samedi 13 août 2016

Léon Degrelle et le nationalisme flamand : les accords Rex-VNV de 1941

I. Le sens et le but de l’accord


Ce fut la première vraie journée de printemps que celle où le Chef de Rex avait convoqué, à la Drève de Lorraine, les chefs du V.N.V., du Verdinaso et de notre mouvement, ainsi que les représentants de la presse et de la Radio, pour leur donner lecture d’une déclaration dont chacun saisira toute la portée. 
Ce n’est sans doute pas sans arrière-pensée que la date choisie pour cette déclaration fut précisément celle du 10 mai 1941. 
Voici un an, par une semblable matinée pleine de soleil et de fraîcheur, notre pays entrait dans une des tragédies les plus terribles, mais heureusement la plus brève, de son histoire. Ce jour-là, tout un monde politique s’écroulait dans la douleur : celle des autres, bien entendu. 
Un mois plus tard, le cadavre de l’ancien régime allait pourrir en pays étranger, dans la plus abominable des ignominies.
Nos pensées ne pouvaient pas échapper à ce souvenir, tandis que parmi les fleurs nouvelles, d’un rouge sang, nous assistions à l’arrivée des nombreuses personnalités accourues au rendez-vous.
Aujourd’hui, comme tout est paisible… comme tout nous parle de paix et de sérénité… Comme tout nous appelle au travail constructif, à la reprise du labeur séculaire de notre peuple… Des miliciens des formations de Combat forment une garde d’honneur. Figés au garde à vous, dans leur uniforme noir, orné de la croix de Bourgogne, ils nous invitent, par leur présence, à ne pas nous laisser aller à l’envoûtement de la nature et à tendre nos esprits vers les tâches nouvelles qui nous attendent.
Un an : c’est plus qu’assez pour permettre à chacun de méditer, de considérer, de soupeser, d’attendre et de choisir. Cette fois, l’heure des décisions à sonné. Et c’est une importante décision qui va nous être donnée à connaître.

Victor Matthys, chef fédéral de la Propagande du Mouvement Rexiste, fait la communication suivante :


« Conscient de la nécessité d’unir les forces luttant pour l’établissement de l’ordre national-socialiste en Occident, Rex vient de contresigner un accord entre les mouvements nationalistes flamands qui unifiera désormais leur action.
Aux termes de cet accord, le Vlaamsch Nationaal Verbond, Rex Vlaanderen et le Verdinaso fusionnent en une organisation nouvelle placée sous la conduite du Leider Staf Declercq.
Rex reconnaît cette organisation comme le parti unique pour le peuple flamand.
Réciproquement, la nouvelle organisation flamande considère Rex, sous la conduite de son Chef Léon Degrelle, comme le parti unique pour le peuple wallon.
Les deux mouvements se prêteront mutuellement assistance et collaboreront dans toutes les questions d’intérêt commun.
»


Aussitôt après, le Chef de Rex a fait la déclaration dont on lira le texte intégral en rubrique spéciale.

Le Chef de Rex a parlé d’une voix calme et posée et la nombreuse assistance (*) a suivi son exposé avec une attention considérable.

Par les larges baies, un soleil radieux pénétrait dans la salle. Aux mus, à peine décorés, entourant cette assemblée où il n’y avait pour ainsi dire que des hommes d’une même génération, une véritable galerie de « gloires nationales » semblait donner à cet instant toute sa portée historique : gravures anciennes, de toute beauté, représentant les figures orgueilleuses de nos anciens ducs de Bourgogne, cartes vétustes et pourtant demeurées d’une fraîcheur extraordinaire, montrant nos anciennes provinces, la Lotharingie, la « Germania Inferior », le « Leo Belgicus », etc.

Derrière le Chef de Rex, se détachant sur une grande surface de mur nu, une vieille épée de Tolède, une épée de combat, immense, droite, d’acier noir sans un grain de rouille, achevait de donner à l’atmosphère de la réunion un caractère de sobriété épique.

Et tandis que Léo Degrelle parle, c’est tout un panorama d’avenir grandiose qui s’ouvre devant les yeux. L’instant est émouvant, d’une émotion sévère et sereine. Chacun sent en effet que des certitudes précises commencent à naître devant nous.

Le Pays réel, 11 mai 1941.



***

De son important discours, nous extrayons ce passage essentiel où il définit la position du mouvement rexiste à l’égard de l’Etat belge.

« Rex croit à la nécessité d’un Etat occidental où Wallons et Flamands cohabiterot en paix, chacun des deux peuples s’épanouissant pleinement selon sa personnalité et s’étant assuré, à cette fin, toutes les garanties qui s’imposent.

Isolée, la Wallonie aurait une vie médiocre, coupée qu’elle serait de la mer.

La Flandre, appelée à subir le flux de courants culturels étrangers dont l’ampleur est facilement prévisible, risque elle aussi, si elle s’isole dangereusement, d’être submergée au bout de quelques dizaines d’années.

Wallons et Flamands forment la même race, ont le même fond originaire, ont reçu les mêmes apports germaniques au Ve siècle. Unis par les mêmes fleuves, ils ont vite formé un complexe économique, qui n’a fait que se développer à travers les siècles. Ils ont eu la même formation juridique, les mêmes élans religieux. Ils ont subi et refoulé, avec plus ou moins de bonheur, les mêmes envahisseurs. Ils ont été ensemble une incomparable plaque tournante de l’Europe du moyen âge et de la renaissance. Leur collaboration fut une réalité indéniable.

Il en est résulté une civilisation et des mœurs qui dépassent la région et font de nos provinces un des foyers les plus originaux de la culture européenne.

Nous tenons, nous Rexistes, à sauver ce patrimoine commun.

Nous croyons à l’utilité, à tous les points de vue, d’un Etat où Flamands et Wallons travailleront en paix.

Et nous sommes convaincus qu’un Roi, aimé de tous, serait le trait d’union par excellence des Flamands et Wallons au sein d’un Etat fédéral.

Cela est le point de vue de Rex. Rex le défendra de toutes ses forces près des populations romanes. Mais Rex ne cherchera pas à l’imposer aux Flamands. Ce sera à eux à se souvenir du passé glorieux des XVII provinces, à étudier les données du présent et à faire, éventuellement, un choix parallèle au nôtre. »

Ensuite, M. Degrelle définit dans ces termes les objectifs du jour :

« De toute manière, la tâche essentielle sera, pendant les mois qui viennent, pour le parti unique flamand comme pour le parti unique roman, de préparer, chacun dans sa zone d’influence, la transformation des esprits dans le sens national et socialiste.

Nous subissons encore, en Wallonie comme en Flandre, les influences néfastes de l’ancien régime politicien.

Nous aurons, en Wallonie comme en Flandre, à débarrasser l’Etat des nombreux saboteurs qu’y avaient introduits les vieux partis.

Nous aurons, en Wallonie comme en Flandre, à mener une lutte incessante et acharnée contre les puissances d’argent qui empoisonnèrent le pays par leurs scandales politico-financiers et qui, aujourd’hui encore, prétendent imposer à des millions d’hommes la monstrueuse dictature qu’ils exercèrent trop longtemps sur toutes les activités politiques et économiques.

Nous aurons, en Wallonie comme en Flandre, à rétablir la communauté populaire et à jeter les bases de la grande révolution socialiste qui rendra aux travailleurs la joie de vivre, qui leur assurera des salaires sains, des logis sains, des loisirs sains, qui rétablira la dignité et le respect du travail, qui permettra à la famille ouvrière de s’épanouir, qui superposera à l’anarchie du libéralisme économique, l’Ordre, la Solidarité et la Justice.

Nationalistes wallons comme nationalistes flamands, nous sommes exactement animés par la même foi révolutionnaire.

C’est cette communauté idéologique qui fait que l’accord de ce jour a pu être bâti dans un esprit parfait de camaraderie.

Si, sur des points bien précis, chacun se réserve une liberté d’action complète, si chacun a sa sphère d’influence nettement délimitée, la même mystique nationale-socialiste anime nos âmes à tous. Nationalistes wallons comme nationalistes flamands sommes chacun dans notre secteur propre les soldats de la même révolution européenne. »

Le Soir, 12 mai 1941.




(*) La presse était représentée par : MM. Koerber, directeur du D.N.B. [Deutsches Nachrichten-Büro, agence de presse officielle allemande] ; Marcel Sieren, directeur de Belgapresse ; Gabriel Figeys, directeur des émissions parlées à Radio-Bruxelles ; Louis Carette [futur Félicien Marceau, de l’Académie française], directeur du service d’information à Radio-Bruxelles ; Paul Colin, directeur du Nouveau Journal ; Alfons Martens, rédacteur en chef de Het Algemeen Nieuws ; Capelle, rédacteur en chef du Dag ; Léopold Jaumonet, du Soir ; Joseph Spilette, directeur du Journal de Charleroi ; Franz Steurs, rédacteur en chef de la Gazette de Charleroi ; Cromhaire, rédacteur à la Légia ; Geleyn, de Volk en Staat ; De Ceuleneer, de Het Laatste Nieuws ; Robert Leurkin, correspondant de l’Asahi-Shimbum, et par nos camarades Victor Meulenijzer, directeur à la Presse de Rex ; José Streel, rédacteur en chef du Pays Réel ; Serge Doring, chef de nos services extérieurs ; De Jonghe et Jean Polinet [futur Jean d’Arièges, critique musical].

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