samedi 20 février 2016

Gabriele Adinolfi, ”Années de plomb et semelles de vent – 20 ans de cavale!”

Dans ce livre de souvenirs, tout empreint de l’humour qui permet de se rappeler avec une distance rassérénée les événements parfois tragiques de l’existence, mais aussi de la sagesse que donnent la culture et l’expérience, et de la puissance des convictions qui trempe le caractère et force l’adversité, Gabriele Adinolfi trace la chronique des « années de plomb » qui s’abattirent sur l’Italie des années 80 et qu’il traversa quasiment avec les « semelles de vent » que Verlaine prêta au visionnaire implacable que fut Rimbaud.

Se succèdent ainsi les anecdotes souvent drôles par le pittoresque des péripéties, mais émouvantes aussi par la tendresse et la candeur qu’elles débusquent dans les âmes des « fascistes » les plus burinés, et les portraits toujours pertinents, aux traits finement observés.

Nous ne résistons pas au plaisir de retranscrire ces quelques lignes consacrées à Léon Degrelle, le « Lion en exil » :

Octobre 1982. […] Chemisette blanche à manches courtes immaculée, cheveux impeccablement plaqués en arrière, Léon Degrelle, le chef rexiste, nous reçoit chez lui, Walter Spedicato et moi. Très aimablement, il nous demande qui nous sommes et d'où nous venons. L’homme ne mesure pas plus d’un mètre soixante-quinze et pourtant il nous paraît grand.

« L’histoire de votre mouvement est passionnante, nous dit-il, mais ce n’est rien, hélas, face à notre tragédie. Nous rêvions à quelque chose de grand et, juste au moment où nous tenions le monde dans nos mains, nous en avons été privés. Quelle déception ! Ce qu’il y a de terrible dans la défaite, c’est l’impuissance… »
Ses yeux noirs nous fixent intensément. Il serre ses deux poings, ses mains, belles et soignées, blanchissent. Tout son être est tendu, comme au temps où ce « dompteur de foule » électrisait les milliers de personnes massées au Palais des Sports de Bruxelles.

Pendant trois heures, celui qui entraîna deux mille Wallons (1) aux confins du Caucase nous rapporte la saga de Rex et de la division SS Wallonie, depuis son engagement comme simple soldat en juin 1941 jusqu’à la remise des Feuilles de Chêne par le Führer, une des plus hautes décorations allemandes. Son palmarès n’est pas mince : Médaille d’Or des corps à corps, soixante-deux combats homologués, trois fois blessé.

Puis le discours du Volksführer Degrelle se fait poignant quand, tel César dansLa Guerre des Gaules, il nous vante le courage de « ses » Belges.

« – Un Wallon vaut mille soldats » leur avait dit le général-colonel Steiner à Dorpat après leur avoir distribué deux cents Croix de fer.
Puis d’un rire éclatant qui dévoile de très belles dents blanches, Degrelle ajoute avec bonhomie :

« – C’était un peu beaucoup, mais on a tout de même fait de la fameuse besogne ! »

L’extraordinaire chez cet homme ne tient pas seulement à la légende, écrite de son sang, mais à la puissante vitalité qu’il dégage. Deux générations nous séparent de ce condottiere de la Renaissance échappé dans le XXe siècle et pourtant, d’instinct, nous nous sentons proches et fraternels. Eternelle joie et éternelle jeunesse du fascisme.

Nous en venons à aborder la situation présente. Nous sommes, je le rappelle, en 1982. Sept ans avant la chute du mur de Berlin que nul n’entrevoit. Or, voici ce que Léon Degrelle prophétise devant nous :
« – L’ennemi principal c’est celui contre qui nous n’avons pas combattu directement. Ce sont les Etats-Unis avec leur système monstrueux. Vous verrez que la chance pour l’Europe viendra de la Russie, préservée à son niveau élémentaire et barbare par le communisme qui sera, malgré lui, l’incubateur de notre revanche. »


Colleone, Léon, Lion… Dans mon bestiaire imaginaire, le bronze du Volksführer Degrelle est sculpté par Le Verrochio.

Ajoutons seulement que le buste de Léon Degrelle a bien été coulé dans le bronze, mais qu’il n’est pas l’œuvre du sculpteur de la statue équestre du condottiere Colleoni, ni du « Michel-Ange du XXe siècle » Arno Breker, un temps pressenti, mais qu’il a été sculpté par l’artiste flamande Godelieve Vanderick, dans la filiation revendiquée d’Arno Breker qui approuva personnellement son travail. Gabriele et Walter participèrent à la souscription qui le finança (la plaque des « mécènes » au dos du socle de marbre noir porte le nom du fils de Gabriele, Carlomanno Adinolfi) et assistèrent à sa remise officielle, le 20 novembre 1991, au siège du Cercle Espagnol des Amis de l’Europe (CEDADE) de Madrid.

Quelques préceptes judicieux ponctuent le récit, qui furent sans doute les balises nécessaires pour traverser ces « années de plomb » et qui peuvent toujours nous fournir de précieux garde-fous pour résister au vent du politiquement correct.
Exemples :

- « Ce qui exprime au mieux la santé de l’âme : la volonté de puissance et l’allégresse. »
- « Si tu es fasciste, tu crois à l’héroïsme et tu domines ta peur. »
- « L’action est esprit. »
- « L’absence d’allure et de fierté est sans doute le plus grand manque de la jeunesse d’aujourd’hui. »…



1. Nous ne savons d'où l'auteur tient ses chiffres fantaisistes, mais précisons quand même qu'il y eut quelque 8000 engagés volontaires dans la Légion Wallonie; environ 2500 y laissèrent la vie.


Collection « Les Bouquins de Synthèse Nationale », 29 euros (frais de port compris) à verser au compte IBAN : FR 2004 1000 0153 6380 4C02 068 deSynthèse nationale, 116 rue de Charenton, F-75012 Paris.

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