Les Cahiers de La Jeune Europe paraissent sous l’idée directrice de l’unification européenne.
L’idée fondamentale de l’unification européenne est éclairée dans les exposés publiés par la présente revue sous des angles politiques, culturels, économique ou technique.Tous les universitaires européens qui combattent sur le front de l’Est, volontaires des légions et aussi lutteurs spirituels des écoles ou de la vie professionnelle universitaire qui recevront ces pages sont priés de vouloir bien apporter leur contribution personnelle à la rédaction des présents cahiers.
L’éditeur invite chaleureusement tous les travailleurs intellectuels, les étudiants de toutes les facultés, ainsi que ceux qui sont déjà entrés dans la vie du travail professionnel, philosophes, médecins, chimistes, physiciens et biologues, philologues, juristes et théologues, adeptes des sciences politiques et sociales, techniciens, et économistes, de même que tous les artistes, tous les penseurs d’Europe à nous apporter leur bienvenue collaboration.
"La Jeune Europe" doit être la tribune d’un échange productif de pensées et d’opinions sur toutes les questions et tous les problèmes intéressant dans son ensemble la communauté des peuples européens. Les pages de ces cahiers sont ouvertes à tous les universitaires; elles aideront à remplir, dans un entretien européen commun, la mission de notre temps. La tâche qu’il importe d’accomplir est celle-ci: défendre la tradition de la culture européenne et lutter pour les nouvelles idées des jeunes peuples. Les ponts solidement bâtis de l’esprit européen formeront le lien indissoluble de cette vraie camaraderie, plus vivace que jamais dans la lutte européenne pour la liberté de nos peuples.
Le combat des Rexistes
Le mouvement rexiste est né il y a dix ans, en 1932. Alors que je faisais mes études de droit à l’université de Louvain, nous nous trouvâmes une poignée de camarades d’études qui prirent la résolution de rendre une âme à notre patrie. Nous étions particulièrement écœurés par la bassesse spirituelle de notre temps. Nous étions hantés par le désir de ramener une grande pureté et une grande ferveur parmi les foules avides d’idéal. Nous ne craignons pas de le dire, à l’origine de Rex, il y eut la brûlante passion des apôtres. Mais nous étions encore seuls, et il fallait communiquer notre désir de rénovation spirituelle à tous les idéalistes, isolés dans notre pays, et atteindre promptement les larges couches de la population.
On m’offrit alors la direction d’une petite maison d’édition et je l’acceptai avec enthousiasme. Au lieu de publier de gros bouquins illisibles, je me lançai promptement dans la diffusion de petites brochures d’actualité, flanquées d’un titre et d’une couverture qui "accrochaient". Un événement passionnait-il le public ? En une nuit, j’avais un texte, faisais dessiner un croquis frappant par un ami ou l’autre. Deux ou trois jours après, j’avais fait sortir de presse cinquante ou cent mille exemplaires de la brochure. Avec une petite équipe de propagandistes, je courais le pays pendant quinze jours plaçant mes pamphlets.
Ces brochures, écrites à l’emporte-pièce, firent scandale et amenèrent des polémiques violentes.En quelques mois, Rex fut connu partout. Plusieurs millions de brochures avaient, de la sorte, été vendues et commentées.
J’avais aussi, dès le début, un petit noyau de propagandistes qui me suivirent, appelés par je ne sais quelles ondes magnétiques.
Le lancement des brochures à très grand tirage ayant réussi, j’allai me risquer à des travaux plus vastes. Pour le public lettré, je créai un journal littéraire à très bon marché, avec gros tirage. Il s’appela REX. La réussite fut immédiate. On tira dès le premier numéro à plus de 40.000 exemplaires.
Je risquai un second essai, beaucoup plus dangereux. Il manquait au gros public une revue s’intéressant à toutes les récréations modernes: radio, cinéma, voyages.
Je combinai le lancement d’un beau magazine en héliogravure avec photos de vedettes, analyses de films, programmes complets des émissions de radio, reportages, etc... Tout cela vu, non plus par des mercantis sans âme, mais par des jeunes hommes modernes qui voulaient que ces instruments puissants servissent à récréer intelligemment et à élever les foules. J’allais risquer une dépense, pour la première année, de plusieurs millions, sans les avoir. Je sautai à l’eau quand même, décidé à apprendre à nager dans le courant. Mon magazine parut. Il s’appelait "Soirées" et comportait 80 pages par semaine. Ce fut un petit coup de théâtre dans l’édition et une brillante réussite.
Il me fallait encore le contact direct avec le public, qui ne pouvait être obtenu que par des meetings pour atteindre des auditoires, il fallait louer des salles, payer des affiches, dépenser des sommes que j’eusse été bien en peine d’investir. Je trouvai cependant une solution. Les marxistes donnaient en Belgique de grands meetings, payés avec les fonds de la classe ouvrière. Ils avaient d’immenses salles de réunions dans leurs « maisons du peuple ». Ils y convoquaient régulièrement leur nombreux public syndical. Jamais un bourgeois des partis conservateurs ne se serait risqué à aller combattre la parole, dans les salles rouges, des orateurs rouges. Je vis là une occasion inespérée d’atteindre un public très vaste et qui m’intéressait tout particulièrement. Je savais, ayant vécu toute mon enfance mêlé au peuple, que des milliers d’âmes fraîches étaient là en disponibilité. Et puis, la misère des masses me navrait et me remplissait d’ardeurs révolutionnaires. Je pris donc la décision de risquer le coup.
Un beau dimanche, j’arrivai au « palais du peuple » de Charleroi, où plusieurs milliers de marxistes se préparaient à écouter les plus violents orateurs de leur parti. On demanda –pure formalité– s’il n’y avait personne qui voulait apporter la contradiction. Je levai le bras. Ce fut épique. Au bout d’un quart d’heure de discours, je vis le moment où j’allais être mis en pièces. Mais le premier pas était fait.
Quatre-vingts fois, je recommençais. Je venais ainsi à tous les grands meetings socialistes. Chaque fois, j’étais là, où que se tînt l’assemblée, même au bout du pays. Les journaux rouges, au lieu de se taire, firent d’abord des articles virulents pour m’écraser. Mais je tins bon. Ma parole directe saisissait vite le public ouvrier. Comme j’ai une voix de tonnerre, je résistais aux pires chahuts, pendant des heures s’il le fallait. En quelque mois, j’avais littéralement converti des milliers de travailleurs, qui me sont restés depuis, et à travers tout, merveilleusement fidèles. Plusieurs fois, je fus roué de coups et laissé pour mort. Mais mon courage grandissait avec les dangers.
Le résultat cherché fut atteint. Mes journaux hebdomadaires pénétrèrent désormais largement dans le public, et 180.000 ou 200.000 personnes m’avaient vu en chair et en os. Le contact direct, qui brûle, entraîne, et en tout cas, éveille fortement la curiosité était créé.
Nous parlions des vertus, de la vie familiale, du travail, de la terre, de la solidarité entre classes, de la charité, de la nécessité d’avoir des âmes droites et désintéressées. Cela paraissait invraisemblable de traiter de pareils sujets devant des foules abêties par le matérialisme marxiste. Pourtant, c’était ainsi et les auditoires étaient traversés d’un véritable frémissement. Je me souviens d’avoir, un jour, devant 20.000 hommes, parlé pendant deux heures des forces spirituelles. La presse appela ce meeting « la nuit du miracle » tellement ce fut fantastique. Un autre soir, à un meeting de faubourg, je parlai, pendant une heure, de la beauté et du printemps. Bref, au fond, notre action naquit d’un immense et puissant besoin de poésie. Cherchant la rédemption d’un pays dans la noblesse de la vie, dans la solidarité des hommes, la justice et la propreté, nous devions nous heurter aux partis démocratiques, foyers de désordre, de décomposition et de bassesse.
J’engageai donc, contre eux et contre leurs chefs les plus corrompus, la campagne qui devait devenir célèbre dans notre histoire politique, sous le nom de « campagne des pourris ». Ma méthode d’action allait vite scandaliser et épouvanter. En effet, au lieu de me contenter de prudents sous-entendus et d’attaques voilées, anonymes avec beaucoup de circonlocutions, je prenais chaque semaine un politicien par le fond de sa culotte, dénonçais ses méfaits et lui servais une volée de bois vert. Jamais on n’avait vu une violence pareille! La jeunesse, enthousiasmée par cette lutte, accourait.
Des milliers d’hommes honnêtes, de toutes les classes, rejoignaient les organisations de combat que j’avais créées et dont les sections se multipliaient partout.
Le public affluait en masse. En trois ans, je tins 1.500 assemblées.
On tenta alors de me mater par des procès. Tous les bandits politiciens et financiers que j’avais dénoncés firent face, finalement, pour m’attraire en justice. On me réclama plus de deux millions de francs de dommages et intérêts. Les nigauds! C’était me donner une tribune de plus. Malgré la composition des tribunaux, eux aussi remplis de créatures de la franc-maçonnerie et des partis, j’acceptai le combat, me défendant moi-même à la barre dans les cas les plus spectaculaires.
Le principal procès, celui du Ministre Segers, mis le pays entier aux aguets. J’avais dit des vérités effrayantes sur les malhonnêtetés financières de ce ministre. J’avais littéralement piétiné ce bonhomme infect. Non seulement le ministre fut débouté de sa demande en 300.000 francs de dommages et intérêts, mais il fut condamné avec des attendus si terribles qu’il dut s’enfuir de la vie politique.
Le retentissement fut immense.
Les partis demeuraient, malgré ces combats épiques, aussi pourris qu’avant.
Je commençai à développer devant des foules de plus en plus nombreuse et enthousiastes un programme complet de nettoyage et de salut de l’Etat, par l’instauration d’un régime fort, commandé par un chef unique et responsable, où le travail serait dégagé de la tutelle politicienne, orienté, organisé et protégé au moyen d’organismes corporatifs; où la justice sociale remplacerait l’immonde profitariat ploutocratique; où l’on donnerait une place d’honneur aux valeurs réelles de la nation: la famille, la terre, le métier; où l’on rendrait à la nation le sens de la solidarité et au peuple entier l’amour de la patrie; où la paix des consciences, la paix linguistique, la paix sociale élimineraient les haines partisanes, sans cesse alimentées par les politiciens en quête de slogans électoraux; où l’on ramènerait notre peuple si glorieux et qui avait eu, pendant des siècles, le goût du faste et de la grandeur, à une nouvelle et grandiose Renaissance.
Pendant quatre ans, nous continuâmes la lutte, une véritable lutte au couteau. Le combat anti-démocratique et anti-ploutocratique avait pris des proportions mondiales.
Dans chaque pays, des forces semblables aux nôtres avaient connu les mêmes sursauts, étaient parties à l’assaut des mêmes adversaires.
D’un pays à l’autre, une grande fraternité s’étendit. Les Rexistes se sentirent vite solidaires du National-Socialisme, et du Fascisme, de la Phalange et des autres mouvements nationalistes et socialistes qui soulevaient l’espoir de la jeunesse révolutionnaire dans toute l’Europe. L’Europe des pourris et l’Europe des Patries-Unies commençaient leur duel à mort.
La Belgique est une terre historique de
combat. Le bloc démocratico-ploutocrate France-Angleterre, cherchant à poignarder l’Allemagne hitlérienne, devait tout tenter pour s’assurer l’usage du tremplin belge.
Jusqu’au 10 mai 1940, Rex banda toutes ses forces pour s’opposer à ce plan criminel.
Rex, dès 1936, fit sauter l’accord militaire franco-belge. Chaque mois la lutte devint plus violente. Rex fut supprimé par la force.
D’innombrables Rexistes, leur chef en tête, furent jetés, le premier jour de la guerre, dans les prisons. Certains y périrent, dans des tourments affreux. Les autres, débarrassés de leurs chaînes, devaient promptement se remettre à l’œuvre pour accomplir le salut de leur patrie et pour apporter, dans l’honneur et le labeur, la collaboration de leur peuple à l’œuvre européenne du Führer.
Lieutenant Léon Degrelle, Légion « Wallonie »
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