mercredi 10 août 2016

Léon Degrelle et le nationalisme flamand : les accords Rex-VNV de 1936


III. Le point de vue du Flamand Paul de Mont

Dimanche 4 octobre 1936 : Rex a mobilisé plus de 25.000 hommes à Liège
Paul de Mont parle :
« Jamais les Wallons n’ont mis opposition aux justes revendications flamandes. Seuls les politiciens tenaient à brouiller les cartes. »


Gérard Willems, chef de Rex-Liège, salue avec émotion le glorieux mutilé flamand, Paul de Mont. « Il est, dit-il, un exemple vivant d’héroïsme. Engagé en 1914, un obus allemand lui fauchait les deux jambes en 1917. Son courage fit, au cours de toute la Campagne, l’admiration de ses chefs. Artiste, écrivain, Paul de Mont est un dramaturge flamand de tout premier plan. Comment ne pas nous incliner devant cette personnalité qui ne vit plus aujourd’hui que pour l’union indéfectible des Flamands et des Wallons. »

Pourquoi ne pas sceller l’amitié ?

M. Paul de Mont prend place devant le micro. À l’aide d’anecdotes, il définit un état d’esprit qui doit disparaître. Pendant un siècle, les dirigeants ont abandonné le peuple flamand, refusant de donner suite à ses revendications. Aujourd’hui, le Rexisme veut rendre aux Flamands leur honneur et leur gloire.

L’Etat ne peut être compris sainement et solidement qu’en dehors de l’esprit de contrainte. Nous devons avoir le courage d’examiner le régime constitutionnel, garantissant le développement libre de la culture flamande.

La Flandre ne peut plus se contenter de vagues promesses des politiciens. Il faut passer aux actes.

Ce soir, dit-il, je vous dirai la vérité toute nue, sans fards, sans apprêts. Je puis faire cela sans réserves, ayant donné des gages d’amour à ma Patrie.

J’ai conscience que nous nous trouvons à un tournant de notre histoire. J’ai eu foi dans la jeunesse et le dynamisme du Rexisme. Si, à la faveur de ce mouvement, Wallons et Flamands ne peuvent sceller une amitié solide, l’entente ne se fera jamais.

La Flandre doit se gouverner et s’administrer au même titre que la Wallonie. On n’est pas encore d’accord sur les modalités, mais le but à atteindre est clair.

Les Flamands souffrent d’une psychose de méfiance. Toujours les partis les ont leurrés. C’est pour cela que l’idéologie flamande ne s’est pas traduite en activité politique. Ce qu’il faut, c’est proclamer le droit des Flamands à se gouverner eux-mêmes.

Je suis persuadé que, dans la pratique, les réformes à envisager seront moins profondes qu’on ne le croit. Et ici, le rexisme intervient.

Un Etat Thiois est une utopie nationale et internationale. Donc, seule, la solution rexiste peut intervenir car les Wallons sont prêts à s’entendre avec les Flamands. Le dynamisme rexiste est assez fort pour passer par-dessus le nationalisme flamand, mais il ne veut pas constituer une opposition larvée en Flandre.

Chez nous, il n’y aura pas de triomphe marxiste possible, car les Flamands n’en veulent pas. Nous les mobiliserons dans les rangs des rexistes. L’esprit flamand a profondément pénétré les masses paysannes. Il ne s’agit plus du vieux frontisme démagogique. Le programme nationaliste flamand est anti-marxiste et patriotique. Deux faits sont patents : le premier, une solution n’est possible que dans le cadre belge ; le second, Rex est prêt à la donner.

Par-dessus les idées, il y a les hommes. Les Nationalistes flamands sont des hommes comme nous. Ils ne sont peut-être pas très liants, mais ils valent mieux que les hommes de la génération précédente. Quant à l’unité rexiste : d’abord, nous avons des aspirations communes ; mêmes foyers, même patrimoine moral à défendre. Dès lors, la collaboration politique est nécessaire. Flamands et Wallons doivent accepter des disciplines communes.

Sans inconvénient, on peut doubler certains ministères, mais d’autres ne le peuvent pas. Désormais par Rex, nous aurons l’entente assurée entre Wallons et Flamands par les sommets. Il n’y a de lien sûr que d’âme à âme.

Le miracle rexiste nous a enfin unis.

Deux choses nous sont encore nécessaires. La première, c’est que l’élite francophone soit réintégrée au peuple. Dans dix ans, on ne parlera plus de cette vieillerie.

La deuxième : l’épineux problème de Bruxelles doit être résolu. Cela fait, tout rentrera dans l’ordre naturel.

M. Paul de Mont rend alors un vibrant hommage aux Wallons et les remercie en criant : « Rex Vaincra ! »


(Le Pays réel, 6 et 10 octobre 1936)
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Liège brûlante
par Léon Degrelle

[…] Ce qui fut, à Liège, émouvant par-dessus tout, plus que la foule formidable et les drapeaux en vagues rouges, ce fut l’accueil inoubliable que firent ces vingt-cinq mille Liégeois au programme flamand de REX exposé par Paul de Mont.
Qui aurait pu penser, il y a un an encore, qu’un grand Flamand se ferait acclamer par tout ce peuple wallon, en établissant avec autant d’audace que de sincérité, toute l’ampleur des réformes linguistiques qui s’imposent si on veut sauver l’unité de la patrie ?

Paul de Mont s’est senti, à Liège, chez lui, comme les rexistes wallons à Anvers se sentent chez eux. REX a réalisé ce tour de force de souder les éléments les plus éloignés de la nation.

Liège, brûlante comme le soleil, a hier donné au pays ce spectacle admirable de vingt-cinq mille hommes, fraternellement unis, à jamais, ouvriers et classes dirigeantes, Flamands et Wallons, dans un commun amour et dans un même idéal.

(Le Pays réel, 6 octobre 1936)

***
Rex et la question flamande

M. Degrelle a encore déclaré à Liège : « Il n’est pas de solution de la question flamande en dehors d’un gouvernement fort. Sous le régime décrépi de parlementarisme, il n’est pas de décentralisation possible. La Belgique doit être une entité profonde dans une mystique éternelle. »

On a lu les déclarations de M. Degrelle. En voici d’autres de M. Paul de Mont, sénateur, qui dirige le journal rexiste flamand.

Pour M. de Mont, les mots : Etat fédératif, autonomie, fédéralisme, qui sont surtout employés du côté flamand, sont les équivalents des expressions : décentralisation ou administration autonome que les Wallons utilisent plus couramment. À son avis, il n’y a là que des nuances de terminologies.

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