jeudi 18 août 2016

Léon Degrelle et le nationalisme flamand : les accords Rex-VNV de 1941


II. Léon Degrelle expose aux militants flamands la portée de la décision

Après avoir annoncé à la Presse la conclusion de l’accord qui va imprimer un nouvel et puissant essor à notre vie politique nationale, le Chef de Rex, au début de l’après-midi, avait tenu à réunir au centre de la rue Mercelis de nombreux représentants des dirigeants et militants de Rex-Flandre, pour leur exposer la portée des décisions qui viennent d’être prises.
La vaste salle est comble quand le Chef de Rex y fait son entrée : d’interminables acclamations l’accueillent. Mais l’atmosphère n’est pas l’atmosphère devenue traditionnelle des meetings ordinaires : il plane sur l’auditoire on ne sait quelle gravité née de l’importance de cette heure où des hommes qui, durant des années, ont lutté contre vents et marées, se confrontent avec un passé dont ils prennent congé pour se tourner tout entiers vers un avenir dont ils ne peuvent encore discerner que les grandes lignes – les grandes lignes exaltantes.
D’emblée, le Chef de Rex donne connaissance de la convention signée entre Rex, le V.N.V. et les Dinasos. Le public, immédiatement, réagit avec enthousiasme.
Léon Degrelle montre d’abord comment l’acte posé aujourd’hui est une consécration pour les longues et âpres luttes menées inébranlablement par nos camarades flamands.
Il rappelle comment Rex n’avait pas hésité à braver l’impopularité et à s’exposer aux attaques des cliques politiciennes et fransquillonnes :

« Rex a rendu au peuple flamand le sens et l’amour de la Flandre éternelle, l’esprit de la communauté populaire. Rex a rendu à la mère Flandre des milliers de fils conscients de leur dignité et de leurs responsabilités. Rex a pu former des élites qui peut-être manquaient : il les verse à présent au sein d’une Flandre revivifiée. »

Le Chef insiste ensuite :

« Dans le nouveau parti unique, les hommes venus de chez nous garderont intact l’idéal grand et noble que nous leur avons donné et qui embrasera toute la Flandre !
En pays flamand, il n’y aura plus désormais de concurrents, mais une seule gerbe de forces occupant tout le terrain national…
Quant à la solidarité des Flamands et des Wallons, notre espoir est qu’elle sera maintenue vivace et que, au-dessus de nos deux peuples, il y aura le fédérateur de notre sensibilité : le Roi !
»

Puis, le Chef montre combien cette unité d’action était logique et inéluctable : n’était-il pas profondément décevant de voir les fils d’un même peuple témoigner l’un pour l’autre et sur leur propre sol d’une mutuelle défiance, alors qu’ils étaient les uns et les autres attachés par d’étroits liens aux grands lutteurs étrangers forgeant l’Europe nouvelle ?
Et, pour terminer, Léon Degrelle évoque toutes les attaches qu’il avait et gardera avec les camarades de Flandre : tant de luttes communes, tant de meetings où son âme vibrait à l’unisson de l’âme de la Flandre.
Puis, Odiel Daem, en flamand, adressa quelques mots à l’auditoire.
Il rappela combien il avait été peiné de retrouver sa Flandre divisée, lorsqu’il était rentré de captivité en Allemagne.
Il dit sa fierté et son bonheur d’avoir pu travailler aux côtés de Léon Degrelle à la grande œuvre de ce jour.
Il insista beaucoup sur un point : à savoir que le nouveau parti unique est un organisme d’union. Rex ne s’inféode pas plus au V.N.V. que le V.N.V. ne rallie Rex. Rex et le V.N.V. vont vers une fusion totale au sein d’un nouveau mouvement national-socialiste flamand, régénérateur et tout-puissant.
Ce mouvement sera profondément social, profondément national, et intégralement occidental.

La décision que Rex a prise, il l’a prise en pleine liberté, en pleine conscience, assumant toutes ses responsabilités : le symbole de cette réalisation est ce glorieux insigne que nos militants pourront garder dans la nouvelle organisation.

Follement acclamé, le leader flamand répète son attachement inébranlable au Chef de Rex :
« Le plus beau jour de ma vie, dit-il, sera celui où je pourrai recevoir Léon Degrelle pour lui remettre le diplôme d’honneur de bourgeois de Flandre ! »

Avant de se séparer d’eux, le Chef remit à tous ceux de ses fidèles militants qui étaient présents l’insigne des vétérans du Mouvement.
Et nous renonçons à décrire l’enthousiasme qui salua le départ de celui qui, avec un sens politique toujours aussi aigu, a voulu et pu poser un acte historique dont l’avenir confirmera toute l’importance…

Le Pays réel, 11 mai 1941.



samedi 13 août 2016

Léon Degrelle et le nationalisme flamand : les accords Rex-VNV de 1941

I. Le sens et le but de l’accord


Ce fut la première vraie journée de printemps que celle où le Chef de Rex avait convoqué, à la Drève de Lorraine, les chefs du V.N.V., du Verdinaso et de notre mouvement, ainsi que les représentants de la presse et de la Radio, pour leur donner lecture d’une déclaration dont chacun saisira toute la portée. 
Ce n’est sans doute pas sans arrière-pensée que la date choisie pour cette déclaration fut précisément celle du 10 mai 1941. 
Voici un an, par une semblable matinée pleine de soleil et de fraîcheur, notre pays entrait dans une des tragédies les plus terribles, mais heureusement la plus brève, de son histoire. Ce jour-là, tout un monde politique s’écroulait dans la douleur : celle des autres, bien entendu. 
Un mois plus tard, le cadavre de l’ancien régime allait pourrir en pays étranger, dans la plus abominable des ignominies.
Nos pensées ne pouvaient pas échapper à ce souvenir, tandis que parmi les fleurs nouvelles, d’un rouge sang, nous assistions à l’arrivée des nombreuses personnalités accourues au rendez-vous.
Aujourd’hui, comme tout est paisible… comme tout nous parle de paix et de sérénité… Comme tout nous appelle au travail constructif, à la reprise du labeur séculaire de notre peuple… Des miliciens des formations de Combat forment une garde d’honneur. Figés au garde à vous, dans leur uniforme noir, orné de la croix de Bourgogne, ils nous invitent, par leur présence, à ne pas nous laisser aller à l’envoûtement de la nature et à tendre nos esprits vers les tâches nouvelles qui nous attendent.
Un an : c’est plus qu’assez pour permettre à chacun de méditer, de considérer, de soupeser, d’attendre et de choisir. Cette fois, l’heure des décisions à sonné. Et c’est une importante décision qui va nous être donnée à connaître.

Victor Matthys, chef fédéral de la Propagande du Mouvement Rexiste, fait la communication suivante :


« Conscient de la nécessité d’unir les forces luttant pour l’établissement de l’ordre national-socialiste en Occident, Rex vient de contresigner un accord entre les mouvements nationalistes flamands qui unifiera désormais leur action.
Aux termes de cet accord, le Vlaamsch Nationaal Verbond, Rex Vlaanderen et le Verdinaso fusionnent en une organisation nouvelle placée sous la conduite du Leider Staf Declercq.
Rex reconnaît cette organisation comme le parti unique pour le peuple flamand.
Réciproquement, la nouvelle organisation flamande considère Rex, sous la conduite de son Chef Léon Degrelle, comme le parti unique pour le peuple wallon.
Les deux mouvements se prêteront mutuellement assistance et collaboreront dans toutes les questions d’intérêt commun.
»


Aussitôt après, le Chef de Rex a fait la déclaration dont on lira le texte intégral en rubrique spéciale.

Le Chef de Rex a parlé d’une voix calme et posée et la nombreuse assistance (*) a suivi son exposé avec une attention considérable.

Par les larges baies, un soleil radieux pénétrait dans la salle. Aux mus, à peine décorés, entourant cette assemblée où il n’y avait pour ainsi dire que des hommes d’une même génération, une véritable galerie de « gloires nationales » semblait donner à cet instant toute sa portée historique : gravures anciennes, de toute beauté, représentant les figures orgueilleuses de nos anciens ducs de Bourgogne, cartes vétustes et pourtant demeurées d’une fraîcheur extraordinaire, montrant nos anciennes provinces, la Lotharingie, la « Germania Inferior », le « Leo Belgicus », etc.

Derrière le Chef de Rex, se détachant sur une grande surface de mur nu, une vieille épée de Tolède, une épée de combat, immense, droite, d’acier noir sans un grain de rouille, achevait de donner à l’atmosphère de la réunion un caractère de sobriété épique.

Et tandis que Léo Degrelle parle, c’est tout un panorama d’avenir grandiose qui s’ouvre devant les yeux. L’instant est émouvant, d’une émotion sévère et sereine. Chacun sent en effet que des certitudes précises commencent à naître devant nous.

Le Pays réel, 11 mai 1941.



***

De son important discours, nous extrayons ce passage essentiel où il définit la position du mouvement rexiste à l’égard de l’Etat belge.

« Rex croit à la nécessité d’un Etat occidental où Wallons et Flamands cohabiterot en paix, chacun des deux peuples s’épanouissant pleinement selon sa personnalité et s’étant assuré, à cette fin, toutes les garanties qui s’imposent.

Isolée, la Wallonie aurait une vie médiocre, coupée qu’elle serait de la mer.

La Flandre, appelée à subir le flux de courants culturels étrangers dont l’ampleur est facilement prévisible, risque elle aussi, si elle s’isole dangereusement, d’être submergée au bout de quelques dizaines d’années.

Wallons et Flamands forment la même race, ont le même fond originaire, ont reçu les mêmes apports germaniques au Ve siècle. Unis par les mêmes fleuves, ils ont vite formé un complexe économique, qui n’a fait que se développer à travers les siècles. Ils ont eu la même formation juridique, les mêmes élans religieux. Ils ont subi et refoulé, avec plus ou moins de bonheur, les mêmes envahisseurs. Ils ont été ensemble une incomparable plaque tournante de l’Europe du moyen âge et de la renaissance. Leur collaboration fut une réalité indéniable.

Il en est résulté une civilisation et des mœurs qui dépassent la région et font de nos provinces un des foyers les plus originaux de la culture européenne.

Nous tenons, nous Rexistes, à sauver ce patrimoine commun.

Nous croyons à l’utilité, à tous les points de vue, d’un Etat où Flamands et Wallons travailleront en paix.

Et nous sommes convaincus qu’un Roi, aimé de tous, serait le trait d’union par excellence des Flamands et Wallons au sein d’un Etat fédéral.

Cela est le point de vue de Rex. Rex le défendra de toutes ses forces près des populations romanes. Mais Rex ne cherchera pas à l’imposer aux Flamands. Ce sera à eux à se souvenir du passé glorieux des XVII provinces, à étudier les données du présent et à faire, éventuellement, un choix parallèle au nôtre. »

Ensuite, M. Degrelle définit dans ces termes les objectifs du jour :

« De toute manière, la tâche essentielle sera, pendant les mois qui viennent, pour le parti unique flamand comme pour le parti unique roman, de préparer, chacun dans sa zone d’influence, la transformation des esprits dans le sens national et socialiste.

Nous subissons encore, en Wallonie comme en Flandre, les influences néfastes de l’ancien régime politicien.

Nous aurons, en Wallonie comme en Flandre, à débarrasser l’Etat des nombreux saboteurs qu’y avaient introduits les vieux partis.

Nous aurons, en Wallonie comme en Flandre, à mener une lutte incessante et acharnée contre les puissances d’argent qui empoisonnèrent le pays par leurs scandales politico-financiers et qui, aujourd’hui encore, prétendent imposer à des millions d’hommes la monstrueuse dictature qu’ils exercèrent trop longtemps sur toutes les activités politiques et économiques.

Nous aurons, en Wallonie comme en Flandre, à rétablir la communauté populaire et à jeter les bases de la grande révolution socialiste qui rendra aux travailleurs la joie de vivre, qui leur assurera des salaires sains, des logis sains, des loisirs sains, qui rétablira la dignité et le respect du travail, qui permettra à la famille ouvrière de s’épanouir, qui superposera à l’anarchie du libéralisme économique, l’Ordre, la Solidarité et la Justice.

Nationalistes wallons comme nationalistes flamands, nous sommes exactement animés par la même foi révolutionnaire.

C’est cette communauté idéologique qui fait que l’accord de ce jour a pu être bâti dans un esprit parfait de camaraderie.

Si, sur des points bien précis, chacun se réserve une liberté d’action complète, si chacun a sa sphère d’influence nettement délimitée, la même mystique nationale-socialiste anime nos âmes à tous. Nationalistes wallons comme nationalistes flamands sommes chacun dans notre secteur propre les soldats de la même révolution européenne. »

Le Soir, 12 mai 1941.




(*) La presse était représentée par : MM. Koerber, directeur du D.N.B. [Deutsches Nachrichten-Büro, agence de presse officielle allemande] ; Marcel Sieren, directeur de Belgapresse ; Gabriel Figeys, directeur des émissions parlées à Radio-Bruxelles ; Louis Carette [futur Félicien Marceau, de l’Académie française], directeur du service d’information à Radio-Bruxelles ; Paul Colin, directeur du Nouveau Journal ; Alfons Martens, rédacteur en chef de Het Algemeen Nieuws ; Capelle, rédacteur en chef du Dag ; Léopold Jaumonet, du Soir ; Joseph Spilette, directeur du Journal de Charleroi ; Franz Steurs, rédacteur en chef de la Gazette de Charleroi ; Cromhaire, rédacteur à la Légia ; Geleyn, de Volk en Staat ; De Ceuleneer, de Het Laatste Nieuws ; Robert Leurkin, correspondant de l’Asahi-Shimbum, et par nos camarades Victor Meulenijzer, directeur à la Presse de Rex ; José Streel, rédacteur en chef du Pays Réel ; Serge Doring, chef de nos services extérieurs ; De Jonghe et Jean Polinet [futur Jean d’Arièges, critique musical].

mercredi 10 août 2016

Léon Degrelle et le nationalisme flamand : les accords Rex-VNV de 1936


III. Le point de vue du Flamand Paul de Mont

Dimanche 4 octobre 1936 : Rex a mobilisé plus de 25.000 hommes à Liège
Paul de Mont parle :
« Jamais les Wallons n’ont mis opposition aux justes revendications flamandes. Seuls les politiciens tenaient à brouiller les cartes. »


Gérard Willems, chef de Rex-Liège, salue avec émotion le glorieux mutilé flamand, Paul de Mont. « Il est, dit-il, un exemple vivant d’héroïsme. Engagé en 1914, un obus allemand lui fauchait les deux jambes en 1917. Son courage fit, au cours de toute la Campagne, l’admiration de ses chefs. Artiste, écrivain, Paul de Mont est un dramaturge flamand de tout premier plan. Comment ne pas nous incliner devant cette personnalité qui ne vit plus aujourd’hui que pour l’union indéfectible des Flamands et des Wallons. »

Pourquoi ne pas sceller l’amitié ?

M. Paul de Mont prend place devant le micro. À l’aide d’anecdotes, il définit un état d’esprit qui doit disparaître. Pendant un siècle, les dirigeants ont abandonné le peuple flamand, refusant de donner suite à ses revendications. Aujourd’hui, le Rexisme veut rendre aux Flamands leur honneur et leur gloire.

L’Etat ne peut être compris sainement et solidement qu’en dehors de l’esprit de contrainte. Nous devons avoir le courage d’examiner le régime constitutionnel, garantissant le développement libre de la culture flamande.

La Flandre ne peut plus se contenter de vagues promesses des politiciens. Il faut passer aux actes.

Ce soir, dit-il, je vous dirai la vérité toute nue, sans fards, sans apprêts. Je puis faire cela sans réserves, ayant donné des gages d’amour à ma Patrie.

J’ai conscience que nous nous trouvons à un tournant de notre histoire. J’ai eu foi dans la jeunesse et le dynamisme du Rexisme. Si, à la faveur de ce mouvement, Wallons et Flamands ne peuvent sceller une amitié solide, l’entente ne se fera jamais.

La Flandre doit se gouverner et s’administrer au même titre que la Wallonie. On n’est pas encore d’accord sur les modalités, mais le but à atteindre est clair.

Les Flamands souffrent d’une psychose de méfiance. Toujours les partis les ont leurrés. C’est pour cela que l’idéologie flamande ne s’est pas traduite en activité politique. Ce qu’il faut, c’est proclamer le droit des Flamands à se gouverner eux-mêmes.

Je suis persuadé que, dans la pratique, les réformes à envisager seront moins profondes qu’on ne le croit. Et ici, le rexisme intervient.

Un Etat Thiois est une utopie nationale et internationale. Donc, seule, la solution rexiste peut intervenir car les Wallons sont prêts à s’entendre avec les Flamands. Le dynamisme rexiste est assez fort pour passer par-dessus le nationalisme flamand, mais il ne veut pas constituer une opposition larvée en Flandre.

Chez nous, il n’y aura pas de triomphe marxiste possible, car les Flamands n’en veulent pas. Nous les mobiliserons dans les rangs des rexistes. L’esprit flamand a profondément pénétré les masses paysannes. Il ne s’agit plus du vieux frontisme démagogique. Le programme nationaliste flamand est anti-marxiste et patriotique. Deux faits sont patents : le premier, une solution n’est possible que dans le cadre belge ; le second, Rex est prêt à la donner.

Par-dessus les idées, il y a les hommes. Les Nationalistes flamands sont des hommes comme nous. Ils ne sont peut-être pas très liants, mais ils valent mieux que les hommes de la génération précédente. Quant à l’unité rexiste : d’abord, nous avons des aspirations communes ; mêmes foyers, même patrimoine moral à défendre. Dès lors, la collaboration politique est nécessaire. Flamands et Wallons doivent accepter des disciplines communes.

Sans inconvénient, on peut doubler certains ministères, mais d’autres ne le peuvent pas. Désormais par Rex, nous aurons l’entente assurée entre Wallons et Flamands par les sommets. Il n’y a de lien sûr que d’âme à âme.

Le miracle rexiste nous a enfin unis.

Deux choses nous sont encore nécessaires. La première, c’est que l’élite francophone soit réintégrée au peuple. Dans dix ans, on ne parlera plus de cette vieillerie.

La deuxième : l’épineux problème de Bruxelles doit être résolu. Cela fait, tout rentrera dans l’ordre naturel.

M. Paul de Mont rend alors un vibrant hommage aux Wallons et les remercie en criant : « Rex Vaincra ! »


(Le Pays réel, 6 et 10 octobre 1936)
***
Liège brûlante
par Léon Degrelle

[…] Ce qui fut, à Liège, émouvant par-dessus tout, plus que la foule formidable et les drapeaux en vagues rouges, ce fut l’accueil inoubliable que firent ces vingt-cinq mille Liégeois au programme flamand de REX exposé par Paul de Mont.
Qui aurait pu penser, il y a un an encore, qu’un grand Flamand se ferait acclamer par tout ce peuple wallon, en établissant avec autant d’audace que de sincérité, toute l’ampleur des réformes linguistiques qui s’imposent si on veut sauver l’unité de la patrie ?

Paul de Mont s’est senti, à Liège, chez lui, comme les rexistes wallons à Anvers se sentent chez eux. REX a réalisé ce tour de force de souder les éléments les plus éloignés de la nation.

Liège, brûlante comme le soleil, a hier donné au pays ce spectacle admirable de vingt-cinq mille hommes, fraternellement unis, à jamais, ouvriers et classes dirigeantes, Flamands et Wallons, dans un commun amour et dans un même idéal.

(Le Pays réel, 6 octobre 1936)

***
Rex et la question flamande

M. Degrelle a encore déclaré à Liège : « Il n’est pas de solution de la question flamande en dehors d’un gouvernement fort. Sous le régime décrépi de parlementarisme, il n’est pas de décentralisation possible. La Belgique doit être une entité profonde dans une mystique éternelle. »

On a lu les déclarations de M. Degrelle. En voici d’autres de M. Paul de Mont, sénateur, qui dirige le journal rexiste flamand.

Pour M. de Mont, les mots : Etat fédératif, autonomie, fédéralisme, qui sont surtout employés du côté flamand, sont les équivalents des expressions : décentralisation ou administration autonome que les Wallons utilisent plus couramment. À son avis, il n’y a là que des nuances de terminologies.

dimanche 7 août 2016

Léon Degrelle et le nationalisme flamand : les accords Rex-VNV de 1936

II. Le point de vue de Léon Degrelle
L’Unité nationale


Si on analyse le malaise flamand et le malaise social, on doit reconnaître qu’ils résident avant tout dans la conception artificielle que les partis s’étaient faite de l’unité belge.
Pour eux, l’unité, comme l’ordre, étaient saufs quand étaient sauves les apparences.
À ce jeu-là, ils étaient en train de nous conduire à a cassure du pays.
Le pays était-il UNI quand la classe ouvrière et les autres classes étaient dressées les unes contre les autres ?
L’unité belge, à la suite des conflits sociaux, était devenue un point d’interrogation sanglant.
À cette heure encore, où la poussée soviétique se fait plus forte et où la colère du peuple arrive à fleur de peau, l’unité belge est en péril, plus que jamais.
Il n’est pour nous de solidarité des classes dans l’unité belge QUE DANS LA MESURE OU ELLE EST PETRIE DE JUSTICE SOCIALE.

En apportant cette paix au pays, dans le rapprochement fraternel des classes, REX a conscience de sauver l’unité belge au moment où, à bout d’espérance, lassée de trop d’égoïsmes, une partie de la masse ouvrière était prête à toutes les solutions du désespoir…

***

De même que l’incompréhension criminelle des classes dirigeantes a failli briser la cohésion nationale, de même la bêtise du régime en face du drame flamand, a failli vingt fois casser le pays en deux depuis la guerre.
Là aussi, l’unité des politiciens était une caricature d’unité d’un peuple.
Nous avons, en Belgique, cet avantage immense d’être au carrefour de deux magnifiques civilisations : une moitié de notre peuple est baignée par le génie du Nord, l’autre moitié par le génie latin.
Pour les politiciens, abêtis et hagards, sans contact avec leur patrie, il n’y avait d’unité belge que dans la mesure où on faisait de l’âme flamande et de l’âme wallonne un brouet abominable qui donnait des nausées aux Wallons et aux Flamands. Quand ils avaient bien tripatouillé le génie de chacun des deux peuples, malaxé les langues, les coutumes, les vertus, quand tout cela était devenu « UN » mic-mac affreux, où on ne distinguait plus rien, ces politiciens se frottaient les mains : la patrie était sauvée !

À ce système-là, ils étaient arrivés à exaspérer absolument tous les citoyens qui croient encore que l’unité n’est pas possible dans le gâchis et la contradiction, mais bien dans l’exaltation des âmes et la grandeur. Comment voulait-on qu’il en fût autrement ?
Les Flamands, voyant fouler aux pieds la Flandre profonde, son passé, ses droits, l’avenir spirituel de leur peuple, en étaient venus à mépriser et haïr une unité qui ne s’inscrivait que dans l’abaissement.
Cette unité artificielle, dans la médiocrité et le nihilisme, était un crime contre le bon sens et contre la justice.
À persévérer dans cette voie misérable, on arrivait implacablement à l’exaspération du peuple flamand et – tôt ou tard aussi – du peuple wallon, profondément blessés tous les deux dans leur dignité la plus élémentaire.


***

REX a eu le courage de rompre avec ce passé. Il a rejeté cette unité de commande et y a substitué une unité de granit, basée, elle, sur l’épanouissement des deux grandes civilisations de la patrie.
REX est venu dire aux Wallons et aux Flamands : respectez-vous les uns et les autres ; que la Flandre et la Wallonie, libres et fortes, puissent retrouver, chacune, leur ferveur culturelle, leurs traditions, leurs vertus, leur âme, se sentir dotées de droits absolument égaux.
Ce n’est que dans la mesure où la Wallonie sera grande et où la Flandre sera grande que la Belgique, à son tour, le sera, aura un sens et remplira sa mission civilisatrice.
C’est par le haut, dans l’exaltation de ce que Wallons et Flamands ont de meilleur, que doit se réaliser notre unité nationale.


***

Logique avec ces principes, REX poursuivra avec acharnement cette œuvre de bustitution d’une unité digne et réelle, vraiment humaine, à ce simulacre d’unité qui cachait mal des dissensions mortelles.
Dans le domaine social, REX, par un ensemble de réformes matérielles et morales, très audacieuses, rétablira l’unité du pays par la réconciliation des classes.

Dans le domaine appelé étroitement « linguistique » REX basera son régime :

- sur l’épanouissement absolument libre de chacune des deux cultures ;
- sur l’égalité de droits absolue des Flamands et des Wallons ;
- sur une très large décentralisation politique du pays, exactement dans la ligne de nos traditions historiques d’ailleurs.

Nous marcherons dans ce sens-là, avec toute l’audace nécessaire.
Nous projetons notamment, sous l’impulsion d’un pouvoir fort et populaire : 
- un renforcement très large de l’autorité provinciale, particulièrement dans le domaine scolaire ;
- la création d’organismes politiques nouveaux destinés à favoriser l’épanouissement naturel de chacune des communautés linguistiques ; 
- le dédoublement – QUI SERAIT LE BON SENS MEME – de certains ministères, tel, par exemple, le ministère de l’Instruction Publique.

Nous irons dans le domaine politique et même économique et social AUSSI LOIN QU’IL LE FAUDRA POUR QUE TOUS LES CITOYENS SENTENT VRAIMENT QUE L’UNITE DE LA BELGIQUE EST BASEE ESSENTIELLEMENT SUR L’EGALITE DE LEURS DROITS, SUR LE RESPECT DE LEUR PERSONNALITE, SUR LA LIBERTE ET SUR LA JUSTICE.

Que les esprits bornés pestent et s’indignent.
Leur incurie tuait le pays.
Notre clairvoyance le sauvera et le grandira.
REX sera le ciment du pays nouveau.

(Le Pays réel, 5 octobre 1936)


***


Flamands et Wallons réconciliés grâce à « Rex »
par Léon Degrelle



Les milieux politiques sont pris d’une panique fort pittoresque depuis qu’ils se sont aperçus que REX était en train de sauver le pays d’une guerre fratricide en réconciliant à jamais les Flamands et les Wallons.
Il est inimaginable de voir comment pour certains esprits tel que M. Charles Bernard, de la « Nation Belge », toute tentative dans ce sens-là prend aussitôt des allures criminelles.
Ça ne vous suffit pas, tenons-nous à leur dire, que pendant vingt ans, les Belges de langue flamande et de langue française se soient empoignés comme des charretiers, pour les seuls beaux yeux des politiciens profiteurs ?
L’unité belge était-elle sauve au milieu de ces conflits affreux, de ces persécutions officielles ou larvées, parmi quatre millions de citoyens dressés contre quatre millions d’autres citoyens ?
Quand tout le monde se chamaillait et se détestait, étiez-vous si sûrs que cela de l’unité de la patrie
Ces années-là, où on se battait à propos de tout, à propos de religion, à propos de lois sociales, à propos de statut linguistiques, sont pour nous des années innommables, qui nous donnent des haut-le-cœur, les plus lourdes et les plus viles de notre histoire.

Nous ne voulons plus, nous Rexistes, nous battre entre catholiques et incroyants, entre ouvriers et bourgeois, entre Flamands et Wallons.
À tous les Belges, nous avons rapporté le respect des consciences, le sens social et une notion clairvoyante des forces de la Belgique, basées sur l’épanouissement sans entraves stupides, de deux magnifiques civilisations.


***

Il faut être bouché comme un tuyau gelé pour ne point voir tout ce qu’il y eut d’odieux dans l’incompréhension réciproque, dans le régime des partis, des Flamands et des Wallons.
C’était, entre eux tous, un mur de béton.
Ce mur, nous sommes en train de le crever à coups de bélier, pour qu’entre la Wallonie et la Flandre existent désormais des contacts puissants et, demain, de vives et loyales affections.
Tout cela, évidemment, pour les politiciens et les journalistes en chambre, était, est et sera toujours de l’utopie !
Pour eux, il fallait continuer comme hier à se brimer, à se haïr, à mener la guerre à coups d’épingles, à se chicaner grotesquement, à s’exploiter puis à se venger, quitte à créer enfin un état d’esprit de méfiance et de haine tel qu’enfin tout eût sauté, la Monarchie et le Pays.
Si les politiciens et les journalistes au cerveau en classeurs avaient pu poursuivre leurs méfaits, ces bonshommes-là eussent assassiné la Belgique.

Ils font, à cette heure, devant la réconciliation rexiste, des grimaces de narreux.

Nous empoignons leurs moustaches mouillées et nous leur disons : « Pas de tout cela ! Vos bagarres d’intellectuels stérilisés n’entraîneront plus personne. Le peuple est à nous, nous l’éclairerons, nous lui apprendront, qu’il soit Wallon ou Flamand, à baser le régime nouveau sur le bon sens, la compréhension, le respect et la justice. Là aussi, l’audace rexiste nettoiera en quelques moins les terrains infestés de fondrières. Restez le nez dedans, si vous le voulez, journalistes et politiciens. Mais alors, vous serez nivelés avec elles… »
***

Qu’on ne s’imagine pas surtout que nous solutions linguistiques ne passeront pas.
TOUTES NOS SOLUTIONS, QU’ON LE SACHE BIEN, PASSERONT.
Elles passeront parce qu’elles sont justes, parce qu’il est normal et digne que Flamands et Wallons soient traités selon leur personnalité et leurs vertus propres, parce qu’au lieu d’affaiblir la Belgique, la décentralisation rexiste la SAUVERA de la mort et lui permettra, en outre, de redevenir une grande nation dans l’épanouissement d’un pays retourné enfin à ses vraies sources.
Le peuple belge sent intensément que nos positions sont des positions équitables et humaines.
On l’a vu à Liège ce dimanche 4 octobre où vingt-cinq mille Rexistes wallons acclamaient le Flamand de Mont.
On le verra à Anvers, ce vendredi 9 octobre, où vingt-cinq mille Rexistes flamands accueilleront le Wallon Degrelle.

Tout le pays pense comme nous.

Il n’y a plus que les politiciens, en chasse de querelles à exploiter, et que les journalistes, en chasse de copie à pondre, pour berdeller et jouer aux super-patriotes, alors que leur aveuglement ou leur cynisme allait poignarder la Belgique.
Le pays nous soutiendra dans cette lutte sainte pour la réconciliation de la nation.
Il ne s’agit pas de rouler l’autre ou d’être roulé par lui. Il s’agit pour tous, Wallons et Flamands, de vivre enfin, réconciliés, sur un sol commun.
À l’heure où tout était perdu, REX va tout sauver et réaliser des rapprochements qui à tous paraissaient impossibles.

Nous sauverons le pays du communisme.
Nous sauverons le pays du fratricide combat flamand-wallon.
Ah ! le travail, demain, sera beau !
À nous le pouvoir !
Et vivement qu’on nous voie à l’œuvre !

(Le Pays réel, 9 octobre 1936)