln GmbH ». La tour se trouvait à proximité immédiate de l’usine, au numéro 24 de la Schanzenstrasse et devait sa forme de champignon au fait qu’elle était du « type 2c », « Kuppelkrempe mit Sichtscharten », c’est-à-dire sommée d’une coupole et munie de trois meurtrières d’observation. Ces meurtrières étaient plus larges que hautes et fermées par un verre très épais marqué de lignes de repère afin de permettre à l’observateur de situer précisément et rapidement aux services de secours les lieux où leur intervention était nécessaire. La disposition des meurtrières permettait d’embrasser l’horizon sur 360°. Des tours identiques existent encore aujourd’hui, par exemple, à Hanovre ou à Darmstadt
Winkelbunker en forme de champignon, tel que
décrit par F.K. Gruber dans ses souvenirs
(ici, à Hanovre, Güterbahnhof Hainholz).

Près de deux cents Hochbunker der Bauart Winkel ont été construits, il en reste quelque septante-cinq, qui sont en principe protégés aujourd’hui en tant que monuments historiques (info: www.bunker-whv.de).

En général, ils ne présentent aucune décoration extérieure. Ce qui n’est pas nécessairement le cas des autres bunkers (dont le « nôtre »): leur architecture doit leur permettre de se fondre dans l’environnement urbain. Un bel exemple de tel bunker « décoré » (d’un aigle aussi, mais héraldique celui-là) se trouve à Hambourg. Il est de construction circulaire et se trouve le long de l’Elbe, transformé en Biergarten: la porte d’entrée est surmontée d’un magnifique relief sculpté représentant un formidable aigle impérial (privé de sa svastika, tout de même !). Il s’agit d’un bunker circulaire de béton recouvert de briques, construction typique de l’architecte Paul Zombeck, qui breveta son système à Dortmund en 1937 (il en reste une dizaine d’autres à Hambourg) mais qui perdit le procès que lui intenta Leo Winkel pour « violation de brevet », c’est-à-dire plagiat.
Bienvenue au restaurant portugais Galego,
à Hambourg ! (info: www.galego.de)

Mais revenons à « notre » bunker, également placé sous le signe de l’aigle, et qui n’étant pas un « Winkelturm », ne jouirait malheureusement pas nécessairement d’une protection au titre de « monument historique » (on lui a cependant encore trouvé une utilité toute contemporaine puisque son toit accueille des antennes de téléphonie mobile). Il semble donc tranquillement oublié dans sa banlieue déshéritée, et c’est probablement tant mieux pour sa survie. Quoiqu’en regardant la mosaïque de plus près, on se rend compte qu’une main étrangère et inexpérimentée est intervenue pour « réparer » quelques « trous » ou pertes de morceaux de mosaïque: dommages dus à la guerre, au vandalisme ou aux ravages du temps ? Toujours est-il que les réparations sont effectuées maladroitement, avec les moyens du bord, c’est-à-dire de petits blocs de mosaïque blancs, rouges, gris, jaunes, turquoise,… tels qu’on pouvait en voir dans nos salles de bains des années septante ou quatre-vingt Peut-être est-ce le signe que ce magnifique tableau bénéficie quand même d’une surveillance discrète de la part de son entourage ? Il est en tout cas symptomatique que l’immeuble échappe à l’inévitable pollution urbaine que constituent les « tags » défigurant les façades privées des alentours…


Espérons que ce soit le cas, que les habitants de l’endroit se souviennent des services inestimables qu’il a certainement rendus à leurs parents et qu’ils tiennent vraiment à ce monument qui fait partie intégrante de leur environnement et de leur histoire. D’autant plus que c’est le seul, à notre connaissance, qui, en plus de son modeste bas-relief à tête d’aigle, s’orne aussi et surtout d’une remarquable mosaïque aux aigles en envol, d’auteur malheureusement inconnu. Ce qui ne nous permet pas d’identifier avec certitude le sujet, car il ne s’agit pas simplement de la représentation de trois aigles en envol, mais de la probable illustration d’un récit (mythique, populaire, politique ?), puisque le premier aigle tient manifestement quelque chose dans ses serres (rouleau, parchemin, drapeau ?), alors que les deux autres ont les griffes ouvertes…

Sans autre information sur l’auteur et le contexte de l’œuvre, il semblerait difficile de pouvoir avancer dans l’interprétation du sujet. Néanmoins, nous pensons pouvoir nous risquer à une lecture de la mosaïque, après avoir trouvé une bague qui n’est pas sans présenter des similitudes avec notre représentation. Elle reproduit en effet l’emblème des Luftnachrichten-Regimente, unités de transmission de la Luftwaffe.
L’emblème des Luftnachrichten-Regimente se
distingue de celui des chasseurs de nuit par l’éclair dans
les serres et, empiétant sur l’écusson principal, un emblème
à l’éclair orienté vers le haut, pourvu de deux ailes
.

Elles dépendaient directement des légendaires escadrons de chasseurs de nuit, les Nachtjagdgeschwader, formations qui, dès 1940, se couvrirent de gloire dans la défense de toutes les villes, à commencer par celles de la Ruhr, soumises aux bombardements intensifs et surtout nocturnes des armadas aériennes anglo-américaines.

L’emblème figurant sur la bague est identique à celui des chasseurs (un aigle fondant sur sa proie, sur fond d’éclair) à ceci près que l’aigle des chasseurs a les serres ouvertes et menaçantes alors que celui du régiment de transmission semble tenir la foudre dans les siennes: on distingue en effet les dards de l’éclair de part et d’autre de ses griffes.

Et c’est aussi ce que nous distinguons sur notre tableau où jaillissent des serres du premier aigle, à gauche, un rayon orienté vers le haut et, à droite, un rayon orienté vers le bas, tandis que les deux autres aigles, qui ont déjà pris de l’avance, tiennent leurs griffes ouvertes pour attaquer l’ennemi.
Ecusson officiel des Nachtjagdgeschwader: un
aigle fondant sur sa proie toutes griffes dehors, sur
fond d’éclair foudroyant la 
Grande-Bretagne

Nous pensons que l’auteur de la mosaïque de « notre » bunker ne s’est pas simplement inspiré des blasons des unités de chasse de nuit et de transmission de la Luftwaffe, mais qu’il les a mis en situation. En effet, à l’inverse des emblèmes héraldiques, les aigles ne volent pas vers le bas comme s’ils avaient l’initiative de l’attaque, mais se dirigent vers le haut pour répondre à l’agression et protéger la population, dans un ciel de nuit rougeoyant d’incendies.

Les hauts faits des chasseurs de nuit interceptant nombre de bombardiers ennemis (traqués également par le système de défense radars-projecteurs Himmelbett) n’ont certes pu que marquer les esprits des civils, principales victimes des « tempêtes de feu » que s’efforçaient d’allumer les Anglo-Américains dans tous les centres urbains. De là, pensons-nous, cette mosaïque sur les murs du bunker. Cette œuvre d’art exceptionnelle constitue dès lors non seulement un vibrant hommage de la population à ses héroïques « chevaliers du ciel », mais aussi un témoignage émouvant de la confiance qu’elle plaçait en leur protection vigilante.

La mosaïque est une forme d’expression artistique peu courante dont ne demeurent, de l’époque nationale-socialiste, que quelques rares exemples. Quand on évoque la mosaïque dans l’art du IIIe Reich, celle qui nous vient immédiatement à l’esprit est sans doute « Le Porteur de drapeau » de la façade latérale de la Poste de Berchtesgaden réalisée par Max Lacher.

Le « Porteur de drapeau » (expurgé de son emblème !),
de Max Lacher, sur le mur latéral du Postamt de
Berchtesgaden
Depuis peu, on peut également contempler à nouveau l’immense et superbe mosaïque d’Ernst Zoberbier décorant le bassin de natation de l’ancien NS-Ordensburg Vogelsang (parc national de l’Eifel), enfin rendu accessible au public en 2009.

Mais les plus monumentales, œuvres de Hermann Kaspar, décorant la Nouvelle Chancellerie de Berlin ont bien entendu été anéanties et n’existent plus que dans quelques livres d’art spécialisés.

« Trois Athlètes entrant dans les vagues », d’Ernst Zoberbier,
à Vogelsang 
(info: www.schwimmbad-volgelsang.de).

Néanmoins, les plafonds de la colonnade de la Haus der deutschen Kunst, à Munich sont toujours visibles et constituent un mince reliquat de l’art de la mosaïque de cet artiste, puisqu’il ne s’agit que de simples panneaux verts bordés d’une grecque rouge en forme de svastikas. Appelé aujourd’hui « simplement » Haus der Kunst, le bâtiment est désormais exclusivement dédié, comme le souligne son site Internet, à l’exploration des « trajectoires de l’art contemporain globales, multifocales, polysémiques et sans limites d’ordre cartographique, conceptuel et culturel », bref à tout ce qu’il rejetait, au moment de sa construction, et qui s’appelait alors simplement Entartete Kunst.
Hermann Kaspar: détail d’un caisson de la colonnade
extérieure de la Haus der deutschen Kunst, à Munich.

À propos des bombardements alliés de terreur sur l’Allemagne, signalons enfin que très précisément septante ans après l’opération « Gomorrhe » qui anéantit Hambourg du 24 au 28 juillet 1943, la ville hanséatique a annoncé l’ouverture, le 1er septembre 2013, du premier musée consacré aux bombardements des populations civiles en Allemagne. Il sera hébergé dans les ruines de l’ancienne cathédrale Saint-Nicolai qui, pour les Hambourgeois, constitue un mémorial de leurs souffrances, à l’instar de la Gedächtniskirche pour les Berlinois. Pour ce faire, les initiateurs du projet ont pris la précaution de se faire assister par un historien britannique, Richard Overy, auteur des livres (non traduits en français) The Air War 1939-1940 (1980) et Bomber Command 1939-45 (1997). Le Professeur Overy a déclaré: « Il est un mythe, en Grande-Bretagne, qui dit que nous avons bombardé des cibles militaires et les Allemands les populations civiles, mais c’est presque exactement le contraire qui s’est passé. Les Allemands ont tenté de bombarder des cibles militaires mais, dès la mi-1941, les Anglais avaient renoncé à cette idée et voulaient plutôt aplatir les centres urbains. Il y a eu plus de gens tués à Hambourg qu’à Dresde, mais personne n’a voulu admettre que l’objectif des bombardements de Hambourg était de créer une tempête de feu et de tuer le plus grand nombre de personnes possible. Il existait une réticence à se focaliser sur ce qui était arrivé aux Allemands après ce qu’eux-mêmes avaient fait aux autres. »

Cette dernière phrase est sans doute destinée à rassurer le « politiquement correct » toujours à l’affût: le musée ne sera pas révisionniste et ne perdra pas de vue l’Holocauste: « A Hambourg, on donnait les appartements des juifs aux familles de bombardés », a encore précisé le Professeur Overy…

samedi 9 janvier 2016

Charlie-Hebdo: Quelques Réflexions.

Ne craignez rien: nous n’avons pas cédé à la sidération universelle et ne sommes certes pas devenus « Charlie » !

Que ce torchon impropre même à servir de PQ soit maintenant intronisé « symbole de la liberté d’expression » est par trop consternant: issue de la gauche la plus sectaire, cette gazette en perdition n’a jamais eu d’autre but que de conchier la France, les Français et leurs valeurs, qu’elles soient familiales, morales, religieuses, politiques, militaires,… mais épargnant toujours les tenants du mondialisme, du multiculturalisme, de l’immigration ainsi que les falsificateurs de l’histoire qui ont confisqué nos sociétés au nom de leur mensonge. Alors si rien ne peut justifier le massacre de leur rédaction (pourtant « sous protection », dixit le calamiteux Hollande), on ne peut s’empêcher de constater que le Système a pu transformer cette tragédie en formidable « coup de pub » (huit millions d’exemplaires du nouveau numéro ! soit l’équivalent de plus de cinq années de vente en un seul coup !) et hypnotiser par un discours lénifiant le bon peuple de « veaux » français qui eût pu se réveiller (et se rassembler en un Pegida français ?). Car, face à la menace inéluctablement croissante de l’Islam, quelle est la réaction des dirigeants politiques et de leurs relais médiatiques ?

1. « Surtout pas d’amalgame ! »


Telle fut la réaction immédiate des responsables de tous les partis (y compris le FN), trop empressés d’affirmer que les terroristes ne représentaient pas le véritable Islam. « Les vraies victimes, ce sont les musulmans » a même martelé le toujours calamiteux Hollande… Pendant que d’innombrables musulmans français se félicitaient de l’attentat sur tous les réseaux sociaux, les élèves arabes de nos écoles justifiaient la vengeance du Prophète face à leurs professeurs paralysés et des millions de musulmans à travers le monde, de Gaza au Pakistan et de Tchétchénie à l’Algérie en passant par la Turquie et l’Egypte, brûlaient le drapeau français, saccageaient les biens français et appelaient leurs coreligionnaires immigrés à se lancer dans le Jihad à travers tous les pays européens…

La distinction entre « islam acclimaté » et fondamentalistes isolés semble bien ne relever que de la rhétorique politiquement correcte au moment où non seulement des pays entiers (Afghanistan, Lybie, Syrie, Irak, Yémen, Mali,…) sont ruinés au nom d’Allah, mais des chefs d’états prétendument « fréquentables » appuient ouvertement un Islam sans compromission, tels le roi du Maroc et le président turc interdisant à leurs ressortissants de s’assimiler aux populations européennes, le Qatar finançant le « califat » de l’Etat islamique ou l’Arabie saoudite appliquant la charia criminelle à coups de lapidations, décapitations, mutilations et flagellations…

Comment ne pas s’inquiéter dès lors de voir des populations européennes entières se faire progressivement remplacer dans leurs quartiers par des masses immigrées refusant toute intégration ? Comment ne pas craindre qu’elles fonctionnent comme une véritable « cinquième colonne » puisqu’elles approvisionnent déjà les contingents de jeunes djihadistes belges, français, allemands, britanniques, etc. ? Est-ce céder à une improbable « théorie du complot », comme le dénonce Marine Le Pen, que de faire le rapprochement avec la menace claire de Kadhafi dans son interview au Figaro (19 décembre 2006): « Sans épée, sans fusil, sans conquêtes, les 50 millions de musulmans en Europe la transformeront bientôt en continent musulman ! », ne faisant qu’actualiser l’agressive bravade de Boumediene dans son discours à l’Onu (10 avril 1974): « Un jour, des millions d’hommes quitteront l’hémisphère sud pour aller dans l’hémisphère nord. Et ils n’iront pas là-bas en tant qu’amis. Parce qu’ils iront là-bas pour le conquérir. Et ils le conquerront avec leurs fils. Le ventre de nos femmes nous donnera la victoire » ?...

2. Défendre la liberté d’expression (« cela ne se négociera jamais », selon le définitivement calamiteux Hollande)


Charles de Steuben (1788-1856), Bataille de Poitiers, 
Octobre 732, oeuvre datant de 1837, visible 
dans la Galerie des Batailles du Château de Versailles.
Au même moment, Dieudonné se retrouve en garde à vue pour une plaisanterie plus soft que les défécations de Wolinski et consorts, les manifs de Pegida Vlaanderen sont interdites chez nous –tout comme les conférences d’Éric Zemmour– et la banderole des supporters du Standard –pourtant si bien en phase avec l’actualité– vaut au club des Rouches de sévères menaces financières tandis que les gouvernements européens, incapables de comprendre que le terrorisme qui frappe nos pays est directement issu de leur aveuglement sur l’immigration incontrôlée, ne trouvent rien de mieux que d’affirmer leur volonté de renforcer… la traque de l’islamophobie et de l’antisémitisme !

Leur « liberté d’expression » affirme aller jusqu’au « droit au blasphème », mais sans remettre en cause l’ultime sacrilège, car il existe bien un dogme intouchable, un tabou inviolable et il ne s’agit même pas d’un postulat religieux, mais d’un point d’histoire, sacralisé par des lois qui envoient en prison les historiens qui auraient l’inconscience de faire leur boulot… C’est sur ce diktat que se fonde ce Système de l’imposture d’une liberté d’expression ne protégeant que le discours totalitaire du pouvoir: ce que pense ou dit son adversaire n’est pas une opinion, mais un délit passible des foudres judiciaires.

Ce crime reçoit alors pour noms: négation de l’Holocauste, racisme, antisémitisme, incitation à la haine raciale, apologie du terrorisme ou même, si rien de ce qui précède ne fonctionne, trouble à l’ordre public (1)

3. Quid des « djihadistes » ?


Sans donner d’estimation précise sur le nombre de « candidats » au Djihad cherchant le moyen de rejoindre « Daesh », Europol évaluait, en janvier 2015, à quelque 5000 le nombre d’européens –pour la plupart de jeunes taulards fanatisés dans nos prisons– partis combattre pour l’Etat islamique, exaltant la barbarie la plus abjecte au nom de sa superstition mahométane qui n’est qu’imposture obscurantiste.

F
ace au danger extrême d’une situation qui dépasse évidemment le cadre des frontières nationales, il n’y a aucune mesure commune d’urgence prise à l’échelle européenne. On peut cependant identifier deux préoccupations majeures de la plupart de nos gouvernements:

Empêcher les djihadistes de partir

Encadrer les djihadistes de retour « au pays »

Deux préoccupations relevant évidemment de l’angélisme le plus imbécile puisqu’elles ne peuvent qu’engloutir des fortunes colossales pour engorger nos prisons surencombrées de « fous d’Allah » endoctrinant leurs codétenus ou pour subventionner de prétendus professeurs d’éducation islamique rectifiée et censée prévenir ou neutraliser la « radicalisation »…

Que ne laisse-t-on partir toutes ces bêtes fauves dans le califat de leurs rêves ? Avec expédition automatique de tous leurs proches au nom du « regroupement familial » dont nous sommes les champions ? Et déchéance tout aussi automatique d’une nationalité européenne dont ils n’ont que faire ? Et interdiction évidemment de jamais revenir dans nos pays impies dont ils méprisent les peuples et les coutumes ? Irréaliste ? Cela contreviendrait au droit international selon qui « nul ne peut être arbitrairement privé du droit d’entrée dans son propre pays » ? Mais où serait l’arbitraire face à des gens –allochtones rejetant toute intégration– qui se mettent en guerre contre les autochtones de leur terre d’accueil ? Cela contreviendrait aux lois sur la protection de la jeunesse de moins de 18 ans ?

Et si on faisait un bref rappel historique ?...

Et les combattants du Front de l’Est ?


Reportons-nous à 1945 et à l’anéantissement de l’Allemagne nationale-socialiste. Sans nous appesantir sur la sacralisation contemporaine de la « Résistance » (sans uniforme), ses origines partisanes, ses actions terroristes et ses effets d’escalade dans la violence et de provocation à la guerre civile, examinons plutôt le sort réservé aux jeunes soldats volontaires du Front de l’Est et, plus particulièrement, à la jeunesse en uniforme de la Légion « Wallonie », partie avec la bénédiction des autorités religieuses d’alors « en croisade contre le bolchevisme ».

Remarquons qu’il ne s’agissait pas d’étrangers immigrés, mais de Belges, fiers d’arborer l’écusson de leur patrie sur leur uniforme. Et ils ne se battaient pas contre la Belgique et ses intérêts, mais au contraire, se revendiquant explicitement de leur patriotisme, luttaient pour assurer à la Belgique toute sa place au sein de l’Europe nouvelle. Ils ne se battaient pas non plus contre la civilisation, la culture, les valeurs européennes, mais au contraire pour les défendre face à une idéologie matérialiste et apatride –le communisme– qui les menaçait et les corrompait.

Vaincus, furent-ils traités et respectés selon le code d’honneur militaire ?

Emprisonnés dans des cellules insalubres et surpeuplées, ils furent systématiquement déchus de leurs droits civils et politiques quand ils n’étaient pas envoyés par dizaines au peloton d’exécution, et ce, qu’ils aient ou non atteint l’âge de 18 ans. Et leurs parents furent de même persécutés, embastillés, ruinés pour le seul crime d’avoir été le papa, la maman, l’épouse, la fiancée, le frère, la sœur, le fils ou la fille d’un Légionnaire. Jamais ils ne bénéficièrent de la moindre amnistie et jamais aucun juge ne s’interrogea sur la justice de leur sort. Et quand, tel Léon Degrelle, ils échappaient à leur vengeance aveugle, ils durent supporter des délais de prescription allongés sur mesure et se virent déchus de leur nationalité…

Rappelons que si la peine de mort figurait dans le code pénal belge, elle fut quasi systématiquement commuée en détention à perpétuité. C’est ainsi qu’entre 1830 et 1863, il y eut 54 exécutions et qu’il fallut attendre les quatre années de la Première Guerre mondiale pour que 21 Belges fussent encore exécutés, essentiellement des soldats pour « manquement au devoir », « mutinerie » ou « désertion »… mais aucun « traître » –pas même l’emblématique nationaliste flamand August Borms– ne le fut après l’Armistice du 11 novembre 1918. Donc, dans toute l’histoire belge, en 114 ans, il n’y eut en tout et pour tout que 76 refus de grâce.

Mais à l’issue de la Deuxième Guerre, la Belgique ivre de haine battit tous ses records avec, en 6 ans seulement, 1202 condamnations à mort et 242 exécutions (dont quatre femmes), soit plus de trois fois le nombre total de suppliciés de toute notre Histoire ! Et ce, pour avoir choisi le nouvel ordre européen et avoir pris les armes pour défendre l’Europe contre le monstre soviétique, son ennemi mortel (2)

Les raisons de la « collaboration »


Sans doute est-il aujourd’hui plus que temps de refuser de faire semblant de croire que cet engagement pour une société de justice sociale relevait du crime absolu. Et de répondre, par exemple, clairement à l’hystérique Laurette Onkelinx sommant le ministre de l’Intérieur de s’expliquer sur « les raisons » que certains eurent de collaborer3 !

En effet, ces raisons, c’est le président de son propre parti socialiste, Henri De Man –un intellectuel de haut vol, lui !–, qui, dès après la défaite, le 28 juin 1940, les a données on ne peut plus explicitement dans son Manifeste aux membres du Parti:

« Ne croyez pas qu’il faille résister à l’occupant; acceptez le fait de sa victoire et essayez plutôt d’en tirer les leçons pour en faire le point de départ d’un nouveau progrès social. La guerre a amené la débâcle du régime parlementaire et de la ploutocratie capitaliste dans les soi-disant démocraties. Pour les classes laborieuses et pour le socialisme, cet effondrement d'un monde décrépit, loin d'être un désastre, est une délivrance. […] la voie est libre pour les deux causes qui résument les aspirations du peuple: la paix européenne et la justice sociale. La paix n’a pas pu sortir de la libre entente des nations souveraines et des impérialismes rivaux: elle pourra sortir d’une Europe unifiée par les armes, où les frontières économiques auront été nivelées. La justice sociale n’a pas pu sortir d’un régime se disant démocratique, mais où, en réalité, régnaient les puissances d’argent et les politiciens professionnels […].

Pendant des années, le bourrage de crâne des bellicistes vous a caché que ce régime [national-socialiste] avait réduit les différences de classes bien plus efficacement que les prétendues démocraties, où le capital continuait à faire la loi […]. Dans ce monde [national-socialiste], l’esprit de communauté prévaudra sur l’égoïsme de classe et le travail sera la seule source de la dignité et du pouvoir. L’ordre socialiste s’y réalisera, non point comme la chose d’une classe ou d’un parti, mais comme le bien de tous, sous le signe d’une solidarité nationale qui sera bientôt continentale, sinon mondiale. […] Préparez-vous à entrer dans les cadres d’un mouvement de résurrection nationale, qui englobera toutes les forces vives de la nation, de sa jeunesse, de ses anciens combattants, dans un parti unique, celui du peuple belge, uni par sa fidélité à son Roi et par sa volonté de réaliser la Souveraineté du Travail. »

Voilà les raisons qui ont poussé les plus purs patriotes et les meilleurs socialistes à embrasser la cause de l’Ordre Nouveau dont les réalisations économiques et sociales étaient bien visibles en Allemagne nationale-socialiste.

Quant aux raisons de l’engagement militaire aux côtés de l’Allemagne contre le communisme, c’est Léon Degrelle, le plus pur patriote et le meilleur socialiste, qui en a expliqué la logique:

« En 1940, nous étions des vaincus, notre roi était un roi prisonnier.
En 1941, soudainement [avec la guerre contre les Soviets], l’occasion nous était offerte de devenir les compagnons et les égaux des vainqueurs. Tout dépendrait de notre courage. Nous avions enfin la

possibilité de conquérir la position de prestige qui permettrait, au jour de la réorganisation de l’Europe, de parler, la tête haute, au nom de nos héros, au nom de nos morts, au nom du peuple qui avait offert ce sang. En courant au combat dans les steppes de l’Est, nous avons voulu faire notre devoir d’Européens et de chrétiens. Mais, nous le disons ouvertement, nous l’avons proclamé haut et clair dès le premier jour, nous avons fait, avant tout, ce don de notre jeunesse, pour garantir l’avenir de notre peuple au sein de l’Europe sauvée. C’est pour lui, d’abord, que plusieurs milliers de nos camarades sont tombés. C’est pour lui que des milliers d’hommes ont lutté, lutté pendant quatre ans, souffert pendant quatre ans, soutenus par cette espérance, poussés par cette volonté, fortifiés par la certitude qu’ils allaient arriver au but. » (La Campagne de Russie, p. 14)

Parallélisme 1945-2015 ?


Est-il possible d’établir un rapport entre la folie de la répression de 1945 et l’attitude des dirigeants européens actuels ?
Sans aucun doute, car c’est la même idéologie égalitaire qui inspira la « justice » française et belge ou le « Tribunal militaire international » (4) de Nuremberg dans leur vengeance contre ceux qui voulurent rassembler les nations européennes en un ensemble organique libéré de la tyrannie de l’or et de la spéculation. C’est cette idéologie qui a voulu faire, de l’individu épanoui par et pour sa communauté, l’homme matérialiste soviétique subordonné aux impératifs économiques ou l’homme matérialiste capitaliste esclave de la société de consommation.

Aujourd’hui, même si le communisme version URSS s’est effondré, cette idéologie triomphe plus que jamais dans sa version American Way of Live, transformant les personnes en consommateurs-citoyens du monde parfaitement indifférenciés et interchangeables: voilà pourquoi nous sommes priés de croire, affirmer et répéter, entre autres inepties, d’une part, que le IIIe Reich représente le mal absolu (avec les conséquences que nous évoquions plus haut et que la loi interdit désormais de détailler) et, d’autre part en corollaire, que l’immigration est une chance pour l’Europe, que tous les hommes sont égaux et qu’au nom de cette égalité, il n’y a pas de races, pas de patrie, pas de sexe (ou de « genres »), etc.

Cette idéologie qui lobotomise les cerveaux en même temps qu’elle supprime les frontières et paralyse toute velléité d’autodéfense est l’arme principale qui a installé le pouvoir de la superpuissance américaine: n’évoquons que l’exemple emblématique de l’Allemagne qui, quasiment invincible sur les champs de bataille, héroïque sous les bombardements de terreur et capable d’endurer les plus effroyables privations, a succombé en un rien de temps à sa propagande délétère.

Au point d’être devenue le paillasson des Etats-Unis (cf. son attitude –contre ses intérêts et ceux de l’Europe– vis-à-vis de la Russie dans la crise ukrainienne) ainsi que le porte-monnaie endémique de leur allié du Moyen-Orient.

Aussi quand on voit défiler à travers la France la ribambelle de chefs d’Etats (y compris l’émir du Qatar ! y compris le massacreur de Gaza !...) et les millions de charlots pour honorer la plus obscène des publications qu’aucun n’oserait jamais montrer à ses enfants, on se prend à penser que tout est foutu… et à espérer avec Léon Degrelle que, de l’écroulement de l’URSS, surgisse bientôt « un jeune Bonaparte pour galvaniser la plus grande nation blanche qui soit encore décidée à agir sur l’histoire » !

***


(1) Voici la liste des auteurs révisionnistes que nous savons toujours emprisonnés en février 2015: Wolfgang Fröhlich (63 ans) incarcéré en Autriche depuis août 2007 pour 8 ans; Gerd Ittner (56 ans) incarcéré en Allemagne depuis septembre 2012 pour 2 ans et 9 mois, mais toujours en détention préventive en attente d’un nouveau procès prévu en février 2015; Horst Mahler (78 ans) incarcéré en Allemagne depuis février 2009 pour 12 ans et 11 mois; Axel Möller (49 ans) incarcéré en Allemagne depuis décembre 2011 pour 3 ans et 6 mois. À l’heure où nous écrivons ces lignes, nous ne savons pas encore si nous devons également comptabiliser Vincent Reynouard (46 ans) parmi les incarcérés car, condamné le 11 février dernier à deux ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Coutances (France), il a interjeté appel. Comme vous pouvez le constater, contrairement à ce qui est prévu pour les criminels de sang, il ne semble pas exister de remise de peine pour les révisionnistes.

(2) Contre les légionnaires, le principal chef d’accusation fut « Avoir porté les armes contre la Belgique et ses Alliés ». En fait, jamais il ne leur vint à l’idée de « porter les armes contre la Belgique » et le seul « allié » contre lequel ils s’engagèrent fut l’Armée rouge bolchevique et ses partisans camouflés. Jusque-là, l’URSS, alliée de l’Allemagne, s’était, tout autant qu’elle, rendue coupable d’agression contre la Pologne dont elle annexa la moitié du territoire en 1939 (et la totalité en 1945 !): Britanniques et Français, déclenchant le conflit mondial pour « sauver » les Polonais, n’adressèrent pourtant leur déclaration de guerre qu’au seul Reich. Cherchez l’erreur…

(3) En exécutant ce numéro de justicière névrosée, Mme Onkelinx n’hésite ainsi pas à cracher sur la mémoire de sa propre grand-mère Simone qui, à en croire UbuPan du 18 décembre 2014, tenait à Ougrée un café acquis à l’Ordre nouveau et aurait été tondue à la « Libération » !

(4) Voici comment le Professeur Robert Faurisson présente ce « tribunal »:

« […] le Tribunal militaire international de Nuremberg (trois mensonges en trois mots). Renseignez-vous sur la gredinerie de ce tribunal: 1) qui était juge et partie; 2) qui, dans les articles 19 et 21 de son statut, spécifiait qu'il ne serait pas lié par les règles techniques relatives à l'administration des preuves et qu'il n'exigerait pas que soit rapportée la preuve de faits de notoriété publique mais les tiendrait pour acquis; 3) qui refusait aux condamnés toute possibilité d'appel; 4) qui instituait le principe de responsabilité collective et celui de culpabilité d'office; 5) qui a considéré comme preuves authentiques tant de documents et rapports qui, par la suite, se sont révélés faux comme cela s'est trouvé être le cas pour les quatre millions d'Auschwitz, pour les chambres à vapeur de Treblinka, pour les six millions attribués par le tribunal lui-même à Eichmann, pour le crime de Katyn attribué aux Allemands (non mentionné dans le jugement); 6) qui n'était en rien "international" mais "interallié"; 7) qui n'avait de militaire que les deux juges soviétiques dont l'un, Nikitchenko, avait été procureur aux abominables "procès de Moscou"; 8) qui n'était que "la continuation de l'effort de guerre des Alliés" (procureur Jackson, organisateur, dixit), etc., etc., etc. » (réaction à la condamnation de Vincent Reynouard, le 12 février 2015).

samedi 2 janvier 2016

L’Indispensable Calendrier 2016!


Découvrez notre calendrier 2016 et ses photos inédites du camp d'entraînement des Volontaires de Meseritz - dont plusieurs de Léon Degrelle.
Ces calendriers sont disponibles au prix de 15 euros pièce (frais d’envoi: 2,31€ pour la Belgique, 2,75€ pour la France, 7,2€ pour l'Europe et 8,52€ pour le Monde). A commander par virement au compte IBAN BE04 2100 4559 7631 du «Dernier Carré » (Code BIC: GEBABEBB)

Robert Brasillach (1909-1945), Visite à Léon Degrelle – “Je Suis Partout”, 20 juin 1936.

Robert Brasillach à sa table de travail à Sens.
Vous avez su, ma chère Angèle, que j’ai passé en Belgique la semaine où les cafés parisiens ont fait grève, non point, comme vous semblez l’insinuer, par un amour immodéré de la bière belge, laquelle est excellente, ni pour placer en des banques sûres des capitaux que je n’ai pas. Je vous raconterai quelque jour ce voyage, mais il faut d’abord que je réponde à la question un peu anxieuse que vous me posez: “Avez-vous vu Léon Degrelle?” Je reconnais bien là l’illogisme charmant de votre cœur et de votre esprit: vous aimez le Front populaire, et vous levez volontiers, au thé de vos amies, un poing d’ailleurs menu et délicieux, mais vous êtes sensible aux meneurs d’hommes, et le dernier-né de ces chefs, secrètement, ne vous déplaît pas.

Eh bien, rassurez-vous, ma chère Angèle, j’ai vu l’homme dont vous me parlez. J’aurais, je l’avoue, quelque scrupule à vous le décrire, si je m’adressais à une autre: les Français sont assez maladroits à parler des choses de Belgique, et j’aurais peur de me tromper. J’ai lu dans le journal Rex un pastiche fort malicieux: le récit d’une entrevue avec Léon Degrelle par un journaliste parisien de grande information. Croyez-moi, c’était tout à fait cela: mais j’aimerais autant ne pas être ce journaliste.J‘ai donc vu Léon Degrelle, le jour exact où il atteignait sa trentième année, le 15 juin dernier. Ce jeune chef, à vrai dire, ne parait même pas beaucoup plus de vingt-cinq ans. Et ce qu’il faut avouer d’abord, c’est que, devant ce garçon vigoureux, entouré d’autres garçons aussi jeunes, on ne peut se défendre d’une assez amère mélancolie. On a cru déconsidérer Rex en l’appelant un mouvement de gamins. Aujourd’hui, il y a autour de Léon Degrelle des hommes de tout âge, et la seule jeunesse qui importe est celle de l’esprit. Mais l’essentiel reste dans la jeunesse réelle, la jeunesse physique des animateurs, qui s’est communiquée à tout l’ensemble. Hélas! ma chère Angèle, quand aurons-nous en France un mouvement de gamins ?

A d’autres observateurs plus âgés, peut-être, après tout, les bureaux de Rex seraient-ils pénibles, comme ces bureaux du quotidien Le Pays Réel où j’irai tout à l’heure acheter quelques brochures et cet insigne rexiste par quoi j’étonne les passants, à Paris. J’ai déjà vu de ces permanences d’étudiants, désordonnées, vivantes, où semblent régner la blague et l’humour. Et puis, on se dit que ces étudiants ont derrière eux des centaines de milliers d’hommes, qu’on les écoute, qu’ils peuvent être l’aube d’une très grande chose, et que nous avons, en tout cas, beaucoup à apprendre d’eux.

Je vois s’avancer vers moi ce jeune homme agile, bien portant, dont les yeux brillent si joyeusement dans un visage plein. Il me parle de sa grosse voix faite pour les foules, éclatante mais naturelle. Je ne sais pas encore ce qu’il me dit, ce qu’il vaut: je sais seulement qu’il respire une joie de vivre, un amour de la vie, et en même temps un désir d’améliorer cette vie pour tous, de combattre, qui sont déjà choses admirables. Je ne crois pas, ma chère Angèle, qu’il y ait de grands chefs sans une sorte d’animalité assez puissante, de rayonnement physique. J’ignore si Léon Degrelle a d’autres qualités: il a d’abord celles-là.

Il en a d’autres aussi visibles d’ailleurs et tout aussi instinctives.

– Je ne suis pas un théoricien politique, dit-il avec force. La politique, c’est une chose qui se sent, c’est un instinct. Si on n’a pas cet instinct, il est inutile de chercher quoi que ce soit. Mais bien sûr, il faut travailler, il faut faire des efforts. Il y a plusieurs années que nous nous faisons connaître. Il ne vient pas en un jour, l’été.

Comme cette phrase semble lui convenir, cette vision saisonnière de la politique, cette grande façon de sentir le vent, de chercher le courant charnel des choses. C’est par là que Léon Degrelle a touché tant d’esprits en Belgique, et même au-delà des frontières. Il a cristallisé dans Rex non point des idées, mais des tendances. Tendances qui sont traduites d’ailleurs dans le détail d’une manière beaucoup plus précise qu’on ne le croit. Car c’est justement parce qu’il se méfie de l’abstraction, et qu’il a des réclamations de détail que Rex a du succès: c’est le détail qui est notre vie quotidienne, et non le général, et les femmes, ma chère Angèle, devraient comprendre cela.

– C’est ce que les partis de droite, en France comme en Belgique, n’ont pas su voir, me dit-il. Ils ont un programme social, bien sûr, mais jamais ils ne l’appliquent à la vie. Ils ignorent cette vie. La seule classe qui ait une éducation politique, bonne ou mauvaise, c’est la classe ouvrière: c’est la seule qui assiste à des réunions, qui lise des journaux, qui sache réclamer ce qu’elle veut. Les partis de droite se sont exclus de cette participation du peuple à la vie. Et sans le peuple, voyons, que voulez-vous faire?

Seulement, pour cela, il faut commencer par comprendre.

“Notre mouvement est un mouvement populaire. I1 ne faut pas croire que ce sont les socialistes qui font quelque chose pour les ouvriers. La semaine de quarante heures? Elle existe depuis deux ans en Italie. Et à partir de l’an prochain, en Allemagne, on va emmener les ouvriers en croisière de trois semaines, aux Canaries, aux Açores, sur des bateaux aménagés pour eux. Ce sont les régimes d’autorité qui instituent des fêtes du travail, qui font comprendre sa dignité à l’ouvrier. Voilà pourquoi il vient à nous.”

Et il se met à rire, soudain, avec cette jeunesse qui ne l’abandonne jamais.

– Ah! les communistes sont furieux! Ils ne peuvent plus organiser de réunions, ils sont obligés de venir porter la contradiction aux nôtres. Le drapeau rouge? C’est notre drapeau! Le Front populaire? Il n’y en a qu’un en Belgique: “Le Front populaire Rex”.
L’Internationale? Nous la chantons – avec d’autres paroles. Les grèves? Nous revendiquons tout ce que demandent les ouvriers. Je vais déposer une proposition de loi pour l’augmentation des salaires de 10%. Seulement, pas de démagogie: il faut en même temps déposer une proposition pour augmenter les recettes du même chiffre.

Devenu plus grave, il ajoute:

– L’important, c’est l’esprit dans lequel tout est fait. Lors d’une catastrophe dans nos mines, notre roi Albert a demandé à un ouvrier: “Que voulez-vous?” Et l’ouvrier a répondu: “Nous voulons qu’on nous respecte.” Voilà l’essentiel. Voilà ce que ne comprennent pas les partis de droite, ni chez vous ni chez nous.

Léon Degrelle s’est mis à marcher dans son bureau. Il a une sorte de colère contre toute cette incompréhension des hommes de droite, des hommes de gauche, toutes ces vieilles formules, tout ce qui irrite, à l’intérieur de toutes les frontières, à la même heure, tant de jeunes gens. Pêle-mêle, il m’explique ses projets, où se marient si curieusement le corporatisme moderne, les principes chrétiens. Il veut créer un service social pour les femmes, envoyer en journée chez les malades, les accouchées, des jeunes filles bourgeoises, il veut faire aimer leur travail à tous ceux qui travaillent. Et peut-être, sur certains principes économiques, des spécialistes auraient-ils à discuter. Je ne suis pas spécialiste, je ne suis pas venu pour discuter. Pas plus que je ne discuterais (en aurais-je le droit?) la politique proprement belge de Léon Degrelle, flamingante en Flandre, wallonne en Wallonie. Qui sait si elle ne sauvera pas la Belgique? Tout ce qui me touche est ce journal qu’il me tend, le numéro d’aujourd’hui du Pays Réel: “Travailleurs de toutes les classes, unissez-vous!” puis-je lire en titre. C’est l’accent direct, le vocabulaire neuf de ce parti de gamins. On peut en penser tout ce qu’on voudra, on les sent proches de soi.

Et puis, la Révolution de Léon Degrelle est une Révolution morale. I1 n’y en a point d’un autre ordre. Léon Degrelle veut ranimer les hauts sentiments, l’amour du roi, l’amour de la nation, aider la famille, accorder le bonheur terrestre, autant qu’il se peut, à celui qui travaille. C’est ce qu’ont fait Mussolini ou Salazar. Qu’on ne s’étonne pas s’il soulève autour de lui tant d’espérances, et aussi tant de haines. Nous parlons ensuite de la France, de sa culture, envers qui il reconnait tant de dettes, de ses hommes, du désir que doit avoir tout civilisé de voir notre pays sortir de ses formules usées et de ses dangereuses illusions. Je vois bien que nos partis, quels qu’ils soient, ne disent rien qui vaille à ce jeune homme violent et direct. “Il n’y a qu’un parti à droite qui sait ce qu’il veut chez vous, me dit-il, c’est l’Action française”. Et il ajoute: “Naturellement, nous avons tous lu Maurras”. Puis il retourne à son amour de l’action, à ses réunions immenses, à ses projets matériels, qu’enflamme un grand espoir. Soudain, il s’arrête encore, revient à la France, pour me jeter: “Il est possible que vous n’ayez qu’un homme, en France, dans le personnel politique proprement dit: c’est Doriot.”

Pourquoi vous cacherais-je, ma chère Angèle, que j’ai quitté Léon Degrelle avec une certaine amertume. L’autre semaine, j’étais à la Chambre, devant des fossiles jeunes et vieux. Ici, il y aurait peut-être beaucoup à discuter, et bien des points demeurent encore obscurs dans ce rexisme, même après avoir lu les livres de ses jeunes docteurs. Je ne veux rien juger sur une heure de temps. Mais il n’y a pas au monde seulement les livres. Cette jeunesse, morale et physique, cette assemblée de jeunes gens qui semblent presque s’amuser à construire un univers, et qui, en fait, travaillent avec acharnement, parlent, écrivent, se battent, courent sans cesse sur les routes et dans les trains, s’arrêtent aux moindres villages, et dorment deux ou trois heures par jour, mais sans jamais abandonner leur joie, tout cela, pourquoi ne le dirais-je pas? m’émerveille et m’attriste. De toutes les tendances confuses qui agitent la France ne pourrait-il sortir quelque jeunesse enfin?

Je ne sais pas ce que fera Léon Degrelle, et je ne suis pas prophète comme M. Blum. Mais croyez-moi, ma chère Angèle, il est assez émouvant de s’arrêter au seuil de quelque chose qui commence, qui est encore menacé par tant de dangers, de regarder une espérance qui commence à germer – et, ma foi, même si nous ne devions pas tout en aimer dans l’avenir – de l’envier.

Léon Degrelle, en 1938, avec sa femme Marie-Paule Lemay
et Chantal, l’aînée de leurs enfants.