lundi 1 février 2016

D’où vient le concept de l’Orchestre Symphonique National-Socialiste ?

Dans son livre Adolf Hitler, mein Jugendfreund (« Adolf Hitler, mon ami de jeunesse »), August Kubizek relate, au chapitre « L’orchestre “itinérant” du Reich », les conceptions du jeune Adolf Hitler (nous sommes en 1908-1909) qui trouveront leur concrétisation, quasiment au détail près, dans l’ « Orchestre Symphonique National-Socialiste » tel que décrit dans l'article consacré aux 10 ans de cette phalange :

"Mais malgré son vif plaisir musical, ces concerts laissaient Adolf insatisfait. Pendant longtemps, j’en cherchai en vain la raison. Pourquoi ne s’abandonnait-il pas tout entier à cette jouissance comme un autre jeune homme ?

Par exemple, lorsqu’il écoutait l’étincelant concert en ré majeur de Beethoven, il me semblait pleinement heureux. Pourtant, il ne l’était pas. Pourquoi ? Simplement parce que, comptant les gens dans la salle – quatre ou cinq cents – il songeait aux dizaines de milliers qui ne pouvaient se procurer cette joie. En dehors des 
intellectuels et des étudiants – l’élite – il devait y avoir bien des ouvriers et des artisans qui eux aussi auraient été heureux d’écouter cette musique immortelle. […] Il était temps de changer tout cela. Les concerts ne devaient plus être le privilège d’une minorité favorisée par la fortune. […]

C
es sortes de cogitations étaient typiques d’Adolf.

Il devait  toujours se mêler de tout ce qui l’entourait. Alors que d’autres s’abandonneraient passivement à l’émotion suscitée par un beau concert, lui au contraire, participait activement au point de se faire un problème d’une circonstance comme celle de la popularisation de l’audience musicale. Dans l’ « Etat idéal » dont il rêvait, rien de ce qui intéressait la masse ne devait être laissé au hasard des particuliers. Le « bouleversement de la révolution » ouvrirait toutes grandes les portes des temples de l’art, demeurées si longtemps fermées à la plus grande masse des citoyens. Donc, « Réforme sociale » également dans le domaine de l’art ! […] Et, trait typique, il ne se contenta pas d’exposer cette idée, mais commença sur le champ à l’élaborer dans ses moindres détails, comme s’il en avait reçu l’ordre en haut lieu. […]
Le Führer Adolf Hitler, Magda & Joseph Goebbels.

A
ussi longtemps qu’il n’était pas certain de l’objectif qu’il voulait atteindre, il n’avait pas de nom fixe pour son plan. Ainsi, pendant ces semaines où il alla de concert en concert, il faisait souvent allusion à un orchestre qui partirait en tournée en province. Il en parlait avec une telle conviction que je croyais réellement qu’une pareille organisation existait à Vienne. Mais je ne tardai pas à découvrir que « l’orchestre mobile » comme il l’appelait à présent, trouvant que l’expression « tournée » évoquait trop un théâtre ambulant de troisième ordre, n’existait que dans son imagination. Une fois de plus ! Et comme il ne se contentait jamais de demi-mesures, il en fit bientôt un « orchestre itinérant du Reich ». En fin de compte, il fut tellement enthousiasmé par cette nouvelle idée qu’il projeta coup sur coup d’organiser dix orchestres semblables destinés à diffuser des concerts, de Beethoven ou d’autres compositeurs, jusque dans les coins les plus reculés du Reich. […] Je me rappelle avec précision tous les détails de cet « Orchestre itinérant du Reich », alors que j’ai oublié ceux des innombrables plans qui fourmillaient dans la tête d’Adolf. […]

P
armi les gens des campagnes et des petites villes, les amateurs de musique et des choses de l’art ne manquent certainement pas. Souvent même leur réceptivité est plus grande que celle des habitants des grandes villes, souvent blasés par la multiplicité des manifestations artistiques.


La solution qu’Adolf avait imaginée était aussi géniale que simple. Sous la direction d’un chef d’orchestre de talent, un orchestre serait constitué, capable d’interpréter la musique symphonique, classique, romantique et moderne dans des conditions optima. Cet orchestre parcourrait le pays. Adolf me demanda quelle envergure il devrait avoir. […] Adolf voulait absolument être informé de tout, même des particularités et des qualités de l’instrumentation symphonique, afin de ne rien laisser au hasard. Ce qui vous émerveillait chez lui, c’était ce don d’imagination frisant l’invraisemblable allant de pair avec un sens pratique très développé. […] Notre orchestre compterait finalement cent instrumentistes. Groupe sonore fort respectable qui pourrait se mesurer avec les plus grands orchestres. […]

R
estait le problème épineux du transport, car il y avait bien des régions qu’on ne pouvait atteindre par chemin de fer. Et c’était surtout là qu’il s’agissait d’arriver. […] Nous envisageâmes ensuite l’arrivée de l’orchestre dans une ville quelconque. Accueilli par le
Winifred Wagner accueillant  Adolf Hitler au Festspielhaus
de Bayreuth.
bourgmestre avec beaucoup de cérémonie, il traverserait la localité pavoisée en son honneur. Première question : où jouerait-il ? Peu de villes provinciales disposent d’une salle suffisamment spacieuse pour accueillir un orchestre gros de cent musiciens, sans parler des auditeurs. Qu’à cela ne tienne, opina Adolf, nous jouerons en plein air. […] A part ça, un tel concert serait plutôt pour les étoiles, car en plein air il n’y a pas d’acoustique. Et cela risquerait de faire échouer notre projet. Adolf se tut un instant et réfléchit. « Mais des églises, il y en a partout. Pourquoi ne pas jouer dans les églises ? » Du point de vue musical évidemment, l’idée ne souffrait aucune objection. Adolf était d’avis que je devrais me renseigner auprès des autorités ecclésiastiques. Y aurait-il moyen de mettre les locaux du culte à la disposition de l’ « Orchestre itinérant du Reich » ? […]

E
nfin, on décida de commencer le programme de l’ « Orchestre itinérant du Reich » par Johann Sebastian Bach qu’on ferait suivre, d’abord par Gluck, Haendel, Haydn, Mozart et Beethoven ; ensuite par les romantiques. On couronnerait le programme avec la série complète des symphonies d’Anton Bruckner. En ce qui concernait les modernes, surtout les jeunes compositeurs inconnus, Adolf voulait avoir la main libre. […]

E
ntre-temps, les disques et la radio avaient fait leur entrée triomphale sur le théâtre de la musique. Il fallait presque croire que bientôt la musique jouée ne servirait plus qu’à la fabrication de la « musique mécanique ». Mais malgré tout cela, cette idée de mon ami de mobiliser les grands orchestres demeure pour tout vrai amateur de musique un progrès généreux. Car ces orchestres itinérants permettraient de continuer à interpréter la musique sans moyens mécaniques.

(Traduction R. Depauw pour les éditions Atlanta, © Walter Beckers, Kontich, 1976)

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